ANIMAUX

La naissance de trois petits merles d’Amérique photographiée depuis la formation du nid jusqu’à leur envol

août 10, 2022 8:35, Last Updated: juillet 10, 2024 2:39
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Le miracle de la vie est tous les jours sous nos yeux. Il suffit de savoir l’observer. C’est ce que votre journaliste a décidé de faire lorsqu’un couple de merles d’Amérique a fait son nid sous le toit de son appentis, au Québec. Entre le jour où les parents sont venus inspecter l’endroit pour y construire le nid et le jour où les petits se sont envolés, il s’est écoulé à peine plus d’un mois.

Au début de l’été 2022, des amis m’ont aidée à fermer un mur de l’appentis attenant à ma maison du sud du Québec, à l’aide de matériaux de recyclage. Le 4 juillet, nous venions tout juste de terminer le travail. Nous nous sommes assis pour le contempler lorsque nous avons vu un couple de merles d’Amérique venir se promener dessus comme s’ils cherchaient un endroit pour construire un nid.

Je pensais qu’il était trop tard pour la saison, mais deux jours plus tard, j’ai observé pendant un bon moment un merle tenant une brindille dans son bec. Lorsque je suis allée voir à l’extérieur, j’ai vu un nid fraîchement construit. Pendant quelques jours, je ne voyais pas d’oiseau s’en approcher et je me demandais s’il allait être utilisé.

Un nid fraichement réalisé sous le toit. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Le 10 juillet, la femelle merle d’Amérique était en train de couver. J’ai profité d’un moment où elle n’était pas là pour aller voir s’il y avait des œufs, mais le nid étant trop près du toit, je n’arrivais pas à voir quoi que ce soit et mon appareil photo était trop gros pour se glisser à cet endroit.

J’ai décidé que je n’irai voir le nid qu’une fois par jour maximum afin de ne pas déranger les oiseaux. Le lendemain, j’y suis allée avec mon téléphone pour arriver à prendre une photo. J’étais curieuse de savoir s’il y avait des œufs. Il y en avait trois !

Le 11 juillet, il y avait trois beaux petits œufs bleus dans le nid. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Les jours suivants, j’ai fait des recherches sur les merles d’Amérique pour en apprendre davantage sur eux. C’est la femelle qui couve la plupart du temps les œufs, mais le mâle la remplace parfois. Une fois les petits nés, les deux adultes s’occupent de les nourrir à tour de rôle.

Merlette, Merlu et les petits Merlin

Je me suis amusée à leur donner des noms : la femelle serait Merlette, et le mâle… Merlu ! Lorsque j’ai raconté cela à une amie, elle m’a dit que j’aurais aussi pu l’appeler Merlin. Eh bien, les petits seraient des petits Merlin alors.

Treize jours se sont écoulés entre le jour où j’ai vu les œufs pour la première fois et le jour où j’ai vu que deux petits étaient sortis des œufs. Le troisième était sur le point de sortir de sa coquille à son tour.

Une belle surprise m’attendait le 23 juillet lorsque je suis allée voir le nid. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

J’ai continué à aller voir ce qui se passait dans le nid tous les jours. Même si la tentation était forte, je m’en suis tenu à cette règle de ne pas y aller plus d’une fois par jour.

Deux jours de vie. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

C’est touchant de voir l’évolution si rapide des petits Merlin et de voir l’incroyable travail de maman Merlette et de papa Merlu pendant toute cette période. Non seulement, ils les couvent à tour de rôle, mais plus ils grandissent et plus ils font d’allers‑retours pour les nourrir.

Le 27 juillet, au cinquième jour de vie. (Nathalie Dieul/Epoch Times)
Avec son bec ouvert pour être prêt recevoir la nourriture et ses yeux de bébé pas encore ouverts, comment savoir si ce jeune merle est éveillé ou endormi ? (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Je continue à essayer de profiter des moments où les parents ne sont pas près du nid pour m’en approcher. Alors que je pensais qu’ils s’habitueraient à ma présence et comprendraient que je n’étais pas un danger, c’est le contraire qui se produit : chaque jour, les parents deviennent de plus en plus nerveux et protecteurs lorsqu’ils me surprennent près du nid.

Papa Merlu me surveille depuis une branche de peuplier baumier d’où il peut aussi voir le nid. (Nathalie Dieul/Epoch Times)
Le 29 juillet, à sept jours de vie, on voit clairement les ailes des oisillons se former. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Le 31 juillet, soit au onzième jour depuis la sortie de leur coquille, je remarque que les petits merles ont ouvert les yeux pour la première fois. À eux trois, ils commencent à bien remplir le nid.

Le 1er août, les petits Merlin ont les yeux ouverts et leurs plumes commencent à être bien formées. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Tout ce que font les oisillons est d’ouvrir le bec pour accueillir la becquée que leurs parents apportent. Quand je me fais surprendre par un des adultes près du nid, il vole de plus en plus près de moi pour essayer de me faire fuir, alors je ne traîne jamais lors de ma visite quotidienne aux bébés.

Le 3 août, les oisillons dépassent du nid. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Plus le temps passe et plus les petits Merlin semblent vifs. Toutefois, ils restent bien sagement dans le nid et je n’en ai vu qu’un s’étirer les ailes une seule fois. Pendant ce temps‑là, les parents sont toujours plus nerveux, même quand je ne m’approche pas du nid. À partir du 3 août, ils « m’attaquent » dès que je sors par ma porte d’entrée située à une dizaine de mètres du nid, et ce, même si je me dirige dans la direction opposée. Ils volent à quelques centimètres de ma tête pour me faire fuir.

Le 4 août, les bébés ressemblent de plus en plus à des oiseaux. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Plus que deux bébés dans le nid

Le 5 août, lors de ma visite matinale, je suis inquiète : il n’y a plus que deux oisillons dans le nid. Est‑il arrivé un malheur au troisième ?

Le 5 août au matin, il n’y a plus que deux oisillons dans le nid. Où est passé le troisième ? (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Une fois n’est pas coutume, je me risque à aller voir une seconde fois un peu plus tard pour voir si le troisième bébé est revenu. Et là, surprise ! Un des petits Merlin est debout sur le nid. Je crois avoir compris ce que cela veut dire, d’autant plus que je sais que le grand jour approche à grands pas selon les dates que j’ai notées.

Le deuxième bébé est presque prêt pour son premier envol. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Encore un peu plus tard, je décide de retourner voir ce qui se passe au nid. Ça tombe bien, ni Merlu ni Merlette ne sont en vue. Je m’approche pour voir qu’il ne reste que le dernier petit merle, debout près du nid. J’ai juste le temps de prendre une photo que maman Merlette me fonce dessus, ce qui pousse l’oisillon à se lancer. Tout se passe très vite et c’est ainsi que j’assiste à son tout premier vol. Il se débrouille bien et atterrit au pied du tas de bois, à une dizaine de mètres de là. Les parents sont très énervés et crient, alors je les laisse tranquilles en famille.

Le 3e petit merle tout juste avant son premier envol, le 5 août. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Une demi‑heure plus tard, je ressors et vois que le jeune merle est tout seul, sur le tas de bois, sans ses parents. Il me regarde lorsque je m’en approche pour prendre quelques photos et l’observer, puis j’arrive à rentrer dans la maison sans être repérée par Merlette et Merlu.

Le 3e jeune merle après son premier envol, le 5 août, soit 13 jours après l’éclosion de œufs. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Une heure ou deux plus tard, en début d’après‑midi, c’est toute la famille, sous les encouragements sonores des parents, que j’entends et vois voler au‑dessus de ma maison pour aller jusqu’à la rangée d’arbres à la limite de mon terrain. Je n’aurais jamais cru que les oisillons puissent être capables de voler si haut et si bien aussi rapidement après leur premier envol : c’est impressionnant.

Une fois la nuit tombée, je retourne voir le nid, mais il est bel et bien vide. Les jeunes oiseaux sont passés à une autre étape de leur vie et ils ne sont même pas revenus y dormir. C’est incroyable de voir à quel point tout s’est passé si vite, et à quel point la nature a tout réglé au quart de tour.

Un beau nid en souvenir de ce mois passé en compagnie de Merlette, Merlu et les trois petits Merlins. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Quelle belle expérience, qui m’a permis d’en apprendre beaucoup sur les merles d’Amérique. Merci, Merlette et Merlu, d’avoir choisi ma maison pour élever votre nichée !

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