La police a révélé mardi que l’auteur d’une tuerie dans une école chrétienne de Nashville possédait sept armes à feu et était suivi pour des problèmes psychiatriques, un cocktail au cœur de nombreux drames aux États-Unis.
Les deux fusils d’assaut et le pistolet utilisés lundi pour semer la mort au sein de la « Covenant School », une petite école privée située au sud de la capitale du Tennessee, avaient été achetés légalement, comme le reste de son arsenal, a précisé le chef de la police, John Drake.
Audrey Hale, qui avait été scolarisé enfant dans cet établissement, a été abattu par des policiers après avoir tué trois élèves âgés de 9 ans et trois employés de l’école, dont la directrice.
wow. a woman makes a passionate case for gun control during a press conference about the Nashville school shooting pic.twitter.com/tQDdSrBZZ6
— Aaron Rupar (@atrupar) March 27, 2023
Après l’avoir décrit comme une jeune femme, les forces de l’ordre ont précisé qu’il s’agissait d’une personne transgenre de 28 ans, qui utilisait des pronoms masculins pour se décrire sur internet. Le tireur était « suivi par un médecin pour des troubles émotionnels » mais était totalement inconnu des services de police, qui n’ont « toujours pas de mobile », a précisé John Drake.
Un « manifeste » laissé par le tueur
La veille, il avait évoqué une attaque « ciblée » contre l’école, dont des plans détaillés ont été retrouvés au domicile de l’attaquant, et évoqué une possible « rancune » contre cet établissement qui défend des valeurs religieuses traditionnelles.
Les éclaircissements pourraient venir d’écrits laissés par Audrey Hale. Lors d’une perquisition à son domicile, les forces de l’ordre ont en effet découvert un document qu’elles ont qualifié de « manifeste ». Il indique que d’autres lieux figuraient comme cibles potentielles, a indiqué la police de cette ville du sud des États-Unis. Le document « montre qu’il y allait avoir une tuerie dans plusieurs lieux, et l’école était l’un deux », a précisé le chef de la police de Nashville, John Drake, à la télévision américaine.
Juste avant le passage à l’acte, le jeune tireur avait par ailleurs envoyé un message à une connaissance pour l’informer que « quelque chose de mal » allait arriver. « Un jour, cela sera plus clair », avait écrit Audrey Hale, selon la chaîne locale WTVF. « J’ai laissé suffisamment de preuves derrière moi. »
I have a video for Marjorie Taylor Greene and the gun nuts blaming an unlocked side door for 6 murders in Nashville today.
…please explain to me how the doors being locked would have prevented the shooter from entering the school. ?#NashvilleCovenantSchool pic.twitter.com/tLzOS299pk
— Ryan Shead (@RyanShead) March 28, 2023
Il était « préparé à faire plus de mal »
Audrey Hale a forcé l’entrée de son ancienne école en tirant à travers une porte en verre. Des images de vidéosurveillance montrent une silhouette lourdement armée progresser dans le bâtiment. La police a publié mardi la vidéo de l’intervention qui a mis fin au carnage.
Filmées par les caméras piétons de deux agents, les images montrent les forces de l’ordre avancer dans les couloirs décorés de dessins d’enfants et tirer à plusieurs reprises sur Audrey Hale, qui s’écroule. Son décès a été prononcé à 10h27. D’après la police, il avait un stock important de munitions et était « préparé à faire plus de mal ».
« Ce n’est pas aux écoles de se débrouiller en matière de sécurité »
À Nashville, la population était sous le choc. « C’est inimaginable de penser que ces magnifiques enfants ne rentreront plus jamais à la maison ou célébreront leurs anniversaires », souffle mardi soir Lisbeth Melgar, replaçant délicatement une mèche de cheveux de sa fille Alessandra, 11 ans, derrière son oreille. « Nous avons le cœur brisé », a pour sa part confié dans un communiqué la famille d’une jeune victime, Evelyn Dieckhaus, « un rayon de soleil ».
Mardi, celle d’Alessandra avait justement drastiquement changé les siens, et il fallait patienter pour accéder à l’établissement. Mais « ce n’est pas aux écoles de se débrouiller en matière de sécurité », regrettait mardi Nina Dyson, mère de quatre enfants, lors d’une petite manifestation à Nashville en faveur d’un contrôle plus poussé du port d’arme.
Un appel à l’ interdiction des fusils d’assaut qui divise la classe politique
La classe politique a partagé cette émotion mais s’est à nouveau divisée sur le sujet de la régulation des armes à feu : le président démocrate Joe Biden a renouvelé son appel à interdire les fusils d’assaut, une option que rejettent vigoureusement les élus républicains. En l’absence d’un meilleur encadrement, c’est aux écoles de revoir leurs protocoles de sécurité.
Une majorité d’Américains restent très attachés au port d’armes, au nom du droit à l’autodéfense, et plusieurs voix se sont élevées pour regretter qu’il n’y ait pas eu d’employé armé dans l’école.
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