Ce jeudi 24 novembre, trois mineurs ont été mis en examen et placés en détention provisoire pour « actes de torture et de barbarie en réunion et menaces à l’encontre d’une victime ». Leur victime est un habitant du quartier de la Chiennerie à Nancy (Meurthe-et-Moselle). C’est sa sœur, revenue du Canada, qui a mis le doigt sur cette sordide affaire. Une information judiciaire a été ouverte.
Yannick, un homme vulnérable âgé de 39 ans a été victime de tortures à son domicile, et ce durant deux ans. Son appartement était squatté « épisodiquement par plusieurs personnes, sûrement pour faire du trafic de stupéfiants », a indiqué une source policière au Figaro. Si trois mineurs sont impliqués, un quatrième individu aurait été identifié par les enquêteurs.
« La victime était clairement sous emprise »
Les faits se sont produits entre mars 2020 et l’été 2022. Trois adolescents de 16 ans, Ilian A., Ethan N. et Arthur K., squattaient le logement du trentenaire et lui faisaient subir de nombreux sévices. Ils ont été mis en examen et placés en détention provisoire, ce jeudi 24 novembre, pour « actes de torture et de barbarie en réunion et menaces à l’encontre d’une victime ».
Le propriétaire « était intellectuellement limité, mais n’était pas placé sous tutelle », indiquent nos confrères. C’est lorsque Solange, la sœur de Yannick, est revenue du Canada en août dernier qu’elle a découvert que son frère avait de nombreuses marques et hématomes sur le corps. Elle a décidé de l’accompagner au commissariat de police de Nancy.
Par peur des représailles, le trentenaire n’avait rien voulu dévoiler du calvaire qu’il vivait. Il a expliqué que depuis mars 2020, un groupe de jeunes venait régulièrement dans son appartement pour notamment y stocker des produits stupéfiants. Une source proche du dossier précise que « la victime était clairement sous emprise, elle vivait sous la terreur de ces individus qui entraient et sortaient de chez lui comme bon leur semblait ».
L’un d’entre eux était déjà incarcéré lors de son interpellation
Parmi ces sévices, qui semble-t-il étaient inspirés de films, Yannick « devait tantôt mordre la table avec ses dents, tantôt ils le brûlaient avec des cigarettes ou ils le droguaient », mentionne encore la source. François Perain, le procureur de Nancy, ajoute que Yannick était aussi l’objet de « brûlures avec de l’acide et du gel hydroalcoolique, des coups de poing, un jet de couteau en sa direction ». Les pompiers étaient d’ailleurs intervenus en mars 2022, Yannick ayant été contraint d’ingérer de l’héroïne. Ses tortionnaires lui avaient par ailleurs volé de l’argent, deux téléphones portables ainsi que ses clefs.
Les trois suspects, âgés de 16 ans, viennent d’être interpellés et placés en garde à vue, ce 22 novembre. Au moment de son interpellation, l’un d’entre eux se trouvait déjà en détention à la Maison d’Arrêt Nancy Maxéville depuis juin 2022, pour avoir ouvert le feu sur les videurs d’une boîte de nuit. Il s’agit d’Ilian A., celui-ci indiquant ne pas avoir participé aux actes de maltraitance envers le Nancéien. Les deux autres agresseurs dont l’un est également connu de la justice pour des faits de violences, ont contesté les faits qui leur étaient reprochés, mais ont toutefois admis leur présence régulière dans l’appartement.
« Ce n’est malheureusement pas la première fois que la police doit s’occuper d’une affaire de ce type », a signalé au Figaro une source policière. Il n’est effectivement pas rare que des squatteurs profitent de la faiblesse d’une personne.
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