Des officiels britanniques ont confirmé jeudi dernier la construction d’un mur en béton à Calais, visant à réduire le nombres de migrants passant de la France au Royaume-Uni. Les travaux devraient débuter dans le mois.
« Cette mesure devrait protéger davantage la rocade des migrants essayant d’interrompre, de ralentir voire d’attaquer les véhicules approchant du port », explique le Bureau de l’Intérieur britannique, se référant à la rocade donnant sur le port.
De nombreux incidents sont en effet à déplorer sur cet axe bordant la « jungle de Calais », les migrants essayant de grimper par tous les moyens sur des camions et autres véhicules de fret à destination de l’Angleterre.
Ce mur, projet commun entre la France et la Grande-Bretagne, est la dernière tentative en date visant à réduire le flux de migrants atteignant le Royaume-Uni à travers le port de Calais. Plusieurs palissades ont déjà été érigées afin de protéger le port, les lignes ferroviaires et le terminal de l’Eurotunnel, reliant l’Angleterre et la France via le tunnel sous la Manche.
Robert Goodwill, le ministre de l’immigration britannique, a expliqué au Home Affairs Committee (comité de la chambre basse du parlement anglais en charge des dépenses publiques et de la politique du ministère de l’Intérieur) que « la construction du mur est imminente ».
« Nous avons déjà fait la palissade, maintenant nous attaquons le mur », a-t-il-expliqué à la BBC. « Ceci dit, les gens trouvent toujours un moyen de passer à travers », a-t-il ajouté.
D’après la secrétaire d’État à l’Intérieur Amber Rudd, le mur n’est « pas une idée récente ». Rudd a ajouté : « Nous supportons les français financièrement pour mener à bien ce projet. Il leurs incombe de choisir comment sécuriser correctement Calais et ses alentours. »
Le Royaume-Uni va dépenser près de 2 millions de livres (2,4 millions d’euros) pour ce mur, qui s’élèvera à une hauteur de 4 mètres et s’étendra sur une distance de 1 kilomètre.
Les critiques ne se sont pas fait attendre. François Guennoc, membre de l’Auberge des Migrants, un groupe d’aide aux migrants situé à Calais, a expliqué que les murs ne rendront pas les axes routiers plus sûr. « C’est une mauvaise façon de gaspiller l’argent britannique », dit-il au New York Times. « Un mur n’est pas une solution viable. » Le mur ne ferait que déplacer le problème à l’intérieur des terres, ajoute-t-il.
« Lorsque des murs sont érigés quelque part dans le monde, les gens trouvent toujours un moyen de les contourner. C’est une perte d’argent. Cela peut rendre les choses plus dangereuses, favoriser une augmentation du prix des passeurs et faire croître la prise de risques », dénonce-t-il dans une interview auprès du Guardian.
Richard Burnett, président de la Road Haulage Association, pense que cette prise de décision revient à jeter « l’argent du “contribuable” » par la fenêtre. L’argent utilisé pour construire le mur « serait bien plus utile pour améliorer la sécurité aux abords des routes », a-t-il expliqué à la BBC.
Version anglaise: UK and France to Construct Border Wall in Calais to Deter Migrants
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