Nancy Pelosi, grande figure de la politique américaine, a annoncé jeudi renoncer à assumer son poste de cheffe démocrate de la Chambre des représentants dans la future assemblée, où les républicains ont obtenu la majorité.
« Je ne vais pas me représenter à la direction démocrate du prochain Congrès », a déclaré la dirigeante de 82 ans lors d’un discours prononcé dans l’hémicycle, disant vouloir laisser place à « une nouvelle génération ».
Sous les applaudissements, elle a évoqué les souvenirs de ses 35 ans passés à la Chambre, qu’elle a vu évoluer pour être « plus représentative de notre belle nation ».
Elle continuera à siéger à la chambre, comme simple élue de Californie.
« Merci pour tout ce que vous avez fait pour l’Amérique », a salué Hakeem Jeffries, élu de New York et pressenti pour lui succéder à la tête des démocrates à la Chambre.
« L’ère Pelosi s’achève. Bon débarras! », a tweeté l’élue trumpiste du Colorado Lauren Boebert.
BREAKING: Nancy Pelosi:
« I will not seek re-election to democratic leadership in the next Congress. » pic.twitter.com/V462qyRq5T
— LifeNews.com (@LifeNewsHQ) November 17, 2022
Elle a souvent fait la pluie et le beau temps sur la colline du Capitole
Tacticienne douée d’un flair politique hors pair, elle a souvent fait la pluie et le beau temps sur la colline du Capitole, où elle a été élue « speaker » dès 2007.
Ces derniers mois, c’est son engagement en faveur de Taïwan qui a beaucoup fait parler: sa visite cet été sur l’île revendiquée par les autorités chinoises avait provoqué la colère de Pékin.
Fin octobre, son mari Paul a été attaqué en pleine nuit à leur domicile en Californie par un homme armé d’un marteau.
Le drame a marqué la démocrate, qui s’était dite « traumatisée ».
Au début de son discours, elle a d’ailleurs eu un mot pour son mari, « partenaire bien-aimé » et « soutien ».
Juste avant les élections du 8 novembre, elle avait confié que l’attaque influencerait sa décision de prendre sa retraite ou pas, si les démocrates perdaient leur majorité à la Chambre des représentants.
C’est ce qui s’est passé mercredi soir, au terme de plus d’une semaine d’un dépouillement à suspense comme le complexe système électoral américain sait en créer les conditions.
Un pouvoir de blocage des Républicains jusqu’en 2024
Au bout du compte, les républicains se sont emparés d’une majorité d’au moins 218 sièges qui leur donnera un pouvoir de blocage sur la politique de Joe Biden jusqu’en 2024.
Le Congrès se retrouve donc divisé, les démocrates étant parvenus à conserver le contrôle du Sénat.
Avec une majorité à la Chambre, les républicains disposeront d’un pouvoir conséquent en matière d’inspection, qu’ils ont promis d’utiliser pour une kyrielle d’investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d’Afghanistan.
Ils n’ont d’ailleurs pas perdu une seconde pour le mettre en oeuvre.
Jeudi matin, les conservateurs de la chambre basse ont annoncé leur intention d’enquêter sur les risques à « la sécurité nationale » posés par les transactions commerciales de la famille de Joe Biden à l’étranger. Son fils Hunter est accusé d’avoir utilisé son patronyme pour faire des affaires en Ukraine et en Chine.
Privé d’un Congrès qui lui était entièrement acquis depuis deux ans, le parti du président démocrate ne pourra plus faire voter de grands projets.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.