Écarté début juillet de l’investiture LREM pour les municipales de mars 2020 à Paris, Cédric Villani réfléchit à une candidature alternative pour sortir du duel annoncé entre Anne Hidalgo et Benjamin Griveaux et met la macronie sous pression.
« Villani s’exprimera début septembre. Il réfléchit, il consulte, ce qui est assez classique quand on a des décisions importantes à prendre », indique l’un de ses proches.
Le député mathématicien a multiplié les contacts ces dernières semaines, avec les écologistes d’EELV, le MoDem, Les Républicains… Il se donne encore un mois de réflexion, comme il s’y était engagé au lendemain de son échec face à l’ancien porte-parole du gouvernement.
« Il sait que sa candidature avait créé une dynamique et les conditions du rassemblement. Ça l’invite naturellement à réfléchir », souligne-t-on dans son entourage.
Après cette déconvenue, Cédric Villani avait dénoncé « des habitudes d’appareil » et des décisions « suggérées à l’avance ».
De quoi peser sur le début de campagne dans la capitale, déjà plombé par les déclarations de Benjamin Griveaux, qui, selon Le Point, avait qualifié d' »abrutis » ses rivaux pour l’investiture lors d’une « conversation privée ».
Des propos qui « jouent sur le climat politique global », fait-on valoir dans le camp Villani: « Ça crée un climat qui peut inviter à, peut-être, une candidature alternative ou un recours ».
Les deux rivaux ont tout de même trouvé le temps de se rencontrer autour d’un verre le 22 juillet.
Le chemin d’un imbroglio
Du côté de Benjamin Griveaux, on écarte l’idée d’une telle candidature. « Je n’y crois pas. Villani, il a toute sa place avec nous », a réagi vendredi son porte-parole Sylvain Maillard.
« Il y a un candidat qui est le candidat qui rassemble le plus, a martelé le député LREM de Paris sur LCI. La réalité, c’est que les élus et les cadres de Paris sont très majoritairement, voire dans la quasi-unanimité, derrière Benjamin Griveaux et depuis des semaines ».
Face à l’imbroglio qui se prépare, l’exécutif, dans l’expectative, laisse Benjamin Griveaux, jugé arrogant et cassant par ses détracteurs, démontrer qu’il est un bon candidat.
Une situation observée de près à l’Élysée
Emmanuel Macron observe la situation et pèse les atouts et faiblesses du candidat investi comme de Cédric Villani, en attendant la rentrée. Electron libre dans la bataille de Paris, Gaspard Gantzer, ex-conseiller en communication de François Hollande, s’est également entretenu avec ce dernier: « Je lui ai dit qu’il n’avait pas intérêt à accepter de s’être fait rouler dans la farine par La République en Marche et qu’avec lui et d’autres j’étais prêt à voir les convergences sur le fond ».
« J’ai senti quelqu’un dans l’analyse et la réflexion, certainement déçu de ce qui s’était passé au sein de LREM, mais en train de réfléchir à la façon d’avancer », confie M. Gantzer, candidat déclaré à Paris.
« Villani est vraiment mécontent de la façon dont il a été traité, il s’est senti manipulé, alors qu’il considère qu’il a vraiment fait campagne », confie un autre candidat à la mairie de Paris : « Ce sera difficile de le débrancher parce qu’il considère que Griveaux est un mauvais candidat ».
Autre alternative régulièrement évoquée, une éventuelle candidature d’Edouard Philippe à Paris, sorte de « plan B » susceptible d’éviter les divisions au sein de LREM. Le Premier ministre a d’ailleurs reçu séparément Benjamin Griveaux et Cédric Villani fin juillet.
Mais l’hypothèse est écartée tout aussi sèchement par Sylvain Maillard: « Je crois que le plan B, c’est un fantasme qui a toujours existé partout ». « Notre adversaire n’est pas chez nous, il est à la mairie de Paris », soutient le député de Paris, en visant la maire socialiste Anne Hidalgo.
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