Obligatoire depuis le 28 juin dernier pour aller dans un bar ou un restaurant de Moscou, le QR code a été abandonné selon un arrêté du maire de la capitale de la Russie pris le 16 juillet et entrant en vigueur le lundi 19 juillet. Non seulement les effets escomptés n’ont pas été au rendez-vous puisque cette mesure n’a pas mené à une vague massive de vaccinations, mais des effets catastrophiques sur la restauration ont été observés pendant ces trois semaines.
Similaire au controversé passe sanitaire français, le QR Code sanitaire avait été imposé le 28 juin à Moscou dans le but de donner un coup de fouet à la vaccination contre le Covid-19. En effet, seulement 20 % de la population russe a été vaccinée, un pourcentage qui s’élève à 30 % à Moscou, rapporte Le Figaro.
L’imposition du QR code pour entrer dans les restaurants, les bars, les discothèques et les clubs de karaoké a bien poussé un plus grand nombre d’habitants de la mégapole à fréquenter les centres de vaccination depuis le 20 juin, mais sans jamais atteindre les proportions attendues par les autorités. Une bonne partie de la population a tout simplement préféré éviter de se rendre dans ces lieux même si le sésame leur aurait permis de le faire sans port du masque ni distanciation sociale. D’autres ont choisi de réserver des tables en terrasses, très populaires pendant cette période.
Covid-19: à Moscou, l’impopulaire «QR Code sanitaire» déjà abandonné https://t.co/MiqQDTzpbV
— Le Figaro (@Le_Figaro) July 19, 2021
Une catastrophe pour les restaurants et cafés
Ces trois semaines ont eu des effets catastrophiques pour les restaurateurs. Au moins 170 restaurants et cafés de la capitale ont dû fermer à cause des restrictions en vigueur, en particulier ceux qui n’avaient pas de terrasses où le QR code n’était pas obligatoire pour prouver qu’on est vacciné, qu’on a guéri du Covid-19 ou qu’on a un test PCR négatif datant de moins de 72 heures.
« On a eu de la chance, car on a de la place pour agrandir notre terrasse et on a reçu plus de clients que d’habitude », témoigne Katia Medved, gérante du bar Dada. « Mais j’ai beaucoup d’amis serveurs dont l’employeur, sans véranda ou terrasse, a perdu presque 100 % de son chiffre d’affaires et mis la clé sous la porte. »
Selon The Moscow Times, les restrictions liées à ce QR Code sanitaire ont amené de la résistance de la part de restaurateurs. Malgré les amendes auxquelles ils s’exposaient, certains d’entre eux n’ont pas hésité à défier les autorités.
Par ailleurs, « des salariés ont perdu leur travail dans la restauration, car ils ne pouvaient pas se faire vacciner pour diverses raisons de santé », raconte la gérante du bar Dada, situé dans le quartier de Zamoskovretche.
Une autre raison a fait que les habitués des bars et restaurants de la capitale n’ont pas pu s’y rendre pendant les trois semaines de restrictions : le fameux QR code n’était pas facile à obtenir, principalement à cause de problèmes sur le site Internet de la ville où l’on devait faire sa demande.
Vaccination obligatoire des employés des services
D’après le média Sputnik, Sergueï Sobianine, le maire de Moscou, justifie la décision de cesser le contrôle du QR code par un moins grand nombre de contaminations. « Nos indicateurs sont meilleurs, l’épidémie a reculé grâce à cette mesure, et le taux de vaccination est en hausse », a-t-il déclaré. Il avait pourtant reçu « beaucoup de requêtes » de la part d’entreprises, d’associations et de partis politiques pour arrêter ces mesures restrictives, indique RT France.
Le 16 juin dernier, le maire de Moscou a annoncé que la vaccination serait obligatoire pour les employés du secteur des services, dont 60 % doit être vacciné d’ici le 15 août, ce qui représente environ deux millions de personnes.
« À ce jour, 3,8 millions de personnes ont reçu une première dose du vaccin à Moscou. Plus de deux millions ont reçu une deuxième dose du vaccin et ont donc achevé leur vaccination », se réjouit Sergueï Sobianine.
70 % des nouveaux cas de Covid-19 rapportés en Russie proviennent du variant Delta, en dépit du fait que les frontières du pays soient toujours fermées avec, entre autres, les pays de l’UE.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.