Le Dr Robert Redfield, ancien directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a déclaré aux parlementaires le 8 mars que l’argent des contribuables américains a servi à financer des recherches risquées à gain de fonction dans un laboratoire chinois, au cœur de la controverse sur l’origine du Covid‑19.
Le Dr Redfield a fait cette remarque alors qu’il répondait à des questions lors d’une séance de la sous‑commission de la Chambre des représentants sur la pandémie de coronavirus, le 8 mars.
La députée Nicole Malliotakis (Parti républicain‑New‑York) lui a demandé s’il était probable que « l’argent des contribuables américains ait financé la recherche sur le gain de fonction qui a créé ce virus ». Elle faisant référence à l’hypothèse selon laquelle le virus à l’origine du Covid‑19 provient d’un laboratoire de Wuhan.
« Selon moi, il ne fait aucun doute que les National Institutes of Health (NIH) ont financé les recherches à gain de fonction », a répondu le Dr Redfield. Selon lui, le financement provenait des NIH et d’autres agences fédérales.
Les recherches à gain de fonction financées par les contribuables ?
Le Dr Anthony Fauci, ancien directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), l’ancien directeur des NIH, le Dr Francis Collins, et d’autres responsables ont contesté l’affirmation selon laquelle l’argent des contribuables américains a financé les recherches à gain de fonction à l’Institut de virologie de Wuhan (WIV).
Les recherches à gain de fonction consistent à modifier les propriétés d’un agent pathogène, telles que sa virulence, afin d’étudier son impact potentiel sur la santé humaine. Ces recherches sont controversées en raison des dangers qu’elles posent en rendant les virus potentiellement plus mortels.
La question de savoir si l’argent des contribuables américains a été utilisé pour financer les recherches à gain de fonction en Chine inquiète beaucoup de personnes depuis un certain temps et demeure très controversée. La définition exacte de ce type de recherches fait l’objet de débats.
« Personne ne sait exactement ce qui définit le gain de fonction. Nous ne sommes donc pas d’accord sur ce qui doit faire l’objet d’une surveillance, et encore moins sur ce quelle forme cette surveillance prendrait », a déclaré Nicholas Evans, professeur agrégé de philosophie à l’université du Massachusetts, Lowell, spécialiste de la biosécurité et de la préparation aux pandémies, dans des remarques adressées à l’ASBMB Today.
Toutefois, certains scientifiques considèrent que la question est plus tranchée. Selon Richard Ebright, biologiste moléculaire à l’université Rutgers, la recherche [financée] équivalait à un gain de fonction, et le Dr Fauci et d’autres ont menti en insistant pour le dire le contraire.
« Les documents confirment que les subventions ont soutenu le développement – à Wuhan – de nouveaux coronavirus chimériques liés au SRAS, combinant le gène spike d’un coronavirus à des informations génétiques d’un autre coronavirus. [Les documents] confirment que les virus développés étaient en mesure d’infecter les cellules humaines », a écrit le Dr Ebright sur Twitter.
Le Dr Ebright faisait référence à des documents obtenus grâce à la Loi d’accès à l’information par The Intercept. Ces derniers détaillent le travail d’EcoHealth Alliance, une organisation de santé basée aux États‑Unis qui a utilisé des fonds fédéraux pour financer la recherche sur les coronavirus des chauves‑souris dans le laboratoire chinois de Wuhan.
« Les documents montrent clairement que les affirmations du directeur des NIH, Francis Collins, et du directeur du NIAID, Anthony Fauci, selon lesquelles les NIH n’ont pas financé les recherches à gain de fonction ou le renforcement d’agents pathogènes potentiellement pandémiques à l’Institut de virologie de Wuhan, sont mensongères », ajoute‑t‑il.
Les NIH et le NIAID ont nié que le financement correspondait à des recherches à gain de fonction, et le Dr Fauci lui‑même a également insisté à plusieurs reprises pour dire que tel n’est pas le cas.
« Les NIH n’ont jamais financé et ne financent pas les recherches à gain de fonction à l’Institut de virologie de Wuhan », a déclaré le Dr Fauci lors d’une audition au Sénat le 11 mai 2021.
Le Dr Collins a déclaré le 19 mai que « ni les NIH ni le NIAID n’ont approuvé de subvention qui aurait soutenu la recherche visant à renforcer la transmissibilité ou la létalité des coronavirus pour l’homme ».
Le département de l’Énergie soutient la théorie de la fuite d’un laboratoire
La question de savoir si les contribuables américains ont financé la recherche à gain de fonction en Chine a refait surface après que le département de l’Énergie – qui supervise un réseau de 17 laboratoires aux États‑Unis – a conclu que le virus responsable du Covid‑19 s’était probablement échappé du laboratoire de Wuhan.
L’audience au Capitole a été programmée après qu’il est apparu que le département de l’Énergie est revenu sur ses conclusions antérieures au sujet des origines de la pandémie.
Certains scientifiques continuent de soutenir fermement la théorie de l’origine naturelle, bien qu’aucun animal hôte n’ait été identifié plus de deux ans après le début de la pandémie.
Alors que certaines agences américaines penchent pour la théorie de l’origine naturelle, le département de l’Énergie a rejoint le FBI, soutenant l’hypothèse que le Covid‑19 provient du laboratoire de Wuhan.
Dans son témoignage, le Dr Redfield a également abordé la question de la théorie de la fuite de laboratoire.
« Même en tenant compte des informations qui ont fait surface au cours des trois années qui se sont écoulées depuis le début de la pandémie de Covid‑19, certains affirment qu’il est inutile d’enquêter sur les origines de ce virus. Je ne suis pas du tout d’accord. Il est nécessaire, à l’échelle mondiale, de savoir à quoi nous avons affaire avec le virus du Covid‑19, car cela influe notre approche pour prévenir la prochaine pandémie », a‑t‑il écrit dans sa déclaration liminaire.
Il a ajouté que, puisque des éléments de preuves suggèrent que le virus provient d’une fuite de laboratoire, et que des recherches à gain de fonction étaient menées sur les coronavirus au laboratoire de Wuhan, les expériences à gain de fonction devraient être interrompues.
« La recherche à gain de fonction est depuis longtemps controversée au sein de la communauté scientifique et, à mon avis, la pandémie de Covid‑19 constitue un cas d’école sur les dangers potentiels de cette recherche. Alors que beaucoup pensent que la recherche à gain de fonction est essentielle pour devancer les virus par le développement des vaccins, je pense que, dans ce cas, une situation tout à fait contraire s’est produite. Un nouveau virus a été libéré dans le monde, sans qu’il n’y ait moyen de l’arrêter, entraînant la mort de millions de personnes », a‑t‑il déclaré.
« C’est pourquoi je pense que nous devrions demander un moratoire sur la recherche à gain de fonction jusqu’à ce qu’un débat plus large ait lieu et que nous parvenions à un consensus, en tant que communauté, sur la valeur de la recherche à gain de fonction. Ce débat ne doit pas se limiter à la communauté scientifique. Si la décision est de poursuivre les recherches à gain de fonction, il faut alors déterminer comment et où mener ces recherches de manière sécurisée, responsable et efficace ».
Entre‑temps, 7 des 11 virologues ou spécialistes de domaines analogues ont été interrogés par The Intercept sur les documents que le média a obtenus au sujet du financement de la recherche sur les virus par EcoHealth Alliance. Selon ces derniers, les travaux répondent aux critères des NIH pour la recherche à gain de fonction.
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