Les préfets n’attribueront plus de nuance politique aux candidats dans les communes de moins de 9.000 habitants, pour les élections municipales de mars, a annoncé Christophe Castaner dans un courrier adressé au président de l’Association des maires ruraux.
Pour les municipales et communautaires des 15 et 22 mars, « j’ai demandé aux préfets de nuancer les candidats et listes de candidats uniquement dans les communes de 9.000 habitants et plus, ainsi que dans les communes chefs-lieux d’arrondissement », écrit le ministre de l’Intérieur dans cette lettre datée du 7 janvier.
Le « nuançage » consiste à attribuer une couleur politique aux candidats ayant déposé une liste « sans étiquette », par exemple « divers droite », « divers gauche », « centriste »… Une pratique contestée par nombre d’élus qui ne se retrouvent pas dans les nuances qui leur sont accolées.
La volonté du gouvernement d’en limiter le champ est critiquée par les oppositions qui soupçonnent l’exécutif de vouloir brouiller la lisibilité des résultats des municipales.
« Ce rehaussement conséquent du seuil démographique à partir duquel une nuance est attribuée aux candidats permettra à la fois de préserver la lisibilité des résultats et d’éviter un nuançage approximatif dans les plus petites communes », poursuit le ministre dans son courrier au président de l’AMRF, Vanik Berberian, dont l’AFP a obtenu une copie.
Dans un communiqué, l’association souligne que cette décision « doit impérativement s’appliquer pour les communes de moins de 3.500 habitants », soit le seuil des communes rurales.
Les candidats, notamment dans les petites communes « où l’action publique est fréquemment éloignée des débats politiciens nationaux », ont le droit « de ne pas entrer dans une classification administrative étriquée », poursuit-elle.
En août dernier, l’association avait interpellé le Premier ministre sur l’attribution de nuances ne correspondant pas « à la réalité non partisane de listes +sans étiquette+ politique ».
L’objectif du « nuançage » des candidats est « d’apporter à l’ensemble des citoyens une information plus lisible des résultats des scrutins », souligne pour sa part M. Castaner.
« Il permet également d’assurer une meilleure connaissance et une compréhension accrue des équilibres politiques nationaux et apporte un éclairage sur l’offre politique actuelle ou passée », fait-il valoir.
La volonté du gouvernement de porter à 9.000 habitants le seuil des communes à partir duquel les préfets attribueront désormais une couleur politique aux candidats a provoqué mi-novembre à l’Assemblée nationale de vives réactions des Républicains et de la gauche, qui redoutent la multiplication d’élus « sans étiquette ».
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