Muscle : le secret anti-âge dont peu de gens parlent

La musculature pourrait être la clé cachée d'une vie plus longue, plus saine et plus épanouie

Par Sheramy Tsai
13 août 2024 19:33 Mis à jour: 13 août 2024 19:33

Ceci est la deuxième partie de « Le muscle : l’organe qui donne de la vitalité »

Dans cette série, découvrez comment le muscle squelettique, le plus grand organe du corps, influe sur la santé et la longévité. Qu’il s’agisse de réguler les hormones et la glycémie ou de renforcer la santé du cerveau, les muscles sont bien plus qu’une simple source de force.

Dès notre plus jeune âge, nous sommes encouragés à épargner pour la retraite, à investir dans notre avenir financier pour nous assurer une vie confortable et épanouie. Et si nous pouvions également investir dans notre santé future avec la même diligence ? C’est là qu’intervient le muscle squelettique, l’organe de la longévité souvent négligé.

Le Dr Gabrielle Lyon, médecin généraliste certifié et figure de proue de la médecine centrée sur les muscles, considère les muscles squelettiques comme le véritable organe de la longévité. Des preuves scientifiques de plus en plus nombreuses viennent étayer cette affirmation. Une étude publiée en 2014 dans l’American Journal of Medicine a révélé que les personnes âgées ayant une masse musculaire plus importante étaient moins susceptibles de mourir prématurément, indépendamment de la masse grasse et d’autres facteurs de risque.

La masse musculaire dépasse l’indice de masse corporelle en tant que facteur prédictif de la durée de vie et joue un rôle essentiel dans le maintien de la santé globale et de l’indépendance au fur et à mesure que nous vieillissons, selon une étude de 2014 publiée dans The American Journal of Medicine. « Il est de plus en plus reconnu que la masse corporelle totale est un marqueur inadéquat du pronostic chez les personnes âgées », conclut l’étude.

Le Dr Lyon a écrit dans son livre Forever Strong : « Plus la masse musculaire saine est élevée, plus on est protégé contre la mortalité et la morbidité toutes causes confondues. »

Qu’est-ce que la sarcopénie ?

La sarcopénie, c’est-à-dire la perte progressive de la masse et de la force des muscles squelettiques, commence dès l’âge de 30 ans et s’accentue avec l’âge. Les symptômes comprennent une réduction de la force musculaire, des difficultés à accomplir des tâches physiques et une diminution de la taille des muscles. Selon l’Alliance for Aging Research, cette maladie touche environ 10 % des adultes de plus de 60 ans et près de la moitié de ceux de plus de 80 ans.

« Nous perdons entre 5 et 15 % de notre masse musculaire chaque décennie », a déclaré le Dr Sandeep Palakodeti, médecin-chef de Rebel Health Alliance, dans une interview accordée à Epoch Times.

La sarcopénie se traduit en grec par « pauvreté de la chair » et ses conséquences vont au-delà de la perte musculaire. Une étude publiée en 2012 dans Frontiers in Physiology indique que le déclin de la force musculaire est deux à cinq fois plus rapide que la perte de masse musculaire, ce qui entraîne une plus grande déficience physique.

Les changements hormonaux liés à l’âge, l’inactivité, une mauvaise alimentation et les maladies chroniques telles que les troubles métaboliques et les maladies cardiovasculaires peuvent contribuer à la sarcopénie.

La sarcopénie impose un fardeau économique important au système de santé américain, le coût total des hospitalisations étant estimé à 40,4 milliards de dollars, selon une étude de 2019 publiée dans le Journal of Frailty and Aging. La recherche a révélé que les personnes de plus de 40 ans atteintes de sarcopénie étaient presque deux fois plus susceptibles d’être hospitalisées que celles qui n’en souffraient pas. En France, le coût associé à la perte d’autonomie représente aujourd’hui 5,5 milliards d’euros et atteindra les 11,2 milliards d’euros d’ici 2040.

Le coût caché de la perte musculaire

La sarcopénie a de profondes répercussions sur la santé globale et la longévité, entraînant des risques accrus de chutes, de fragilité, d’hospitalisation et même de décès. La réduction de la force musculaire compromet l’équilibre et la mobilité, rendant les chutes plus probables et la récupération plus difficile.

Une étude publiée en 2019 dans les Journals of Gerontology Series : Biological Sciences and Medical Sciences a révélé que les personnes ayant une faible force musculaire sont 50 % plus susceptibles de mourir plus tôt que leurs pairs plus forts, même après ajustement de facteurs comme l’âge, le sexe et les problèmes de santé existants.

« Le maintien de la force musculaire tout au long de la vie – et en particulier à un âge avancé – est extrêmement important pour la longévité et le vieillissement autonome », a déclaré Kate Duchowny, chercheuse principale et épidémiologiste, dans un communiqué.

Les auteurs de l’étude suggèrent que la faiblesse musculaire contribue à des taux de mortalité et d’invalidité plus élevés en raison de son association avec la résistance à l’insuline, le diabète et le syndrome métabolique. En outre, les personnes faibles ont du mal à prendre soin d’elles-mêmes et sont plus susceptibles de souffrir d’un handicap, ce qui crée une boucle de rétroaction négative de réduction de l’activité physique et d’aggravation de l’état de santé, expliquent-ils.

Une faible masse musculaire accroît considérablement la vulnérabilité en cas d’alitement prolongé à la suite d’une maladie ou d’une blessure, ce qui accélère la dégradation des muscles et ralentit la récupération. Cette situation peut déclencher un cercle vicieux d’atrophie, dans lequel la diminution de la force musculaire entraîne une réduction de l’activité physique, ce qui aggrave encore la perte musculaire.

Andy Galpin, professeur de kinésiologie à la California State University-Fullerton, a souligné ce problème lors d’un podcast : « L’atrophie est une perte de muscle, mais maintenant que nous sommes plus faibles, nous voulons faire moins de choses, ce qui ne fait qu’aggraver la situation, et nous nous enfonçons dans la spirale. Il est donc essentiel de ne jamais entrer dans ce cycle. »

En outre, une étude publiée en 2018 dans la revue Annals of Medicine souligne l’importance clinique d’une faible masse musculaire dans divers contextes de soins de santé. La revue note qu’une faible masse musculaire est liée à « des complications chirurgicales et postopératoires plus importantes, une durée d’hospitalisation plus longue, une fonction physique plus faible et une qualité de vie plus médiocre ».

Les muscles : un atout pour la survie des patients atteints de cancer

La perte musculaire chez les patients atteints de cancer résulte souvent de la cachexie, un syndrome d’amaigrissement grave associé à la maladie elle-même, ou des effets secondaires de la chimiothérapie. Selon l’Institut national du cancer, la cachexie touche jusqu’à 80 % des personnes atteintes d’un cancer avancé et serait la cause directe de 30 % des décès dus au cancer.

La cachexie entraîne une perte progressive de graisse, de masse musculaire squelettique et de force, ce qui affecte gravement la qualité de vie du patient et sa capacité à tolérer les traitements. La chimiothérapie peut exacerber cet état en induisant de la fatigue et une dégradation musculaire supplémentaire, créant un cycle de diminution de l’activité physique et d’aggravation de l’atrophie musculaire.

Le maintien de la masse musculaire peut améliorer de manière significative les résultats des patients atteints de cancer. Une étude de 2021 publiée dans l’International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity a montré que les activités de renforcement musculaire sont liées à de meilleurs taux de survie.

Plus précisément, les personnes qui pratiquent des exercices de renforcement musculaire au moins deux fois par semaine ont un risque de mourir d’un cancer inférieur de 19 % à celui des personnes qui en font moins ou qui n’en font pas du tout. En outre, l’étude a révélé que l’incidence du cancer du rein était inférieure de 26 % chez les personnes qui pratiquaient davantage ces activités.

Les muscles améliorent la santé

Les muscles régulent les hormones, réduisent l’inflammation et gèrent la glycémie, comme l’expliquait l’article précédent de cette série. Les contractions musculaires induites par l’exercice favorisent également l’autophagie, qui permet à l’organisme d’éliminer les cellules endommagées, ce qui contribue à ralentir le vieillissement. Une étude publiée en 2011 dans Autophagy confirme que l’autophagie est essentielle au maintien de la santé et de la fonction musculaires.

Toutefois, avec l’âge, il ne s’agit plus seulement de prolonger la vie, mais d’améliorer la qualité de ces années. Le Dr Palakodeti insiste sur la distinction cruciale entre la durée de vie et la durée de vie en bonne santé, cette dernière étant la période de la vie passée en bonne santé, sans maladies chroniques ni handicaps. Le fait de donner la priorité à la santé musculaire peut avoir une incidence considérable sur notre durée de vie, ce qui nous permet de jouir d’une meilleure qualité de vie à mesure que nous vieillissons.

« Quand j’aurai 80 ans, je veux vivre une vie indépendante. Je veux me lever de ma chaise sans aide. Je veux avoir des loisirs que je peux pratiquer seul. Pour cela, il est essentiel de maintenir la force musculaire », a déclaré le Dr Palakodeti.

La force musculaire est essentielle pour garantir une bonne qualité de vie à mesure que l’on vieillit. Des muscles forts favorisent la mobilité, l’équilibre et la coordination, réduisant ainsi le risque de chutes et de fractures.

« Investir dans la santé musculaire, c’est investir dans l’indépendance et la qualité de vie au cours des dernières années », a déclaré le Dr Palakodeti.

Au-delà de la santé physique, des muscles forts contribuent au bien-être mental. Une étude publiée en 2022 dans le Journal of Cachexia a montré qu’une faible force musculaire est associée à un risque plus élevé de dépression et d’anxiété. Plus précisément, une diminution de 5 kg de la force de préhension est liée à une augmentation de 7 % du risque de dépression et de 8 % du risque d’anxiété.

Augmenter la longévité grâce à la musculature

Le maintien de la santé musculaire est l’un des facteurs que nous pouvons contrôler et qui peut nous protéger de manière significative contre les déclins associés au vieillissement. Selon le Dr Palakodeti, un entraînement musculaire régulier et une bonne alimentation sont des stratégies essentielles pour développer et préserver les muscles, améliorant ainsi la qualité de vie globale et réduisant le risque de maladies chroniques.

Une bonne alimentation et un entraînement musculaire basé sur la résistance sont essentiels pour prévenir et ralentir la progression de la sarcopénie. Selon une étude publiée en 2023 dans Medicine (Baltimore), l’exercice de résistance seul ou combiné à la nutrition améliore de manière significative la masse musculaire, la force et la fonction physique chez les personnes d’âge moyen et les personnes âgées.

En donnant la priorité à la force et à la masse musculaires aujourd’hui, nous pourrons demain jouir d’une vie plus longue, plus saine et plus indépendante.

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