Trois entreprises de la Côte d’Azur qui proposaient de nager avec les dauphins en Méditerranée, activité désormais interdite, ont été condamnées jeudi à des amendes pour « perturbation d’une espèce protégée » mais pourront récupérer leurs bateaux saisis, a-t-on appris auprès de la partie civile.
Moyennant 300 euros par personne pour une journée, ces sociétés basées à Mandelieu-la-Napoule et Antibes, dans les Alpes-Maritimes, proposaient de se jeter à l’eau, en pleine mer, avec masque et tuba, au milieu des cétacés préalablement repérés à l’aide d’un ULM.
Or, depuis un arrêté ministériel de 2021, il est interdit en France de s’approcher à moins de 100 mètres d’un dauphin et encore plus de nager avec cet animal.
Les trois exploitants, qui avaient comparu le 14 décembre devant le tribunal correctionnel de Grasse, ont été reconnus coupables jeudi de « perturbation d’espèce animale non domestiquée protégée » et de « pratique commerciale trompeuse ».
Des amendes de 4500 à 13.500 euros
Dans le détail, Thierry Pourrère et sa société basée à Mandelieu-la-Napoule ont été condamnés à 13.500 euros d’amende et Jean-Christophe Cane et son entreprise installée à Antibes ont écopé de 8700 euros d’amende. Martial Frémont, désormais à la retraite, devra lui verser 4500 euros d’amende.
Le tribunal n’a pas suivi les réquisitions du parquet qui avait également réclamé une peine de prison de trois mois avec sursis à l’encontre de chacun des prévenus ainsi que la confiscation des bateaux qui avaient été saisis depuis l’été.
Les exploitants encore en activité pourront donc reprendre la mer pour proposer d’autres activités autorisées.
L’association France Nature Environnement à l’origine de la plainte et qui s’était portée partie civile a obtenu 4500 euros de dommages et intérêts.
Les dauphins repérés par avion
« Nous sommes satisfaits de cette décision. C’est un délibéré qui est conforme à nos attentes« , a réagi Isabelle Vergnoux, avocate de la FNE, interrogée par l’AFP. « Nous souhaitions simplement que la loi soit appliquée et qu’il soit reconnu qu’on ne peut pas s’approcher à moins de 100 mètres des dauphins afin de ne pas les perturber ».
Lors de l’audience en décembre M. Frémont s’était défendu en expliquant que « ce ne sont pas les bateaux qui viennent vers les dauphins, mais les dauphins qui depuis toujours viennent à la rencontre des bateaux ».
« J’ai beaucoup de mal à entendre ça, quand on sait que ces sociétés font appel à un avion pour repérer les dauphins », avait rétorqué Me Vergnoux.
Xavier Nogueras, avocat des prévenus, n’était pas immédiatement joignable jeudi.
La plupart des 21 espèces de cétacés qui vivent en Méditerranée sont classées « en danger », selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), notamment du fait de rencontres avec des touristes trop entreprenants ou de collisions avec des navires.
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