Ne traitez pas le sol comme de la simple saleté

Question :

Après deux ans d’efforts pour cultiver un potager, je suis sur le point d’abandonner. Vous savez—trois essais et puis c’est fini. J’ai fait quelques recherches et je suis encore plus perdu qu’avant, mais il semblerait que le problème vienne du sol. Le jardin est en plein soleil, et j’utilise un tuyau d’irrigation goutte à goutte pour l’arroser. Il existe une multitude de produits que je pourrais acheter et ajouter au sol. Qu’en pensez-vous ?

Réponse :

Vous avez raison : il existe de nombreux produits qui peuvent ou non être utiles. Certains sont inutiles, voire nocifs. Un test de sol pourrait vous aider. Contactez le bureau de vulgarisation agricole de votre université locale pour savoir où envoyer un échantillon.

En attendant, rappelez-vous que le sol n’est pas de la simple saleté. Les plantes ont besoin de quatre éléments pour pousser : de l’air, de la lumière du soleil, de l’eau et du sol. La saleté est un débris indésirable. Le sol, lui, est une combinaison d’air, d’eau, de substances chimiques, de minéraux, d’organismes vivants et de matière organique, organisée en une structure stable. Il est en partie solide, en partie liquide et en partie air.

Le sol idéal dépend de ce que vous essayez de cultiver. Un sol parfait pour un cactus sera très différent de celui nécessaire à un nénuphar. Le sol d’un cactus aura un volume de pores très élevé et retiendra peu l’eau, tandis que le sol d’un nénuphar sera totalement saturé d’eau.

Pour la plupart des légumes et des fleurs annuelles, un sol optimal est composé d’environ 50 % de matière solide (45 % de minéraux et 5 % de matière organique), jusqu’à 1 % d’organismes vivants et le reste d’espace poreux. Ces pores contiennent de l’air et de l’eau en proportions variables selon la pluie et l’irrigation.

À quelle fréquence les plantes utilisent-elles l’eau ? Presque en permanence. Les substances chimiques présentes dans le sol pénètrent dans la plante avec l’eau. L’évaporation de l’eau par les feuilles refroidit la plante et facilite la circulation des éléments nutritifs. Heureusement, le sol agit comme une éponge : il retient l’eau dans ses petits pores tout en laissant l’air circuler dans les plus grands.

Dans les zones suburbaines et urbaines, la couche de terre végétale est souvent trop mince et trop compacte. Imaginez une petite éponge que l’on presse fortement : elle ne retiendra ni assez d’eau ni assez d’air. Les plantes qui poussent dans un tel sol survivent, mais elles ne s’épanouissent pas pleinement. Elles produiront quelques fruits, mais pas autant qu’elles le pourraient avec un sol plus sain. Si le sol n’est pas assez aéré, les racines peuvent être noyées par l’eau et manquer d’oxygène.

Heureusement, presque tous les types de sols peuvent être améliorés grâce à un seul élément : la matière organique. Comme mentionné plus haut, il n’en faut pas beaucoup pour faire une différence.

Les sols sableux, qui drainent trop vite à cause de leurs pores trop larges, bénéficient des petites pores spongieux et des nutriments qu’apporte la matière organique.

Les sols compactés deviennent plus légers et plus aérés grâce au compost.

Les sols pauvres en nutriments s’enrichissent naturellement à mesure que le compost se décompose.

Les sols au pH trop élevé s’équilibrent, car le compost est généralement acide.

On trouve du compost et de la matière organique sous différentes formes, en sacs ou en vrac. Pour améliorer le sol, j’aime mélanger plusieurs types de compost afin de profiter des avantages de chacun. Recouvrez le sol existant avec au moins 5 cm de compost et mélangez-le aux 15 à 20 cm supérieurs du sol.

À long terme, évitez le rotoculteur, qui endommage plus qu’il n’aide. Enrichir le sol naturellement est la clé d’un jardin en pleine santé.