Musk promet de défendre le programme de visas H-1B malgré les critiques

Le programme de visa H-1B accorde le statut de travailleur non immigrant à un maximum de 65.000 personnes hautement qualifiées par an

Par Tom Ozimek
29 décembre 2024 21:31 Mis à jour: 29 décembre 2024 23:36

Elon Musk s’est engagé à soutenir sans faille le programme de visas H-1B, promettant de partir en « guerre » pour le défendre. Il a attribué à ce programme le mérite d’avoir permis à des travailleurs hautement qualifiés nés à l’étranger de s’installer aux États-Unis, des personnes qui, selon lui, ont joué un rôle essentiel.

« La raison pour laquelle je suis en Amérique avec tant de personnes essentielles qui ont construit SpaceX, Tesla et des centaines d’entreprises qui ont rendu l’Amérique forte, c’est le H1B », a-t-il déclaré dans un message publié le 27 décembre sur le média social X, en réponse à un commentaire suggérant que le programme H-1B soit « optimisé » jusqu’à ce qu’il disparaisse.

« Prenez du recul », a poursuivi Elon Musk. « Je vais partir en guerre sur cette question, comme vous ne pouvez pas savoir. »

Le programme de visas H-1B accorde le statut de travailleur non immigrant à 65.000 personnes hautement qualifiées chaque année, qui occupent des postes spécialisés dans la main-d’œuvre américaine. En outre, il accorde 20.000 visas à des travailleurs nés à l’étranger qui ont obtenu un diplôme d’études supérieures aux États-Unis. M. Musk est lui-même venu aux États-Unis alors qu’il était un étudiant étranger et a ensuite obtenu un statut de travailleur grâce à un visa H-1B.

Sa défense du programme H-1B intervient alors que les débats sur la politique d’immigration et la compétitivité de la main-d’œuvre s’intensifient, les détracteurs estimant que le programme compromet les opportunités d’emploi nationales alors que les partisans soulignent son rôle dans la stimulation de l’innovation et de la croissance économique.

Au cours de son premier mandat, le président Donald Trump a imposé des restrictions sur les visas pour les travailleurs étrangers et a critiqué ce programme. Cependant, sa campagne pour 2024 a annoncé un changement potentiel, indiquant une volonté d’accorder des visas H-1B, voire des cartes vertes, aux travailleurs nés à l’étranger et diplômés des universités américaines.

Ces derniers jours, MM. Musk et Ramaswamy, qui devraient diriger conjointement le nouveau département de l’Efficacité gouvernementale (DOGE : Department of Government Efficiency) de M. Trump, ont tous deux intensifié leur plaidoyer pour que les entreprises américaines utilisent les visas H-1B pour embaucher des travailleurs.

Dans un message publié sur X le 25 décembre, Elon Musk a déclaré que les États-Unis devaient doubler leur nombre d’ingénieurs, évoquant une pénurie d’individus « super talentueux » et « super motivés ». Comparant les États-Unis à une équipe sportive professionnelle, il a plaidé pour le recrutement des meilleurs talents mondiaux afin de maintenir la compétitivité. S’il a exprimé sa préférence pour l’embauche d’Américains, il a souligné l’importance de l’immigration légale pour attirer les 0,1 % d’ingénieurs les plus talentueux.

Vivek Ramaswamy est allé dans son sens, critiquant la culture américaine qui privilégierait la médiocrité à l’excellence et défendant les entreprises qui embauchent des talents étrangers pour rester compétitives.

« L’élection de Trump marque, espérons-le, le début d’un nouvel âge d’or en Amérique, mais seulement si notre culture se réveille complètement », a écrit M. Ramaswamy sur X. « Une culture qui donne à nouveau la priorité à la réussite plutôt qu’à la normalité ; à l’excellence plutôt qu’à la médiocrité ; à l’intello plutôt qu’au conformiste ; au travail acharné et non à la paresse. »

Alors que MM. Musk et Ramaswamy affirment que les politiques d’immigration des États-Unis devraient avoir pour priorité d’attirer et de retenir les meilleurs talents du monde, les critiques soutiennent que le programme déplace souvent les travailleurs américains et fait baisser les salaires.

Les points de vue de Musk et de Ramaswamy ont suscité la résistance des factions qui composent le socle politique de Trump et, plus largement, des conservateurs.

« Nous avons accueilli les frères de la technologie lorsqu’ils ont couru vers nous pour éviter que le professeur de CE2 ne choisisse le sexe de leur enfant et le déclin économique évident de Biden/Harris », a écrit l’ancien député Matt Gaetz (Parti républicain de Floride) dans un message publié le 26 décembre sur X. « Nous ne leur avons pas demandé d’élaborer une politique de l’immigration. »

L’ancienne ambassadrice de l’ONU et candidate à l’élection présidentielle, Nikki Haley, a critiqué les commentaires de Vivek Ramaswamy et a exhorté Donald Trump à donner la priorité aux travailleurs américains et non aux talents nés à l’étranger.

« Il n’y a rien qui cloche avec les travailleurs américains ou la culture américaine », a écrit Mme Haley dans un message publié le 26 décembre. « Il suffit de regarder la frontière et de voir combien de personnes veulent ce que nous avons. Nous devrions investir et donner la priorité aux Américains, pas aux travailleurs étrangers. »

Mark Krikorian, directeur exécutif du Centre d’études sur l’immigration, a suggéré qu’il existe un terrain d’entente entre les dirigeants de l’industrie technologique et les partisans du contrôle de l’immigration pour ce qui est du programme de visas H-1B.

Dans un récent article d’opinion, M. Kirkorian a suggéré de réformer les visas H-1B en donnant la priorité aux travailleurs les mieux rémunérés et les plus qualifiés afin d’attirer les meilleurs talents, tout en limitant le nombre de visas et en réduisant ainsi l’immigration globale, ce qui, selon lui, est une demande clé des électeurs de Donald Trump.

« Augmenter le pourcentage de nouveaux immigrants sélectionnés en fonction de leurs compétences – décrit comme un système ‘basé sur le mérite’ – est depuis longtemps un objectif du président Trump », a écrit M. Kirkorian, ajoutant qu’une « solution gagnant-gagnant évidente » consisterait à éliminer la loterie des visas, ce qu’il décrit comme des catégories de « migration en chaîne ». Il faut réaffecter environ la moitié de ces visas à des catégories de personnes qualifiées.

« Cela se traduirait à la fois par une augmentation du nombre et de la proportion de nouveaux immigrants choisis pour leurs compétences et par une réduction du niveau global de l’immigration », a-t-il soutenu.

Un projet de loi co-parrainé par le sénateur Tom Cotton (Parti républicain de l’Arkansas) en 2017 et soutenu par M. Trump, le RAISE Act (Reforming American Immigration for Strong Employment : Réformer l’immigration américaine pour un marché de l’emploi solide), a tenté d’atteindre des objectifs à peu près similaires à ceux suggérés par M. Krikorian.

Ce projet de loi, qui n’a pas été voté par le Sénat, visait à réduire de 50 % le nombre d’immigrants légaux aux États-Unis, en remplaçant le modèle actuel axé sur la demande par un système de points reposant sur le mérite, qui attribue des points en fonction de facteurs comme le niveau d’éducation, l’offre d’emploi existante ou des réalisations extraordinaires telles qu’un prix Nobel. Le Canada et l’Australie utilisent des systèmes similaires basés sur le mérite.

D’autres initiatives législatives similaires au RAISE n’ont pas avancé.

Jacob Burg a contribué à la rédaction de cet article.

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