Les préfets n’attribueront plus de nuance politique aux candidats dans les communes de moins de 9.000 habitants, pour les élections municipales de mars, a annoncé Christophe Castaner dans un courrier adressé au président de l’Association des maires ruraux.
Pour les municipales et communautaires des 15 et 22 mars, « j’ai demandé aux préfets de nuancer les candidats et listes de candidats uniquement dans les communes de 9.000 habitants et plus, ainsi que dans les communes chefs-lieux d’arrondissement », écrit le ministre de l’Intérieur dans cette lettre datée du 7 janvier.
? Pour calculer le score de chaque parti lors des #municipales2020, le ministère de l’Intérieur ne prendra en compte que les résultats des communes de 9000 habitants et plus. Cette nouvelle règle devrait permettre à #LREM d’embellir son score national.pic.twitter.com/GkW6z6pi29
— Mr Propagande (@MrPropagande) January 16, 2020
Le « nuançage » consiste à attribuer une couleur politique aux candidats ayant déposé une liste « sans étiquette », par exemple « divers droite », « divers gauche », « centriste »… Une pratique contestée par nombre d’élus qui ne se retrouvent pas dans les nuances qui leur sont accolées.
La volonté du gouvernement d’en limiter le champ est critiquée par les oppositions qui soupçonnent l’exécutif de vouloir brouiller la lisibilité des résultats des municipales.
Castaner veut éviter de comptabiliser les résultats des villes de moins de 9000 habitants en n’attribuant pas de couleurs politiques à leurs listes électorales afin de masquer une défaite par absence d’ancrage local. « Un affront démocratique » pour LR et PShttps://t.co/5SsDvNwrlL
— Barbara78 (@dragonduclos) January 16, 2020
« Ce rehaussement conséquent du seuil démographique à partir duquel une nuance est attribuée aux candidats permettra à la fois de préserver la lisibilité des résultats et d’éviter un nuançage approximatif dans les plus petites communes », poursuit le ministre dans son courrier au président de l’AMRF, Vanik Berberian, dont l’AFP a obtenu une copie.
Dans un communiqué, l’association souligne que cette décision « doit impérativement s’appliquer pour les communes de moins de 3.500 habitants », soit le seuil des communes rurales.
Avec la circulaire Castaner les communes de moins de 9000 habitants -soit 96% des communes- ne seront pas prises en compte dans les résultats nationaux des #municipales. Les petites villes font si peur à l’exécutif qu’on les efface du jeu démocratique?https://t.co/6vSIGB0MSJ
— Alice Brogat (@AliceBrogat) January 15, 2020
Les candidats, notamment dans les petites communes « où l’action publique est fréquemment éloignée des débats politiciens nationaux », ont le droit « de ne pas entrer dans une classification administrative étriquée », poursuit-elle.
En août dernier, l’association avait interpellé le Premier ministre sur l’attribution de nuances ne correspondant pas « à la réalité non partisane de listes +sans étiquette+ politique ».
L’objectif du « nuançage » des candidats est « d’apporter à l’ensemble des citoyens une information plus lisible des résultats des scrutins », souligne pour sa part M. Castaner.
« Il permet également d’assurer une meilleure connaissance et une compréhension accrue des équilibres politiques nationaux et apporte un éclairage sur l’offre politique actuelle ou passée », fait-il valoir.
La volonté du gouvernement de porter à 9.000 habitants le seuil des communes à partir duquel les préfets attribueront désormais une couleur politique aux candidats a provoqué mi-novembre à l’Assemblée nationale de vives réactions des Républicains et de la gauche, qui redoutent la multiplication d’élus « sans étiquette ».
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