Naufrage de migrants dans la Manche : un cinquième passeur suspect arrêté

Par Epoch Times avec AFP
25 novembre 2021 11:40 Mis à jour: 25 novembre 2021 11:44

La Manche est devenue un nouveau « cimetière à ciel ouvert ». 27 migrants sont décédés mercredi 24 novembre, dans le naufrage de leur embarcation au large de Calais, pour des tentatives de traversées vers les côtes britanniques, envoyant une onde de choc à Paris et Londres après plusieurs semaines de tension.

Cinq passeurs responsables de cette tragédie

Une cinquième personne a été arrêtée dans la nuit de mercredi à jeudi, suspectée d’être un passeur en lien avec le naufrage de migrants qui a fait 27 morts. Quatre passeurs présumés avaient déjà été arrêtés le mercredi 24 novembre, en fin d’après-midi, eux aussi suspectés, avait indiqué Gérald Darmanin en déplacement à Calais.

Selon le ministre, interrogé sur RTL, le cinquième passeur arrêté cette nuit avait « une plaque d’immatriculation allemande ». Il avait « acheté des zodiacs en Allemagne », a-t-il ajouté, indiquant n’avoir aucune précision sur les circonstances du drame.

Parmi les victimes figurent 17 hommes, sept femmes et trois jeunes, selon la procureure de Lille.

Deux survivants dans un état critique

Les deux survivants, un Irakien et un Somalien, étaient en « grave hypothermie hier » mais « un peu mieux aujourd’hui », a poursuivi jeudi 25 novembre le ministre, précisant qu’ils allaient être rapidement entendus.

Les navires de sauvetage ramenant les victimes ont accosté à Calais, où un hangar a été ouvert dans le port pour accueillir les corps. Un large périmètre de sécurité a été mis en place avec un important dispositif de pompiers et sauveteurs, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les instances administratives de répression mobilisées

La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille a été saisie de l’enquête, ouverte pour « aide à l’entrée et au séjour irréguliers en bande organisée », « homicide et blessures involontaires » et « association de malfaiteurs ».

La police aux frontières, la gendarmerie maritime et l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et l’emploi des étrangers sans titre (Ocriest) sont saisis, selon la source policière.

« Depuis le 1er janvier, nous avons arrêté 1500 passeurs », a assuré M. Darmanin jeudi. Des passeurs qui fonctionnent comme des « organisations mafieuses » et qui « relèvent du grand banditisme » avec l’utilisation notamment de « téléphones cryptés ».

Un réseau de passeurs étrangers triparties

Il y a des « associations de malfaiteurs » en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, a affirmé le ministre, soutenant que les pays devaient travailler « ensemble » sur ce sujet.

Les tentatives de traversées de la Manche à bord de petites embarcations ont doublé ces trois derniers mois, avait récemment mis en garde le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Philippe Dutrieux.

Au 20 novembre, 31.500 migrants avaient quitté les côtes depuis le début de l’année et 7800 migrants avaient été sauvés. Une tendance qui n’a pas baissé malgré les températures hivernales.

Selon Londres, 22.000 migrants ont réussi la traversée sur les dix premiers mois de l’année.

Forte volonté de Londres et Paris d’enrayer ces traversées mortelles

« Choqué, révolté et profondément attristé », le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré sur Sky News vouloir « faire plus » avec la France pour décourager les traversées illégales, pointant les désaccords franco-britanniques.

« La France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière », a réagi de son côté le président français Emmanuel Macron, réclamant « une réunion d’urgence des ministres européens ».

Lors d’un entretien dans la soirée, MM. Johnson et Macron « ont convenu de l’urgence d’intensifier les efforts conjoints pour empêcher ces traversées mortelles », selon un porte-parole de Downing Street.

 


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