Le 10 septembre 2023, vers 22 h 45, Socayna trouvait la mort. La jeune étudiante, âgée de 24 ans, avait été victime collatérale d’une balle perdue alors qu’elle se trouvait au domicile familial situé en plein cœur de la cité Saint-Thys, dans le 10ᵉ arrondissement de Marseille Aujourd’hui, sa mère dénonce le silence des autorités, face à ce drame qui s’est joué il y a un an.
Pour Leïla, la mère de Socayna, de même que pour sa sœur Sabrina, la douleur ne s’est pas estompée au cours des douze mois écoulés. Leïla explique que sa vie « a basculé » cette nuit du 10 septembre 2023. Dans des entretiens publiés par Le Parisien, La Provence et France 3 Provence-Alpes, Leïla, 62 ans, a dénoncé avec force « le silence assourdissant des autorités » depuis cette tragique soirée.
« J’ai tout perdu, je suis brisée »
« Perdre un enfant de cette manière, il n’y a pas pire, c’est un drame unique », a expliqué la mère de famille, ajoutant : « J’ai tout perdu, je suis brisée. Je ne travaille plus. Je n’ai plus goût à rien. Je reste chez moi. Je suis une morte vivante, je suis un cadavre. »
Socayna, étudiante sérieuse, révisait ses cours, assise à sa table de travail dans sa chambre, quand cette balle mortelle a traversé le mur. Touchée au visage, la jeune femme était en état de mort cérébrale et s’est éteinte deux jours plus tard des suites de ses blessures.
Depuis lors, la sœur et la mère de Socayna ont été relogées par le bailleur. Mais les deux femmes restent inconsolables. « Elle était tout pour moi », se désole cette mère éplorée. Cette dernière ressent également de la culpabilité, assurant que sa fille « serait encore vivante » si elle avait pu quitter la cité Saint-Thys.
La sexagénaire, qui tente néanmoins de survivre pour Sabrina, sa deuxième fille âgée de 15 ans, reconnaît s’être éloignée de cette dernière, submergée par le chagrin au point de ne plus avoir de « sentiments » et de ne plus arriver à prendre l’adolescente dans ses bras.
« Ça m’énerve quand j’entends parler de ce terme ‘mineur’. C’est un criminel, un meurtrier »
Outre la douleur de cette perte immense, Leïla souffre de toutes ces questions qui ne trouvent pas de réponse. « Pourquoi nous, pourquoi elle ? Elle n’a rien demandé, il lui a pris sa vie, elle était en train d’étudier tranquillement dans sa chambre. »
Elle attend désormais que « justice soit faite », que les « meurtriers soient jugés, condamnés, punis », même si cela ne lui rendra pas sa fille bien-aimée. La balle qui a tué Socayna a été tirée par un mineur de 16 ans se trouvant sur un scooter avec un autre individu. Le suspect a été mis en examen pour assassinat en février dernier et il devra comparaître devant la justice. Les faits s’étaient déroulés sur un point de deal. Le procureur de la République avait d’ailleurs précisé que le mis en cause et ses proches étaient « très largement impliqués dans le trafic de stupéfiants ».
Terriblement agacée par le terme « mineur » utilisé pour désigner le suspect, Leïla estime qu’il est avant tout « un criminel, un meurtrier ». Elle a également pointé la responsabilité des parents « qui laissent leurs enfants traîner dans la rue ».
« Rien n’a changé »
Assurant que quelques associations se sont rapprochées d’elle au cours de cette année, elle dénonce en revanche l’inaction des élus, alors que de nombreuses personnes sont victimes innocentes de tels actes. « L’État, la ville ont oublié Socayna. En fait, elle n’était qu’un numéro, sa mort a fait l’actualité, puis plus rien, c’est comme si on nous avait demandé de passer à autre chose », s’indigne-t-elle, regrettant amèrement que depuis ce drame, « rien n’a changé ».
Socayna était une jeune femme « pleine de joie, tout en étant sérieuse ». « Étudiant sans relâche » et sortant très peu selon sa mère, elle était en deuxième année de droit et se destinait à devenir avocate. « Elle finançait elle-même ses études en travaillant à SFR, à Lidl », nous apprend encore sa mère. Elle aurait eu 25 ans en juillet dernier.
Le 14 septembre prochain, une marche blanche en hommage à Socayna aura lieu dans le quartier de la Joliette à Marseille.
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