Mort du petit Émile : les gardes à vue entrent dans leur dernière phase, avec l’espoir d’une élucidation du mystère

Par Epoch Times avec AFP
26 mars 2025 21:25 Mis à jour: 26 mars 2025 21:28

Les gardes à vue des grands-parents et des oncle et tante du petit Émile entraient mercredi soir dans leur dernière phase, avec peut-être à leur issue enfin une explication à la mort du garçonnet, disparu en juillet 2023.

« La fatigue se fait sentir pour tout le monde », a déclaré vers 19h00 l’avocat de la grand-mère, Me Julien Pinelli, sortant pour une courte pause entre les interrogatoires face au nombreux journalistes qui patientent devant la brigade de gendarmerie de la deuxième ville de France où elle est entendue avec son mari.

« Les choses se passent très sereinement »

« On n’est pas sur des états d’âme. On est sur des éléments précis » lors des auditions, a insisté de son côté Me Isabelle Colombani, avocate du grand-père. « Les choses se passent très sereinement après il faut aller au bout de la garde à vue et le bout de la garde à vue c’est jusqu’à demain 06h05 », avait-elle lancé à la mi-journée.

Peu après 06h00 mardi, Philippe et Anne Vedovini, les grands-parents maternels d’Émile, ainsi que deux enfants majeurs du couple avaient été interpellés par les enquêteurs de la section de recherches de Marseille dans leur mas cossu de La Bouilladisse, petite commune provençale située entre Aix-en-Provence et Aubagne.

Des gendarmes se tiennent devant la maison des grands-parents d’Émile Soleil pendant la fouille de la propriété dans le cadre de l’enquête sur la mort du garçon, à La Bouilladisse, dans le sud-est de la France, le 25 mars 2025. (Photo CLEMENT MAHOUDEAU/AFP via Getty Images)

Ces premières interpellations dans ce dossier ont dessiné la piste familiale après près 21 mois d’une enquête où les gendarmes ont exploité des milliers de données mais sans développement majeur. Tous les quatre sont entendus pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre », selon le procureur d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.

Pas de confrontation entre les différents membres de la famille

Ils enchaînent les auditions, sur demande des juges d’instruction, et leurs gardes à vue, qui auraient pu s’arrêter au bout de 24h00, ont été prolongées pour une deuxième et dernière période de la même durée. Mardi, il n’y avait pas eu de confrontation entre les différents membres de cette famille.

Le grand-père est dans un état d’esprit de « coopération parfaite », selon son avocate, Me Isabelle Colombani. « Il faut laisser les enquêteurs faire leur travail », qui « ont à coeur de faire en sorte que cette mesure (de garde à vue) soit la plus utile possible », a demandé de son côté Me Pinelli.

L’oncle et la tante du garçonnet sont eux auditionnés dans une autre gendarmerie à Roquevaire, près d’Aubagne.

À l’issue de leurs gardes à vue, chacun pourra être remis en liberté ou déféré devant un juge d’instruction.

Me Colombani s’est refusée à tout commentaire sur le fond des auditions, soulignant « qu’il appartient au procureur de communiquer ». Pour le procureur, ces gardes à vue s’inscrivent « dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois », avait-il souligné mardi matin.

Une audition dans ce cadre est « forcément une épreuve », a reconnu Me Pinelli, qui avait précédemment indiqué que sa cliente, Anne Vedovini « n’attend rien de plus que la vérité sur ce drame ».

Mardi, leur domicile avait également été perquisitionné. Un véhicule SUV et une remorque à cheval y ont été notamment été saisis.

Une dizaine de témoins auditionnés

Selon une source proche du dossier, « une dizaine d’auditions de témoins » ont également eu lieu mardi.

Le petit Émile, alors âgé de deux ans et demi, a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver chez ses grands-parents maternels, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1200 mètres d’altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Opération de recherche d’Émile, deux ans et demi, porté disparu depuis deux jours, le 10 juillet 2023 dans le hameau de Haut-Vernet, dans les Alpes de Haute-Provence. (Photo NICOLAS TUCAT/AFP via Getty Images)

Les parents du garçonnet n’étaient pas sur place au moment de la disparition, mais plusieurs autres membres de la famille oui. Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de ratissages judiciaires, aucune trace de l’enfant n’avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée.

Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte fortuite, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte.

Des vêtements et un petit bout d’os avaient également été retrouvés dans la même zone.

Le 13 mars, la présence d’enquêteurs dans le hameau du Haut-Vernet avait relancé les spéculations. Les gendarmes avaient saisi devant l’église paroissiale une grande jardinière, dans laquelle des traces de sang ont été retrouvées, selon une source proche du dossier à l’AFP.

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