Plus de 17 millions de personnes devraient avoir besoin d’une aide humanitaire l’an prochain au Myanmar, ont prévenu vendredi les Nations Unies.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), la dynamique des conflits devrait rester au même niveau ou s’aggraver à l’horizon 2023, en particulier dans le nord-ouest et le sud-est de ce pays d’Asie du Sud-Est.
« Les besoins humanitaires et de protection augmentent, obligeant les populations à adopter des mécanismes d’adaptation négatifs pour survivre », a souligné OCHA.
La branche humanitaire de l’ONU estime que 17,6 millions de personnes seront dans le besoin l’année prochaine, dont 4,5 millions ont été classées prioritaires pour une aide d’urgence.
Face à ces prévisions préoccupantes, les humanitaires s’engagent à répondre aux besoins de la population, en fournissant de la nourriture, des abris, des services de santé, d’eau et d’assainissement, d’éducation et de protection aux personnes touchées par la crise et déplacées dans tout le Myanmar.
Un appel de fonds 2023 de 764 millions de dollars
Cependant, le manque d’accès durable et de financement reste un obstacle majeur. Au 28 décembre, le Plan de réponse humanitaire 2022 n’est financé qu’à 35%, soit 290 millions de dollars seulement sur un total de 826 millions de dollars nécessaires.
Selon OCHA, cela laisse « d’importants besoins non satisfaits » qui se répercuteront sur 2023. Un tel niveau de financement en 2023 entraînerait des « conséquences désastreuses ». A noter que le plan de réponse 2023 est estimé à 764 millions de dollars.
« Malgré la situation humanitaire catastrophique à laquelle sont confrontées les personnes touchées, y compris les personnes déplacées, les autorités de facto continuent de contrôler et de limiter le transport du riz, des médicaments et du carburant, ainsi que l’accès des acteurs humanitaires aux personnes dans le besoin dans de nombreuses régions du pays, mais surtout dans le nord-ouest ».
Plus de 1,5 million de déplacés internes
Plus de 1,5 million de personnes sont toujours déplacées dans le pays en raison de l’insécurité et de la violence. Ce chiffre représente plus du double de celui d’il y a un an. Pour OCHA, les personnes déplacées vivent désormais dans des conditions indignes et sont dans le besoin dans des endroits difficiles d’accès.
« Près de deux ans après la prise du pouvoir par les militaires en 2021, la population du Myanmar continue de souffrir au milieu des hostilités et d’une crise économique paralysante, aggravée par l’inflation », a fait valoir OCHA.
Près de deux ans après la prise du pouvoir par les militaires, les affrontements armés, y compris l’utilisation d’armes lourdes, entre l’armée du Myanmar et diverses organisations armées ethniques (EAO) et les forces de défense du peuple (PDF) dans de multiples États et régions sont désormais « un élément régulier de la vie quotidienne ».
Alors que l’année 2022 touche à sa fin, les besoins humanitaires et les problèmes de protection continuent de croître dans tout le Myanmar, « exposant de nombreux hommes, femmes, garçons et filles à des risques constants qui menacent leur sécurité physique et leur bien-être mental ».
Dans le même temps, la situation économique reste fragile et a été encore affaiblie par l’inflation qui a fait grimper en flèche le coût des denrées alimentaires de base et du carburant.
Plus de 15 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère ou modérée
Selon le secteur Sécurité alimentaire, 15,2 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire sévère ou modérée à l’horizon 2023, contre 13,2 millions à la même époque l’année dernière.
Pour survivre à cette crise multidimensionnelle, les personnes affectées et déplacées ont eu recours à des mécanismes d’adaptation négatifs, notamment en réduisant leur consommation alimentaire, en vendant leurs biens, en abandonnant l’école, en s’engageant dans des migrations à risque et en mariant leurs enfants tôt.
Malgré la situation humanitaire désastreuse, l’accès à l’aide humanitaire continue d’être entravé par « l’imposition de diverses contraintes administratives et physiques sur la circulation des personnes et des biens ».
« La communauté humanitaire est profondément préoccupée par les nouvelles exigences administratives énoncées le 28 octobre 2022, qui établissent un système d’enregistrement obligatoire pour les organisations non gouvernementales (ONG) et les organisations de la société civile », a regretté OCHA.
Selon l’ONU, ces nouvelles règles risquent fort de réduire la fourniture rapide et efficace de l’aide humanitaire aux personnes dans le besoin au Myanmar et d’entraver gravement le travail des agences qui constituent « l’épine dorsale de l’opération humanitaire ».
Article écrit par Nations Unies – ONU Info.
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