Nathalie Loiseau, à la tête d’une liste portée par LREM aux élections européennes, s’est dite dimanche « soulagée » de la suppression annoncée par Emmanuel Macron de l’ENA, école qu’elle a autrefois dirigée.
Jeudi, lors de sa conférence de presse, le chef de l’État a confirmé son intention de supprimer l’École nationale d’administration – dont il est diplômé, à la différence de Mme Loiseau – et expliqué vouloir mettre fin aux « grand corps » de la fonction publique.
« Je suis soulagée qu’on donne un coup de pied dans la fourmilière », a expliqué Nathalie Loiseau sur Radio J.
« Je sais ce que j’ai pu faire pendant cinq ans à essayer de réformer cette école (lorsqu’elle la dirigeait, ndlr), il y a des choses que j’ai réussies, dont je suis fière, mais je sais aussi les limites auxquelles je me suis heurtée », a-t-elle développé, en pointant notamment « le manque de diversité » des élèves.
#J‘avais l’impression d’être une romanichelle quand je suis arrivée à la tête de l’Ena » #Loiseau
Moi je ne vois aucune ressemblance madame. pic.twitter.com/edRnKDUuQZ— Libertaire.fr (@_Libertaire_) 29 avril 2019
La tête de la liste Renaissance, qui agrège La République en marche, le MoDem et leurs alliés, a encore mis en exergue un « entre-soi social », en appelant à ce « qu’il n’y ait pas de discrimination sur l’origine, qu’elle soit sociale, qu’elle soit géographique, qu’elle soit culturelle ».
« Qu’on ait des gens de talent de partout : c’est ça la promesse républicaine », a-t-elle fait valoir, en visant « toute la chaîne de l’éducation depuis le primaire, le secondaire, le supérieur, qui doit se mettre en ordre de marche pour lutter contre les discriminations ».
Quand Loiseau est arrivée directrice de l’ENA l’école était bénéficiaire. En 4 ans de gestion elle fait plus de 10 millions d’€ de déficit. Et c’est les français qui payent.
— th2r (@th2re) 29 avril 2019
« On se pose tous les mêmes questions : est-ce qu’on recrute vraiment tous les talents, ou est-ce qu’il y a une distorsion avant que les gens arrivent jusqu’à nous ? », a-t-elle interrogé.
« La sélectivité, c’est pas un gros mot, l’élite, c’est pas un gros mot », a-t-elle répondu, « mais sans autre distinction que celle de leur vertu et de leur talent ».
À propos du classement de l’ordre de sortie de l’ENA, l’une des plus régulières et virulentes critiques contre l’école, Nathalie Loiseau a considéré qu' »il y avait là un sujet » : « qu’il y ait une aristocratie et un tiers-état à la sortie des écoles de service public, poser la question, c’est y répondre », a-t-elle fait valoir.
D. S avec AFP
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