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Moselle – un élu démissionne pour protester contre l’arrivée de 50 demandeurs d’asile : « Je ne veux pas cautionner ce projet »

février 24, 2019 22:42, Last Updated: février 24, 2019 22:42
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Conseiller municipal de la petite ville de Vaux (Moselle), Joël Fenninger vient d’adresser sa démission à la préfecture afin de protester contre la façon dont l’État gère le dossier d’implantation d’un centre de transit devant accueillir une cinquantaine de migrants.

« Je veux protester contre l’indifférence manifestée par la préfecture dans le dossier des cinquante migrants qui doivent arriver. J’ai été choqué de voir que les services de l’État décident de façon péremptoire, de faire de notre petit village un laboratoire expérimental pour l’accueil de demandeurs d’asile », a expliqué M. Fenninger aux journalistes du journal local Le Républicain lorrain.

« La physionomie de notre petite commune ne le permet pas, dans des conditions optimales. Les initiateurs de ce projet demeurent figés dans une indifférence totale envers les habitants. Je n’imagine même pas qu’à de tels niveaux de responsabilités, on puisse agir avec autant de légèreté », poursuit l’ancien conseiller municipal.

Un dialogue de sourds

Le 17 septembre 2018, l’Établissement public foncier de Lorraine (EPFL) signait une convention avec l’Adoma (ex-Sonacotra) afin de transformer l’ancienne Maison des sœurs de Vaux en centre d’hébergement d’urgence pour migrants.

Des discussions avec les Valois sont finalement organisées par la mairie en décembre tandis qu’une pétition contre le projet circule parmi les administrés (un peu plus de 800 en 2015 d’après l’Insee). Elle recueillera 460 signatures selon Le Républicain lorrain.

Plusieurs réunions ont lieu entre les membres du conseil municipal et la préfecture au mois de janvier, sans qu’ils ne parviennent à s’entendre, les élus locaux ne souhaitant pas accueillir 50 personnes, mais « deux ou trois familles maximum ».

« Appuyé par un collectif des habitants, il [le conseil municipal, ndlr] n’a, à aucun moment, rejeté l’idée d’accueillir des migrants. Il s’est opposé aux conditions fixées par la préfecture », souligne M. Fenninger.

La convention établie entre l’Adoma et l’EPFL est dénoncée par un vote des élus de Vaux le 2 février. Le conseil municipal manifestera de nouveau son opposition au projet d’implantation d’un centre de transit le 13 février.

« De tels procédés ne sont pas acceptables »

Interrogé sur les raisons qui ont motivé sa démission, Joël Fenninger regrette l’attitude des pouvoirs publics qu’il estime à mille lieux des réalités de ses ex-administrés.

« La voie du dialogue n’ayant pas abouti, face à l’aveuglement et à l’obstination des initiateurs de ce projet en vue de trouver une solution acceptable pour tous, j’estime ne servir à rien en qualité d’élu », affirme-t-il.

« Je ne veux pas cautionner ce projet tel qu’il nous est imposé et toutes les conséquences qui en découleront. Il leur importe peu de savoir ce que ressent une majorité d’habitants d’un petit village. Je déplore que cette décision ait été prise dans un bureau à l’ambiance sous doute feutrée, loin des préoccupations, des incertitudes et des doutes des Valois, amenés à subir plutôt que d’avoir été entendus. »

Pour l’ancien élu, les méthodes de la préfecture sont en décalage avec le message envoyé par le chef de l’État dans le cadre du Grand débat national.

« C’est pour le moins déroutant à l’heure d’une grande concertation nationale, provoquée comme chacun le sait, par un profond mécontentement du peuple pour de nombreuses raisons. »

« Nul ne peut évaluer avec certitude l’impact sur la vie future du village. De tels procédés ne sont pas acceptables, ni représentatifs de l’idée que je me fais de la démocratie. Le mal est fait, et laissera des traces », conclut M. Fenninger.

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