Jeudi dernier, une violente altercation a opposé un militaire responsable de l’opération Sentinelle qui faisait son jogging à des membres de la police pendant leur service.
La scène s’est déroulée le 30 mai rue des Dominicains, une artère commerçante du centre-ville de Nancy. Vers 9h30, des agents de police interviennent pour arrêter un individu responsable d’une rixe. Les forces de l’ordre interpellent le suspect pendant que la victime présumée reçoit des soins dans une ambulance stationnée à proximité.
Trois policiers attendent d’en savoir plus sur le lieu où elle doit être hospitalisée quand un homme en train de faire son jogging arrive à leur hauteur et interpelle une brigadière qui tient un téléphone cellulaire. « Pas de téléphone en service ! », aurait alors lancé le coureur sur un ton agressif avant de poursuivre son chemin, d’après les informations relayées par L’Est républicain.
« Qu’est-ce que vous me voulez ? Je travaille avec vous »
Ni une ni deux, la brigadière et ses collègues s’engouffrent dans leur véhicule afin de rattraper le joggeur. C’est chose faite quelques centaines de mètres plus loin, rue des Carmes, alors qu’il traverse la route malgré le fait que le feu pour piétons soit rouge.
Le véhicule de police s’arrête et ses occupants sortent afin de contrôler le coureur, mais la situation s’envenime rapidement.
Selon une source policière citée par les journalistes de L’Est républicain, le joggeur fait immédiatement valoir sa qualité de militaire. « Qu’est-ce que vous me voulez ? Je travaille avec vous, je suis responsable Sentinelle [une opération de l’armée française mise en place après les attentats islamistes de janvier 2015 pour faire face à la menace terroriste, ndlr] », aurait-il déclaré en fonçant droit vers la brigadière.
Un contrôle qui dégénère
Loin de se laisser impressionner, les policiers réclament ses papiers d’identité au militaire, celui-ci refusant d’obtempérer. Les agents se décident alors à l’emmener au commissariat afin de vérifier son identité et de le verbaliser pour avoir traversé alors que le feu pour piétons était rouge.
Le soldat refuse de les accompagner et menace de prévenir une de ses connaissances policières titulaire d’un grade supérieur à ceux des agents incriminés, les menaçant de représailles hiérarchiques. S’ensuit « un véritable pugilat » selon L’Est républicain, le militaire – qui serait lieutenant et responsable de l’opération Sentinelle sur l’agglomération nancéienne selon le journal – opposant une résistance farouche aux policiers qui tentent de le menotter.
Les fonctionnaires de police parviendront toutefois à plaquer l’individu au sol avant de l’étrangler et de le maîtriser. D’après le quotidien régional, « un passant aurait même proposé son aide à la police pour venir à bout de sa résistance ». La scène a été filmée par une des caméras dont les policiers sont équipés.
Placé en garde à vue, le militaire sera finalement libéré après avoir été entendu. Il devra néanmoins comparaître devant le tribunal correctionnel de Nancy le 28 février 2020 afin de répondre de « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et « rébellion ».
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