Un tout récent article de La Croix nous rappelle comment le Louvre-Lens, créé en 2012, entend poursuivre sa politique d’ « ouverture » et de « démocratisation » à l’égard des publics qui ne fréquentent pas d’ordinaire les musées. Le principe peut sembler à première vue tout à fait estimable ; au vu cela dit des actions engagées à cette fin, on est plus qu’en droit de s’interroger sur le bien-fondé et le sérieux de ces nouvelles politiques muséales.
Ainsi le Louvre-Lens entend-il casser l’image du musée intimidant, prétendument réservé à une élite de connaisseurs en œuvres d’art. Il faut, nous dit sa directrice, Marie Lavandier, « penser à neuf l’usage du musée ». Le musée du XXIe siècle ne doit donc plus être un simple lieu à visée scientifique ou éducative : il doit désormais contribuer à la rédemption du genre humain, rien de moins. (On lui demande ainsi, comme l’indique l’article, de « lutter contre la discrimination scolaire et pour l’accès à l’emploi, contre l’illettrisme, contre les inégalités hommes-femmes et contre les inégalités de santé… ».)
Comment cette nouvelle vocation « sociale » ou « sociétale » des musées se traduit-elle concrètement, dans le cas du Louvre-Lens ? Par la « délocalisation », par exemple, du musée : ainsi des « médiateurs » et des agents d’accueil se sont-ils rendus dans des centres commerciaux pour organiser des jeux ainsi qu’une visite « immersive » du temple d’Abou Simbel… De même a-t-on eu recours à un « Égyptobus » pour contribuer à faire connaître l’exposition « Champollion »… En outre, séances de yoga et jogging guidé en extérieur visant à l’éveil des tout-petits, sessions « tatouage » pour les adolescents et « siestes sonores » (sic) sont quelques-unes des « animations » proposées, visant (comme le dit Gautier Verbeke, chef du service « Médiation ») à « faire tomber les barrières ».
Le philosophe Phillipe Nemo s’était alarmé du fait que l’école n’était plus vraiment faite pour enseigner et qu’elle était devenue une immense garderie. Prenons garde donc à ce que les musées ne suivent pas le même chemin…
Article écrit par Matthieu Creson, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
L’IREF est un « think tank » libéral et européen fondé en 2002 par des membres de la société civile issus de milieux académiques et professionnels dans le but de développer la recherche indépendante sur des sujets économiques et fiscaux. L’institut est indépendant de tout parti ou organisation politique. Il refuse le financement public.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.