Même si les résultats des différentes expertises menées ne sont pas encore tous connus, l’acte de décès du petit Émile va officiellement être signé dans les prochains jours, nous apprend BFMTV.
Cela fait près de trois mois que les ossements du petit Émile ont été retrouvés par une randonneuse dans une forêt du Haut-Vernet. Le petit garçon, âgé de 2 ans et demi, avait disparu le 8 juillet 2023 dans le village du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence). Si son acte de décès n’a toujours pas été signé, cela devrait être fait dans les prochains jours. Toutefois ses ossements ne seront sans doute pas restitués à la famille dans l’immédiat, car des expertises sont toujours en cours.
Les ossements d’Émile font encore l’objet d’expertises
« Les analyses ne sont pas terminées », a déclaré ce vendredi 21 juin dans la matinée Jean-Luc Blachon, le procureur de la République d’Aix-en-Provence. L’enquête se poursuit en effet, afin de déterminer les causes exactes de la mort du petit Émile.
Néanmoins, cette simple officialisation du décès – l’acte devant être signé prochainement par François Balique, le maire du Vernet – n’impactera aucunement l’enquête. Par contre, ce certificat est capital pour la famille, qui va enfin pouvoir réaliser les démarches administratives et civiles. « C’est important pour la famille car à un moment, l’enfant doit être déclaré mort et il ne peut l’être que si nous avons la certitude de son décès. Ce sont les juges d’instruction qui donnent ce certificat », a expliqué à nos confrères une source proche du dossier.
Quant aux ossements d’Émile, ils font encore l’objet d’expertises, raison pour laquelle ils ne seront pas rendus à la famille pour le moment. Les juges ont en effet demandé des analyses plus poussées afin de déterminer avec le plus d’exactitude possible comment est mort le petit garçon.
« Si nous avions des certitudes que l’enfant se soit perdu, on arrêterait tout »
Pour l’heure, si l’hypothèse d’une mort accidentelle reste plausible, elle n’est pour autant pas privilégiée. Une source qui suit l’affaire depuis le début a indiqué à BFMTV à ce propos : « Si nous avions des certitudes que l’enfant se soit perdu, on arrêterait tout. Et nous n’avons pas du tout cette certitude. On en est loin et nous travaillons encore pour ne rien laisser passer. »
Mais, contrairement aux enquêteurs qui prennent la piste accidentelle très au sérieux, la plupart des villageois n’y croient pas vraiment. Pour eux, l’enfant a été victime d’un homicide, involontaire ou non. La zone dans laquelle les ossements de l’enfant ont été retrouvés, appelée « les quatre chemins », se situe à deux kilomètres du Haut-Vernet. Pour de nombreux Vernetois, il était « impossible » à Émile de s’y rendre en raison de nombreux facteurs. Cet endroit, qui est d’ailleurs un coin de chasse, est trop loin. De plus, on y trouve des genets et des hautes herbes, rendant l’accès d’autant plus difficile.
« Rien ne doit être considéré comme impossible »
La chaîne de télévision a par ailleurs rappelé qu’aucun traumatisme ante-mortem n’a été observé sur le crâne de l’enfant. Le procureur d’Aix-en-Provence a expliqué que le sentier sur lequel ce crâne a été retrouvé pouvait être rejoint à pied en 25 minutes par un adulte. Or, pour un enfant de deux ans, il faut compter le double.
Il peut donc paraitre compliqué pour un si jeune enfant de parcourir 50 minutes de marche à pied en plein été, et de surcroît avec des températures avoisinant les 30 °C à l’ombre. Toutefois, cela est possible selon les enquêteurs, qui soulignent être parfois surpris de la distance qui peut être couverte par des vieillards malades ou par des enfants, lors de recherches sur des disparitions.
« Rien ne doit être considéré comme impossible », a déclaré à BFMTV dimanche une source proche à l’enquête. Selon le magistrat, le sentier qui aurait pu être parcouru par Émile « ne présentait pas de difficultés particulières, si ce n’est que, dans sa partie sous-bois, le terrain est de part et d’autre très pentu ».
Plusieurs détails intriguent les enquêteurs
Le 2 avril dernier, Jean-Luc Blachon avait mentionné que si aucun traumatisme ante-mortem n’avait été observé sur le crâne de l’enfant, il y avait toutefois des « traces de morsure, probablement causées par un ou des animaux », précisait début avril BFMTV. Le magistrat avait également apporté de nombreuses autres précisions, notamment le fait qu’il manquait une dent. Une « maxillaire est absente, sans que l’on puisse savoir si elle s’est détachée naturellement ou sous la force d’une traction », avait-il déclaré. En outre, il avait indiqué que « l’aspect des os et des dépôts permet d’affirmer qu’ils n’ont pas été enfouis mais exposés longtemps aux variations météorologiques et aux intempéries ».
Un autre point avait intrigué les enquêteurs, à savoir l’absence des lacets sur la paire de chaussures d’Émile, relatait encore BFMTV mi avril. Le 1er avril dernier – soit deux jours après la découverte du crâne par une randonneuse – des vêtements ainsi que les chaussures du petit garçon avaient été retrouvés à environ 150 mètres du lieu où se trouvait le crâne.
« Cela intrigue au même titre que d’autres détails. Mais il y a des choses qui intriguent et qui sont parfaitement explicables. C’est toute la mesure qu’il faut prendre dans l’analyse de ces éléments-là », avait nuancé une source proche de l’enquête auprès de BFMTV. Et d’ajouter : « Il peut y avoir des explications de circonstances, dû à un tiers mais aussi une explication naturelle quand on passe dans les broussailles avec des nœuds simples ou doubles avec des grosses boucles. Mais effectivement, c’est une question. » Une autre source avait pointé que « des lacets friables sur une chaussure dégradée peuvent aussi se détériorer avec le temps ».
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