Une naissance sur 2,5 millions : des sœurs siamoises jointes par la tête séparées avec succès

Par Louise Bevan
26 mai 2021 23:47 Mis à jour: 26 mai 2021 23:47

Des sœurs siamoises nées jointes au niveau de la tête, ce qui constitue « la forme la plus rare de jumelage », ont été séparées avec succès.

L’heureuse maman, Ntombikayise Tyhalisi, âgée de 31 ans, du Cap, en Afrique du Sud, est comblée, elle va pouvoir ramener les deux petites à la maison.

« Je suis folle de joie. Je ne m’attendais pas à partir d’ici en tenant mes petites séparément, une dans chaque bras », a-t-elle déclaré pour Epoch Times dans le service de santé du Cap-Occidental.

Ntombikayise Tyhalisi avec ses bébés, Siphosethu et Amahle (Avec l’aimable autorisation du ministère de la Santé du Cap-Occidental)

Les petites, nommées Siphosethu et Amahle, sont nées dans la province du Cap-Oriental en Afrique du Sud.

En février, alors qu’elles n’avaient que 4 jours, les jumelles ont subi une chirurgie séparatrice au Red Cross War Memorial Children’s Hospital (RCWMCH) du Cap-Occidental, le seul centre dédié en Afrique subsaharienne à la neurochirurgie pédiatrique, selon la déclaration du gouvernement du Cap-Occidental.

Connue des médecins sous le nom de jumelage craniopagus, la fusion rare des fillettes nécessitait une équipe chirurgicale complète pour chacune d’entre elles, soit un anesthésiste, un neurochirurgien, un chirurgien plasticien et des infirmières.

Le professeur Tony Figaji, le chef du service de neurochirurgie pédiatrique du RCWMCH, a déclaré dans le communiqué qu’il s’agissait de « la forme la plus rare de jumelage » et qu’il survenait un cas de jumeaux craniopagus qui survivait environ une fois toutes les 2,5 millions de naissances, la moitié de ces cas donnant lieu à des enfants mort-nés.

(Avec l’aimable autorisation du ministère de la Santé du Cap-Occidental)

« Nous avons eu la chance ici de voir que malgré la fusion, les cerveaux et le tissu cérébral étaient bien séparés, de même que les vaisseaux sanguins importants », a témoigné le Pr Figaji.

Le chef du service de chirurgie plastique du RCWMCH, le professeur Saleigh Adams, a pour sa part expliqué dans sa déclaration qu’une équipe de choc s’était préparée pour une opération qui devait durer au moins six heures, mais qui finalement n’aura duré qu’une heure et demie.

« C’est un énorme atout pour le bon rétablissement des jumelles », a-t-il précisé.

(Avec l’aimable autorisation du ministère de la Santé du Cap-Occidental)

Mme Tyhalisi ne s’attendait pas à voir des sœurs siamoises.

« Cela m’a fait peur, vraiment », a déclaré cette mère de quatre enfants. « Les infirmières étaient également bouleversées alors que j’accouchais. On m’avait juste dit que le bébé serait tourné dans le mauvais sens pour l’accouchement. »

Mme Tyhalisi témoigne avoir cessé de sentir le besoin de pousser alors qu’elle était en plein travail et avoir réclamé une césarienne. C’est grâce à cette intervention que les petites ont pu voir le jour.

« Je n’avais prévu qu’un seul nom de bébé, pas deux », se rappelle-t-elle.

(Avec l’aimable autorisation du ministère de la Santé du Cap-Occidental)

Mme Tyhalisi est impatiente de rentrer chez elle, auprès de sa famille – ses frères et sa sœur de 19 ans – avec ses deux petites filles dans les bras.

Mais surtout, elle est impatiente de présenter Siphosethu et Amahle à ses deux filles aînées : la petite Bonke et sa grande soeur Ethandwa, âgée de 8 ans.

« Elles seront très heureuses car je ne leur ai même pas envoyé de photos depuis qu’elles sont séparées », affirme-t-elle.

(Avec l’aimable autorisation du ministère de la Santé du Cap-Occidental)

Selon Mme Tyhalisi, il est plus facile de tenir et de baigner les petites depuis leur séparation. Avant, des infirmières devaient l’aider, désormais, à la maison, sa sœur sera là pour l’épauler.

La fière maman a déclaré que la personnalité des petites jumelles se profile déjà.

« Celle qui est capricieuse, c’est Siphosethu. Je ne dors pas la nuit, car elle ne fait que pleurer », a-t-elle précisé.

« Amahle va beaucoup mieux, et je vois qu’elle ne va pas me poser de problème. »

Le 11 mai, le service de santé du gouvernement du Cap-Occidental a déclaré que les deux fillettes et leur mère se portaient bien, et qu’un suivi médical était en place pour assurer un rétablissement optimal après cette incroyable opération.

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