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Morbihan : un avion de chasse s’écrase sur leur toit – privés de leur maison, ils vivent dans un gîte depuis plusieurs mois

janvier 14, 2020 17:37, Last Updated: janvier 14, 2020 17:37
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Plus de trois mois après qu’un avion militaire a éventré sa maison, un couple attend toujours de connaître le montant de l’indemnisation et doit vivre dans un gîte en attendant de pouvoir déménager.

Le 19 septembre, un avion de chasse de type F16 de l’armée belge s’écrasait à Pluvigner, une commune d’environ 7500 habitants située entre Vannes et Lorient.

Les deux pilotes avaient eu le temps de s’extraire de l’appareil via leur siège éjectable avant que l’avion ne s’écrase. Le F16 s’était en partie encastré dans une maison occupée par Patrick et Béatrice Kauffer, un couple de retraités installé à Pluvigner depuis 16 ans.

Partiellement éventrée, la demeure n’est plus habitable en l’état et le couple réside désormais dans un gîte situé à proximité qui lui tient lieu d’hébergement provisoire.

« Tout l’étage est à reconstruire, comme une bonne partie du toit. Au rez-de-chaussée, deux ou trois pièces ont subi des dommages », a expliqué Patrick Kauffer aux journalistes du Parisien.

Depuis l’accident, le couple n’a pourtant reçu aucune nouvelle des autorités françaises.

« J’ai envoyé des courriers, j’ai appelé… mais aucune nouvelle. Dans le cadre de l’OTAN, c’est pourtant l’armée française qui est saisie du dossier. Au final, il n’y a que les Belges qui m’ont recontacté », souligne M. Kauffer.

« J’ai également alerté sur la terre polluée et les débris rouillés toujours entassés dans le champ voisin. Nous avons été patients. Mais là, ça ne peut plus durer », poursuit le retraité.

Patrick Kauffer entend rappeler aux deux États les engagements qu’ils avaient pris au moment de l’accident, déclarant notamment que le couple serait vite indemnisé.

Un geste de désespoir qui semble avoir été entendu par les autorités belges : « Je sais que l’ambassadeur belge n’a pas apprécié mon courrier. Mais il a cependant décidé d’alerter son Premier ministre qui doit, pour sa part, entrer en contact avec les autorités françaises. »

Déménager pour tourner la page

Les époux souhaitent maintenant passer à autre chose et emménager dans une nouvelle maison.

« Un mois après l’incident, nous  avons décidé avec mon épouse de chercher une nouvelle maison. C’est trop douloureux à chaque fois que nous y retournons », a fait valoir le retraité auprès des journalistes de La Gazette du centre Morbihan.

Les recherches du couple leur ont finalement permis de dénicher une nouvelle demeure à leur goût.

« Nous avons signé un compromis pour l’achat d’une maison plus proche de Pluvigner. Seulement, notre banque refuse notre demande de prêt relais tant que nous ne serons pas indemnisés ! Cette maison finira par nous filer entre les doigts », poursuit Patrick Kauffer.

«[…] Depuis trois mois, on ne dit rien. On n’a jamais demandé quoi que ce soit. Et les gens pensent que tout est résolu ; que l’on a été indemnisé… Même la mairie ne l’a pas été ! » ajoute-t-il.

Les autorités françaises renvoient vers l’armée belge

Le couple ne connaît d’ailleurs toujours pas le montant qui lui sera versé au titre de l’indemnisation de son bien et il sait d’ores et déjà qu’il ne pourra pas le vendre en 2020 du fait des travaux à réaliser.

« Je ne connais d’ailleurs toujours pas le montant de l’indemnisation. Notre maître d’œuvre nous a bien dit qu’il fallait raser toute la partie supérieure de la maison, qui est bien trop fragilisée. Il a dit qu’il y en avait pour au moins dix mois de travaux », explique le retraité.

« Je veux que le service juridique de l’armée de l’air, qui est en charge du dossier, me contacte. Je demande juste une provision pour, au moins, pouvoir acheter notre nouvelle demeure, déménager et pouvoir nous projeter sur l’avenir », indique M. Kauffer.

Contacté par La Gazette du Centre Morbihan, le ministère de la Défense a renvoyé les journalistes vers l’armée belge.

Las d’attendre que les autorités se manifestent, le couple a décidé d’alerter les médias sur sa situation et de prendre un avocat.

« C’est pénible. Ça ne pouvait plus durer. Ça fait trois mois que nous n’avons plus aucune nouvelle. Pas un coup de téléphone. Pas un courrier. Alors, j’ai décidé d’écrire aux autorités belges et françaises pour leur dire que nous allions contacter la presse et dire notre colère », conclut Patrick Kauffer.

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