Mort d’Émile : deux mois après la découverte des ossements, l’enfant ne peut toujours pas être inhumé

Par Emmanuelle Bourdy
11 juin 2024 18:35 Mis à jour: 11 juin 2024 18:35

Cela fait deux mois que les ossements du petit Émile Soleil ont été retrouvés. Pourtant, l’acte de décès de l’enfant n’a toujours pas été signé. Le petit garçon, âgé de 2 ans et demi, avait disparu le 8 juillet 2023 dans le village du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence).

Neuf mois après la disparition d’Émile Soleil, des ossements et des vêtements lui appartenant avaient été retrouvés. Mais la famille n’a toujours pas obtenu de permis d’inhumer car des « expertises approfondies » sont toujours en cours. Selon Jean-Luc Blachon, le procureur d’Aix-en-Provence, celles-ci « ne justifient pas pour l’instant une communication », ainsi que le rapporte BFMTV.

Des analyses qui doivent durer « au moins quatre mois »

Le 30 mars dernier, une randonneuse a découvert le crâne du garçonnet, non loin du Haut-Vernet. Des vêtements lui appartenant, ainsi que d’autres ossements, ont été découverts quelques jours plus tard par les enquêteurs. Le tout a été emmené à l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN), situé à Pontoise (Val-d’Oise), pour des analyses. Celles-ci doivent notamment porter sur la terre se trouvant sur les vêtements de l’enfant.

« Cette terre est mise en culture. Comme d’autres échantillons de terre sur le site où la découverte a eu lieu. Ensuite, les scientifiques attendent et comparent », explique à BFMTV une source. « Si des animaux ou des bactéries apparaissent d’un côté et pas de l’autre, cela peut signifier que les ossements ou les vêtements ont été déplacés. C’est donc très long, au moins quatre mois », précise encore cette source.

« Le temps de la justice n’est pas celui de la famille »

Les résultats de ces analyses sont cruciaux puisqu’ils doivent permettre de déterminer dans quelles conditions l’enfant est décédé. Pourtant, la famille estime que ce temps d’attente supplémentaire est trop long.

Lorsque ces analyses seront terminées, les ossements et les vêtements de l’enfant pourront alors être restitués aux proches. Le maire du Vernet, François Balique, devra ensuite attendre d’avoir reçu l’ordre de rédiger l’acte de décès du garçon pour pouvoir le faire. Quant au permis d’inhumer, il sera délivré par les magistrats de l’instruction. « Les enquêteurs cherchent certainement à préciser la période du décès pour fixer le plus rigoureusement possible un acte de décès. C’est long et triste mais le temps de la justice n’est pas celui de la famille », souligne à nos confrères une magistrate.

Et en attendant le fin mot de cette triste affaire, les différentes hypothèses retenues sont passées au crible des villageois. La plupart d’entre eux ne croient pas vraiment à la piste accidentelle, contrairement aux enquêteurs qui la prennent très au sérieux. Pour ces Vernetois, l’enfant a été victime d’un homicide, involontaire ou non.

« Un gamin de 10 ans ne pourrait pas y être allé. Alors lui… »

Les ossements de l’enfant ont été retrouvés dans une zone appelée « les quatre chemins », située à deux kilomètres du Haut-Vernet, c’est-à-dire à 25 minutes de marche du hameau. « C’est trop loin et il y a des genêts. C’est un coin de chasse et les chiens auraient marqué durant la saison, c’est obligatoire », indique à BFMTV un habitant connaissant bien les lieux. Un autre souligne qu’un gamin de 10 ans n’aurait pas pu aller à cet endroit. Par conséquent, il estime qu’il était « impossible » à Émile de s’y rendre. « Avec les herbes hautes et la distance, il aurait fait demi-tour », soutient-il.

« Bien sûr que ça marche un enfant, et que ça se perd », estime quant à elle une gendarme des Alpes-de-Haute-Provence ayant travaillé sur cette disparition pendant quelques semaines. Elle se demande « pourquoi les habitants ne veulent-ils pas y croire ? »

« Il va falloir que les gens se préparent à accepter que c’était très certainement un accident sans l’intervention d’un tiers. Rien pour l’heure ne vient indiquer le contraire en tout cas », assure un militaire gradé. Quant à savoir si les personnes ayant participé aux battues auraient pu passer à côté de l’enfant sans le voir, une source proche de l’affaire considère cela comme « parfaitement possible », même si ça peut paraître « inimaginable ».

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