Naître, se marier, procréer, décéder… les chiffres évoluent

17 mars 2017 09:50 Mis à jour: 9 avril 2017 09:32

Combien sommes-nous et comment vivons-nous? Ce sont les questions auxquelles tente de répondre l’INSEE à travers ses analyses statistiques. Comme chaque année, l’organisme publie les résultats démographiques du pays, ainsi que les tendances sociétales qui y sont liées. Au 1er janvier 2017, ce sont 66,9 millions de personnes qui résidaient en France, dont 65 millions en France métropolitaine et 1, 9 million dans les départements d’Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Mayotte).

Avec le solde naturel le plus faible enregistré depuis 40 ans (+ 198 000), dû à une stagnation des naissances et un nombre important de décès, ajouté à un solde migratoire relativement faible (+ 67 000), la France connaît sa plus faible croissance démographique depuis ces dix dernières années: + 0,4 % pour cette année 2016.

Baisse du nombre de décès

En 2016, 587 000 décès ont été enregistrés, et bien que l’espérance de vie demeure élevée, ce sont les populations issues de l’entre-deux-guerres qui sont les plus touchées : en effet, ces générations nombreuses arrivent à des âges où les taux de mortalité sont peu à peu plus élevés.

Pourtant, en dépit de cette baisse de la croissance démographique, la France concentre 13% de la population européenne, juste derrière l’Allemagne qui compte 16,2% des habitants de l’UE, le taux le plus élevé des pays européens.

Des maternités de plus en plus tardives

Deux nourrissons au service maternité de l’hôpital franco-britannique de Levallois-Perret. (Didier Pallages/AFP)

Le taux de fécondité y est peut-être pour quelque chose: avec 1,93 enfants par femme, la France se place en première place européenne. En 2016, on comptait quelque 785 000 naissances en France.

C’est la Guyane Française qui présente le taux de natalité le plus élevé en France (26,2% en 2014) et en bout de chaîne, se trouve la Corse, département affichant le taux de natalité le plus bas (9,1%): si l’Ouest guyanais connaît ainsi une croissance de 8%, directement liée à une immigration massive du Suriname, et à des pratiques culturelles favorisant les maternités précoces et nombreuses, la Corse elle, connaît un vieillissement de sa population dû, entre autres, aux nombreux départs vers le « continent » de ses habitants en âge de procréer.

Si, au niveau national, on peut tout de même parler de chiffres importants, quant au nombre de naissances, on note tout de même un léger recul depuis quelques annés. En effet, avec le vieillissement de la population, le nombre de femmes en âge de procréer diminue. De surcroît, l’âge moyen des mères à l’accouchement – c’est-à-dire, l’âge de la femme à la naissance de son premier enfant – augmente: on est passé à une moyenne de 30,4 ans en 2016, soit une hausse de 0,7 année en dix ans. Parallèlement, la fécondité des femmes les plus âgées augmente aussi: 6,6 enfants pour 100 femmes entre 35 et 39 ans, et 0,8 enfants pour 100 femmes de 40 ans et plus.

Dans un contexte actuel où la notion de mariage serait susceptible de connaître de profondes mutations en France, il est aussi intéressant de savoir où en est concrètement l’institution du mariage: 231 000 couples auraient convolé en justes noces en 2016, ce qui constitue une hausse certaine depuis le début des années 2000 où l’institution n’avait cessé de décliner fortement.

Concomitant aux naissances, l’âge moyen au premier mariage a lui aussi augmenté: 32,7 ans pour les hommes et 31 ans pour les femmes.

En bref, mariage ou pas, les Français sont de plus en plus frileux à fonder un foyer. Études de plus en plus longues, difficultés à trouver un emploi stable, ces facteurs économiques non négligeables viennent s’ajouter à d’autres, plus profonds: peur de s’engager, rejet des traditions séculières, de la religion ? Les questionnements sont nombreux et ont trouvé leur écho, entre autres, dans le passage par le PACS, qui constituerait selon certains, une alternative entre l’union libre et le mariage.

Le nombre de divorces qui avait connu un pic en 2005 (155.300) s’est stabilisé depuis autour de 124 000 par an.

Quoi qu’il en soit, le mariage semble retrouver un nouveau souffle et la natalité ayant encore de beaux jours devant elle, il apparaît donc qu’en France, le modèle familial traditionnel constitue encore une part socio-culturelle non négligeable dans le passage à la procréation.

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