L’immense et talentueux Victor Wembanyama, escorté d’attentes démesurées, dispute mercredi avec les San Antonio Spurs son premier match en NBA, où le Français de 19 ans peut rêver d’un destin exceptionnel.
Que se passe-t-il là-haut, dans la tête perchée à 2,24 m de ce jeune basketteur sûr de son chemin, face au tourbillon sportif et médiatique qui le précède à quelques heures, enfin, de son premier match NBA contre Dallas?
« Personnage principal de [sa] propre histoire » selon ses mots, l’enfant du Chesnay-Rocquencourt (Yvelines), premier tricolore choisi en n°1 de la draft en juin, fait une entrée remarquée dans le grand monde de la balle orange. Il va y affronter des athlètes (presque) aussi grands que lui, certains aussi habiles que lui, mais aucun avec cette combinaison unique qui fait de ce « rookie » le débutant le plus attendu depuis LeBron James il y a 20 ans.
« Comment le protéger? »
« Comment le protéger? », s’est interrogé à voix haute son illustre entraîneur Gregg Popovich, ancien mentor dans le Texas du meilleur basketteur français de l’histoire pour l’instant, Tony Parker.
« Mais j’ai rapidement compris, en discutant avec lui qu’il avait tout compris. Il me regardait avec cet air: mais pourquoi ce type me parle de ça? Il a une forte personnalité, le sens de l’humour, il est intelligent, il sait comment appréhender toute cette attention. Donc ça ne m’inquiète plus. »
A grand renfort de dunks, de contres à des hauteurs impensables, de dribbles, de feintes uniques pour sa taille et de shoots, dans toutes les positions, les quatre matches de préparation du phénomène en octobre n’ont fait qu’amplifier la « hype », qui inonde les réseaux sociaux.
« Aujourd’hui, il est pour moi dans le top-5 des joueurs les plus agiles de la ligue. Je n’ai jamais rien vu de pareil », s’enflamme l’ancien ailier Paul Pierce, champion NBA et MVP des finales en 2008 avec Boston, pour le média Showtime.
Qu’attendre du jeune Wembanyama en NBA, où le mot-clef se résume souvent à « patience »? Des légendes comme Michael Jordan ou LeBron James ont attendu six et huit ans avant leur premier titre.
Traverser des épreuves et affronter des adversaires toujours plus forts
Tel un héros de manga nekketsu, genre dérivé du voyage initiatique qu’il affectionne, le Français va devoir s’affirmer en traversant des épreuves et affrontant des adversaires toujours plus forts.
Ses compagnons de route, de jeunes joueurs à fort potentiel, vont grandir à ses côtés, après avoir terminé derniers (sur 15) de la conférence Ouest au printemps (22 victoires en 82 rencontres), loin de la gloire passée des Spurs (5 titres entre 1999 et 2014).
« Victor est le futur meilleur joueur du monde, mais en France on pense trop qu’il l’est déjà », tempère pour l’AFP l’ex-coach et joueur international Jacques Monclar, consultant pour le diffuseur français beIN Sports.
« En France tout est vu sous le prisme de Tony Parker, qui a performé très jeune. C’est un problème. Parker était arrivé dans une équipe qui gagnait des matches, ce qui ne sera pas le cas de Wembanyama. Il faut qu’il se développe, qu’il prenne l’habitude des contacts, du rythme. Il a entre les mains un potentiel tellement incroyable qu’il faut lui laisser le temps de mûrir. »
« L’important ce ne sont pas forcément les statistiques, mais qu’il soit capable de faire gagner des matches serrés à son équipe », ajoute M. Monclar.
Je suis fait pour ça
Wembanyama rêve lui déjà d’une qualification en play-offs en avril, ce qui serait une première pour San Antonio depuis 2019.
« J’ai la certitude que nous pouvons être compétitifs dès le début de saison avec cette équipe. En préparation on a vu de vraies performances collectives », a apprécié le Français après la pré-saison.
« Mes premières impressions du jeu ici sont très positives. Je me suis senti vraiment bien dans cet environnement, la manière dont tout bouge, les espaces. Je suis fait pour ça. »
Sans avoir encore joué une seule minute en NBA, « Wemby » est déjà adopté par San Antonio, où son portrait fleurit un peu partout sur des murs qui avaient tremblé de joie après sa draft il y a quatre mois.
Chapeau de cowboy sur la tête, accent texan en bouche et micro en main, le phénomène s’est promené il y a quelques semaines à la rencontre d’habitants de la ville, au sourire béat et au cou tordu devant la visite surprise de leur nouvelle idole.
Habile, Wembanyama les a glissés dans ses larges poches. Avec ses nombreux fans par delà les mers, ils sont prêts à embarquer avec lui, pour une grande aventure.
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