La naissance exceptionnelle de deux pouliches jumelles, le 7 novembre 2019, avait étonné par la rareté d’une telle mise bas. Les deux pouliches, dont l’une était si frêle qu’il était difficile de savoir si elle allait survivre, se portent bien dans leur élevage de Macheren en Moselle, un autre miracle !
L’élevage du Sabot espagnol est très fier de ce fait extrêmement rare : il y a deux mois, une surprise tout à fait inattendue leur est arrivée par miracle. La jument Estudianta a mis bas à deux pouliches vivantes, ce qui est exceptionnel chez les chevaux – l’un des deux naît généralement mort.
L’une des deux jumelle, Judi, avait bien plus profité que sa sœur dans le ventre de sa maman. Elle pesait 50 kilos à la naissance, alors que la petite Joyera n’en pensait que 12. L’éleveuse Sandra Flavenot, qui a 25 ans d’expérience, ne s’attendait pas du tout à cette double naissance, puisque la première échographie de la jument n’avait rien révélé, raconte France 3.
Elle a acheté Estudianta, une jument de Pure race espagnole (PRE), en Espagne alors que celle-ci était déjà pleine. Lorsqu’elle est allée s’occuper de la mise bas avec sa belle-fille, elle ne pensait pas du tout qu’elles allaient avoir une telle surprise.
« Elle a fait très vite le premier mais elle s’est tout de suite recouchée. Je me suis dit qu’est ce qui se passe ? », s’est interrogée Mme Flavenot.
Dès l’arrivée de la 2e pouliche, l’éleveuse a appelé sa vétérinaire. Celle-ci lui a conseillé d’emmener tout de suite les bébés au chaud, par cette soirée froide où la température ne montait pas au-delà de 3 °C . Sandra Flavenot les a donc emmenées passer leur première nuit chez elle, près de la cheminée.
Survie des premiers temps
Passée la première surprise, deux questions préoccupent l’éleveuse : d’abord, comment alimenter Joyera, trop petite et trop faible pour atteindre les mamelles de sa mère et pour téter ? Ensuite, comment renforcer le lien mère-fille ?
Heureusement, toute la famille s’y est mis et la petite pouliche était emmenée toutes les deux heures pour passer du temps avec sa mère dans son box. « C’était exceptionnel ! On lui posait la petite sur le ventre et elle ne bougeait pas du tout. On aurait dit qu’elle savait qu’elle pouvait survivre et elle lui a donné toutes les chances de vivre », se souvient Mme Flavenot.
En ce qui concerne l’alimentation, la pouliche était alimentée au biberon du lait et du colostrum de sa maman. Joyera, si fragile, a été placée dans un petit box installé dans le box de sa mère, où, grâce aux conseils des internautes, on lui a donné pour compagnon un énorme ours en peluche.
La vétérinaire Mathilde Bourely reconnaît le côté exceptionnel de la survie du bébé : « Cette petite pouliche qui vient des montagnes espagnoles, qui atterrit quelque part en Lorraine, dans le froid, près d’un étang, qui n’a pas pu tirer complètement profit de la phase de grossesse en raison de la présence de sa soeur jumelle, qui réussit à survivre, là où la plupart des jumeaux meurent avant la naissance, c’est exceptionnel. Dans ma carrière je crois que je ne verrai cela qu’une seule fois. »
Finalement, après un premier mois où sa vie ne tenait qu’à un fil, la petite Joyera a non seulement survécu, mais elle se porte bien, tout comme sa maman et sa sœur. Elles vont maintenant régulièrement au parc toutes les trois ensemble.
Même si elle pèse encore 85 kilos de moins que sa jumelle Judi, Joyera a tout pour mener une belle vie. Elle est même devenue la mascotte de l’élevage !
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