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Mort d’Alain Delon : les habitants de Douchy pleurent un voisin « pas comme les autres »

août 19, 2024 10:20, Last Updated: août 19, 2024 12:17
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Des fleurs, quelques notes d’accordéon et « une immense tristesse » : à Douchy-Montcorbon (Loiret), devant la propriété où l’acteur Alain Delon s’est éteint dimanche, des dizaines d’anonymes sont venus pleurer un voisin « pas comme les autres ».

Après l’annonce dimanche en début de matinée de la mort de ce géant du cinéma français, plusieurs dizaines de personnes ont défilé jusqu’en début de soirée devant l’une des entrées du domaine, niché au milieu de cette forêt du Loiret à 120 km de Paris, pour y poser des fleurs ou se recueillir.

L’acteur lui avait demandé de venir jouer devant chez lui le jour de sa mort

Autour des nombreux bouquets, une bougie, des mots pour dire « merci » ou encore des DVD de certains de ses films, dont « Le Clan des Siciliens ».

Quelques notes d’accordéon résonnent à l’entrée du domaine : c’est « Titi l’accordéoniste », chapeau blanc sur la tête, venu « rendre hommage » et saluer « un immense acteur ». Il avait rencontré la star à la Société française de production (SFP). L’acteur lui avait demandé de venir jouer devant chez lui le jour de sa mort, a-t-il raconté aux très nombreux journalistes rassemblés devant la propriété et dans le village de Douchy.

Dans le centre du village, la fleuriste d’ordinaire fermée le dimanche après-midi, est restée ouverte pour l’occasion. « Toute la journée, le téléphone a sonné, parfois pour des gens très loin », raconte Agnès Bourgoin à l’AFP. Elle s’attend à « avoir beaucoup de travail » toute la semaine et s’inquiète de manquer de bouquets.

Pendant « 30 ans », cette commerçante a livré des fleurs et des sapins à l’acteur, y compris pour la naissance de sa fille Anouchka. « Je suis très triste, c’était comme quelqu’un de ma famille », s’émeut Mme Bourgoin.

« Un homme formidable, un monstre sacré du cinéma »

« Je suis très triste », confie à l’AFP, Jean-Pierre Lécluse, projectionniste pendant 22 ans dans la propriété d’Alain Delon. Intime de l’acteur et voisin d’une dizaine de kilomètres, il s’est rendu sur place à l’annonce de son décès. Les larmes aux yeux, il décrit « un homme formidable, un monstre sacré du cinéma ». « Je n’oublierai pas tous nos souvenirs, la première fois que je l’ai rencontré. »

Pour Abel Martin, maire de cette commune d’environ 1370 habitants, et familier des demandes régulières des journalistes au sujet de la santé de l’acteur, « c’est une icône qui s’en va ».

« Ça faisait deux ans qu’on ne le voyait plus, mais pour la commune, il a toujours été une personnalité notable. Avant, on le croisait dans les commerces, dans les restaurants. Mais tout le monde a toujours préservé son intimité », dit encore l’édile, venu superviser un dispositif de sécurité qui s’est musclé au fil des heures.

D’abord une dizaine dans la matinée, les gendarmes sont plus d’une vingtaine à être mobilisés, postés tout autour du site, et se préparent en fin de journée à y passer la nuit. La circulation a même été coupée sur une départementale longeant le domaine.

« On se doutait qu’il y aurait du monde le jour où ça arriverait… », glisse M. Martin.

Sophie Angevin, venue en voisine, a profité de sa balade dominicale à vélo pour s’arrêter le temps d’une « pensée » pour « une figure ». « Il était cordial. Mais il était très protégé ici, personne ne disait rien. On a même parfois oublié qu’il logeait » si près.

Comme elle, beaucoup sont gagnés par l’émotion. À l’image de ces deux sœurs, Marie et Michèle Arnold, qui se sont appelées à l’annonce de la nouvelle puis qui ont parcouru en voiture une quinzaine de kilomètres pour déposer ensemble quelques fleurs blanches.

« Dans notre tête, on croit que ces icônes sont éternelles. C’est très triste », dit la première. « C’est une partie de notre jeunesse qui s’en va », renchérit la seconde, le regard tourné vers le portail marqué des lettres « AM », pour Alain Delon et l’actrice Mireille Darc, dont il a partagé la vie de 1968 à 1983.

D’autres, comme Marc, viennent dire adieu à leur « idole ». « J’étais le premier sur place pour déposer une rose. Que dire de plus ? Le cinéma français perd sa plus grande figure et c’est très dur pour moi… »

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