Soumis à des écoliers de l’agglomération nantaise ces jours-ci, un exercice portant sur la période de la colonisation française a suscité une vive polémique.
Depuis quelques jours, un texte à trous proposés à des élèves de CM2 à Nantes provoque la controverse. Partagé sur les réseaux sociaux, le polycopié incriminé traite de la période coloniale : un sujet tabou qui est désormais systématiquement abordé sous l’angle de la repentance et de la culpabilité.
Si l’exercice soumis aux écoliers nantais tentait manifestement d’envisager la question de façon plus équilibrée, il a provoqué les réactions indignées d’Alassane Guisse qui a découvert le texte sur le cahier de sa fille.
Un sujet très sensible
Élu nantais, il a notamment travaillé avec plusieurs associations afin d’obtenir que des plaques commémoratives rappelant l’histoire de la traite négrière soit installées dans les rues de la cité des ducs de Bretagne rapporte Ouest-France.
Indigné par l’exercice à trous proposé à sa fille, M. Guisse a immédiatement transmis une copie à « des associations d’éducation populaire » écrit le quotidien.
« Je sais bien que la maîtresse a aussi fait visiter le Mémorial de l’abolition de l’esclavage à ses élèves. Qu’elle leur a expliqué cette réalité historique terrible. Mais là, je n’ai pas compris. Comment on peut soumettre à des enfants de CM2 un devoir qui parle des bienfaits de la colonisation ? », s’interroge-t-il.
« Je pense qu’on ne peut pas parler comme ça à une enfant. Il ne faut plus que ça se reproduise », ajoute M. Guisse.
Intitulé Le colonialisme, une œuvre civilisatrice, l’exercice ayant provoqué la polémique a été abondamment partagé sur les réseaux sociaux.
« Sans pour autant oublier les aspects négatifs de la colonisation, il ne faut pas oublier les bienfaits que cela a eus pour les populations colonisées », peut-on lire en préambule.
Et le texte de préciser que « les colons ont apporté l’instruction et une langue commune aux différents peuples qui vivaient sur le même territoire mais avec des langues différentes et donc ne se comprenaient pas forcément ».
« De plus, ils ont apporté des soins médicaux et ont donc limité les morts d’enfants et d’adultes. Enfin, ils ont développé des trains et des routes, facilitant le transport des hommes et des marchandises. »
Nulle mention en revanche du fait que les colons aient permis de mettre un terme à l’esclavage, et notamment à la traite arabo-musulmane qui sévissait toujours en Afrique au XIXe siècle, sans compter la traite européenne initiée par les Barbaresques.
Idéologie et vérité historique
Toutefois, le texte fut suffisant pour susciter l’ire du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) qui n’a pas hésité à dénoncer « une manipulation ignoble ».
« Sauf à vouloir faire œuvre de révisionnisme ou de négationnisme, on ne cherche pas à démontrer les aspects positifs d’un crime contre l’humanité. Et cette propagande coloniale est tout à fait insupportable, a fortiori dans l’Éducation nationale, avec des enfants du primaire », a expliqué Ghyslain Vedeux – président du Cran.
Des déclarations pour le moins exagérées au vue des solides travaux sur la colonisation effectués par d’éminents historiens tels que Jacques Marseille, Danielle Lefeuvre ou Bernard Lugan, dont les recherches poussées ont permis de réfuter la repentance coloniale et de rétablir une vérité historique trop souvent délaissée au profit de luttes idéologiques.
Selon Philippe Carrière – directeur académique des services de l’Éducation nationale en Loire-Atlantique – le texte ayant déclenché les foudres de certaines associations aurait d’ailleurs « été sorti de son contexte ».
« Il n’est qu’une partie de cinq leçons dans lesquelles le professeur soumet aux élèves les différents points de vue sur la colonisation », conclut M. Carrière.
Cet article vous a intéressé ? Partagez-le avec vos amis et laissez-nous un commentaire pour nous donner votre avis.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.