Mort de Thomas à Crépol: la maire de Romans pointe un drame «relativisé dans sa gravité», le comparant à celui de Nahel

Par Emmanuelle Bourdy
5 décembre 2023 12:41 Mis à jour: 5 décembre 2023 12:41

Dans une longue interview accordée au Journal du Dimanche, Marie-Hélène Thoraval, la maire de Romans-sur-Isère, a notamment pointé l’indignation générale concernant le traitement de la mort de Nahel en le comparant à celui de Thomas Perotto, poignardé dans la nuit du 18 novembre dernier à Crépol (Drôme). Pour elle, ce drame a été « relativisé dans sa gravité ».

« Contrairement à celle de Nahel, la mort de Thomas a été considérée comme un fait divers quasiment anecdotique », a déclaré Marie-Hélène Thoraval dans un article paru ce 3 décembre dans le JDD.

« Un traitement radicalement différent pour Thomas »

Afin d’expliquer le ras-le-bol des Français et « pourquoi ce drame de Crépol a été particulièrement mal vécu par beaucoup de Français », la maire de Romans est revenue « un peu en arrière ». « Il y a quelques mois, beaucoup ont été choqués du traitement après la mort de Nahel. Je pense même que cela a révolté beaucoup de gens », a-t-elle indiqué.

Se faisant la porte-parole de nombreux citoyens, l’édile estime que cette minute de silence pour Nahel a entraîné une « coupure », et ce « traitement radicalement différent pour Thomas » a fait basculer les Français « dans la colère ».

Outre le fait que l’on retrouve « les mêmes profils » dans la délinquance et la criminalité, ces groupes de jeunes ont, de plus, un « comportement insupportable au quotidien également, qui passe peut-être sous les radars des médias, mais pas des Français », a mentionné Marie-Hélène Thoraval.

« Parmi les gens qui n’en peuvent plus, il y a aussi des Français d’origine étrangère »

« Les temps sont durs pour tout le monde et les Français ne supportent plus de travailler, de respecter les règles et de payer des impôts tout en continuant à être embêtés par ces profils que personne n’arrête vraiment », a-t-elle signifié.

Faisant remarquer que « parmi les gens qui n’en peuvent plus, il y a aussi des Français d’origine étrangère ». Le problème, c’est que ces délinquants font peser « l’amalgame » sur ces Français d’origine étrangère, alors même que ceux-ci sont « les premiers à vouloir les empêcher de nuire ».

La maire de Romans a aussi salué le « courage » d’André, un homme « représentatif de beaucoup de Français », qui s’est exprimé face aux journalistes. Lors de la venue d’Olivier Véran à Crépol le 27 novembre dernier, André a pointé « tous ces gouvernements qui défendent la France des cités contre la France de Thomas », en l’occurrence la « France rurale » ou celle « des gens qui élèvent leurs gosses comme il faut ».

« Beaucoup d’anonymes m’ont, en revanche, suppliée de tenir bon »

Alors que la mort de Nahel a donné lieu à de violentes émeutes sur plusieurs jours, l’édile a observé, en parallèle, que la famille Perotto affichait « une dignité exceptionnelle », portant « une douleur immense dans une retenue absolument admirable ». Elle a d’ailleurs souligné au passage que celle-ci bénéficiait d’une mobilisation « totale », de la part de « la région, des villages alentour, comme de la ville de Romans-sur-Isère ».

Pour ses différentes prises de parole, la maire de Romans a reçu « un nombre de soutiens absolument dingue » de la part de Français, mais aussi d’élus, qui l’ont remerciée pour cela. « Personne ne m’a dit que j’allais trop loin, beaucoup d’anonymes m’ont, en revanche, suppliée de tenir bon », a-t-elle avancé.

Alors que le quartier de la Monnaie a tristement été mis en lumière depuis le meurtre de Thomas, ses assaillants étant issus, pour la plupart d’entre eux, de ce quartier, la maire a rappelé que celui-ci a bénéficié de 150 millions d’euros d’investissement. « Comment voulez-vous que j’entende ensuite que ces quartiers sont abandonnés et qu’ils n’ont pas de services ! C’est faux, mais certains crament plus vite que nous ne pouvons les reconstruire, voilà la réalité », a déploré celle qui a porté plainte pour avoir reçu des menaces de mort.

De plus, la maire a révélé que dans ces quartiers qualifiés de « difficiles », lorsque des conseils de quartier sont organisés, les gens ne s’investissent pas ou peu mais ont subitement des « revendications agressives » qui sont difficiles à gérer.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.