Un coup de tonnerre dans la bataille de l’Hôtel de Ville: le candidat macroniste à la mairie de Paris Benjamin Griveaux a retiré sa candidature vendredi après la diffusion d’une vidéo le mettant en cause.
« Suite à des « attaques ignobles » (…) j’ai décidé de retirer ma candidature à l’élection municipale parisienne. Cette décision me coûte mais mes priorités sont très claires. C’est d’abord ma famille, vous l’aurez compris », a dit le candidat de La République en Marche dans une déclaration enregistrée en début de matinée au siège de l’AFP, en présence également de BFM Paris.
Un site avait diffusé mercredi soir une vidéo intime et des messages connotés adressés à une femme, affirmant qu’ils émanaient de l’ancien porte-parole du gouvernement. Ils ont été relayés peu à peu jeudi sur les réseaux sociaux.
Une vidéo publiée par un artiste russe pour dénoncer l’hypocrisie du candidat LREM
L’artiste contestataire russe Piotr Pavlenski, qui avait incendié la façade d’une succursale de la Banque de France en 2017, a affirmé avoir mis en ligne la vidéo à caractère sexuel qui a entraîné le retrait de la candidature de Benjamin Griveaux à la mairie de Paris.
« Il affirme tenir cette vidéo d’une source qui avait une relation consentie avec Benjamin Griveaux », écrit sur son site internet le journal Libération, qui a eu un entretien téléphonique jeudi soir avec l’artiste réfugié en France.
Ce dernier dit avoir voulu ainsi « dénoncer l’hypocrisie » de Benjamin Griveaux.
« C’est quelqu’un qui s’appuie en permanence sur les valeurs familiales, qui dit qu’il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants. Mais il fait tout le contraire », a affirmé Pavlenski à Libération.
« Lui veut être le chef de la ville et il ment aux électeurs. Je vis désormais en France, je suis Parisien, c’est important pour moi », a ajouté le Russe de 35 ans.
Un site a diffusé mercredi soir une vidéo d’un homme en train de se masturber, vidéo envoyée avec des messages connotés sexuellement adressés à une femme, affirmant qu’ils émanaient de l’ancien porte-parole du gouvernement. Ils ont été relayés peu à peu jeudi sur les réseaux sociaux, poussant Benjamin Griveaux à se retirer de la course à la mairie de Paris vendredi matin.
Benjamin Griveaux soutenu par Emmanuel Macron
En marge de sa déclaration, M. Griveaux a indiqué à l’AFP s’être entretenu tard jeudi soir avec le président Emmanuel Macron, qui l’a selon lui assuré de son soutien « quelle que soit sa décision », en l’invitant à protéger les siens.
Après une investiture dans la douleur par LREM, des propos injurieux à l’égard de ses concurrents relayés dans la presse, c’est finalement la publication d’une vidéo intime le mettant en cause qui a eu raison de la campagne de celui que les sondages plaçaient en troisième position derrière la maire PS sortante Anne Hidalgo et la candidate LR Rachida Dati.
Jeudi matin, Benjamin Griveaux avait connaissance de cette vidéo lorsqu’il a présenté son programme en conférence de presse, devant une centaine de soutiens et ses têtes de listes dans les arrondissements.
Dans la salle, plusieurs responsables politiques brillaient par leur absence dont deux des porte-paroles, Sylvain Maillard « parti en vacances au ski », selon un responsable, et Marie-Laure Harel. Le patron de LREM, colistier dans le XVIIe arrondissement, et ami proche de Benjamin Griveaux, Stanislas Guerini, était aussi absent.
Alors que la rumeur se diffusait, l’équipe de campagne tentait d’éteindre le feu, et convoquait les élus et candidats vendredi à 09H00 au siège de LREM, « autour de Benjamin Griveaux » pour évoquer « la stratégie à tenir » et « le plan à mettre en place sur base d’une proposition ».
D’autres candidats LREM en lice
Selon plusieurs sources au sein de LREM, les noms de la maire sortante du IXe arrondissement (ex-LR), proche d’Edouard Philippe, Delphine Bürkli, et de la secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité femmes-hommes, et candidate en deuxième position dans le XIVe arrondissement, Marlène Schiappa, sont cités parmi les successeurs possibles de M. Griveaux en tête de liste.
« Le choix reviendra aux mains du parti », plaide-t-on du côté de LREM.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn, également pressentie, a redit vendredi sur France Inter qu’elle ne « pourrait pas être candidate aux municipales » en raison de son agenda ministériel « très chargé ».
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