Lionel Guedj, ex-dentiste marseillais poursuivi aux côtés de son père pour avoir mutilé des centaines de patients, est bien en état de comparaître, a conclu un expert médical, permettant la poursuite de son procès en appel mardi à Marseille.
« Aucune raison ne s’oppose à la poursuite de l’audience. On va le faire extraire (de la prison des Baumettes, ndlr) le plus vite possible », a annoncé le président Alain Vogelweith. Lionel Guedj et son père Carnot avaient fait appel de leur lourde condamnation en septembre, à huit ans de prison pour le premier, cinq ans pour le second, des peines assorties d’une interdiction définitive d’exercer la profession de dentiste. Mais ce nouveau round judiciaire avait été interrompu dès son ouverture jeudi, en raison de l’absence du principal prévenu, qui faisait valoir, par la voix de son avocat Me Julien Pinelli, des problèmes cardiaques et de deux malaises récents.
« L’état cardiovasculaire est compatible avec son interrogatoire et sa comparution quatre jours par semaine », a détaillé l’expert médical dans son rapport, soulignant au passage que l’ex-dentiste, âgé de 43 ans, n’était pas porteur d’un pacemaker, contrairement à ce qui avait été indiqué par son avocat jeudi, mais d’un holter, un boîtier qui enregistre les paramètres cardiaques. Ce procès de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, installée dans la salle des procès hors norme du tribunal judiciaire de la cité phocéenne, est censé durer jusqu’à la fin juin.
3900 dents saines dévitalisées sur 327 patients
Carnot Guedj, 71 ans, libéré en mars dans l’attente de ce second procès mais sous strict contrôle judiciaire, était lui présent dès l’ouverture de l’audience mardi, au milieu des dizaines de robes noires qui défendent les 319 parties civiles de ce dossier retentissant.
Promettant un « sourire de star », le cabinet Guedj s’était implanté en 2005 dans les quartiers déshérités du nord de Marseille, avec une population dispensée d’avancer la part des soins remboursée par l’assurance maladie. Devenu en 2010 le dentiste le mieux rémunéré de France, Lionel Guedj roulait en Ferrari, s’octroyait entre 65.000 et 80.000 euros de revenus mensuels et avait accumulé un patrimoine de 13 millions d’euros. Selon un calcul du parquet lors du premier procès, ce jeune dentiste avenant avait dévitalisé 3900 dents saines entre 2006 et 2012, sans aucune justification thérapeutique, sur 327 patients, dans le seul but de leur poser des bridges très rémunérateurs.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.