Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé au soutien des États-Unis pour la guerre que mène son pays contre le groupe terroriste Hamas, lors d’un discours prononcé le 24 juillet devant le Congrès américain réuni en session conjointe.
« L’Amérique et Israël doivent être solidaires », a déclaré Netanyahu. « Lorsque nous sommes unis, quelque chose de vraiment formidable se produit : Nous gagnons, ils perdent. »
Le Premier ministre israélien a remercié le président Biden pour le soutien qu’il a apporté jusqu’à présent à Israël.
« Le président Biden et moi-même, nous nous connaissons depuis plus de 40 ans », a déclaré Netanyahou. « Je tiens à le remercier pour ce demi-siècle d’amitié envers Israël et pour être, comme il le dit, ‘un fier sioniste’ – en fait, il dit ‘un fier sioniste irlando-américain’. »
Le dirigeant israélien a profité des premières minutes de son intervention pour raconter les attaques menées par le Hamas le 7 octobre 2023 dans plusieurs localités du sud d’Israël. Il a également pris le temps de souligner les expériences des soldats israéliens qui ont répondu aux attaques et ont combattu dans la bande de Gaza au cours du conflit qui a suivi.
Dans un exemple, il a raconté l’histoire d’un soldat qui a immigré en Israël depuis l’Éthiopie et qui faisait partie de ceux qui ont répondu à l’appel.
« Il a enfilé son uniforme, pris son fusil, mais n’ayant pas de voiture, il a couru sur treize kilomètres jusqu’aux lignes de front de Gaza pour défendre son peuple. »
Il a également relaté l’histoire d’un soldat qui est mort quatre semaines après le début de la guerre, après avoir déclenché un dispositif piège alors qu’il fouillait un puits de tunnel.
La visite du dirigeant israélien intervient à un moment crucial, au milieu des signes d’un plan de paix naissant à Gaza et des bouleversements que connaît la course à la présidence des États-Unis.
Le 19 juillet, le secrétaire d’État Antony Blinken a annoncé qu’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas était sur le point d’être conclu. Deux jours plus tard, le président Biden a suspendu sa campagne de réélection pour 2024.
Le président Biden a soutenu la vice-présidente Kamala Harris pour qu’elle prenne sa place en tête du ticket présidentiel démocrate, et elle a assumé son nouveau rôle de campagne cette semaine. Mme Harris a quitté Washington le 24 juillet au matin pour prendre la parole lors d’un événement organisé par la Zeta Phi Beta Sorority dans l’Indiana, où elle a mis l’accent sur une série de politiques de l’administration Biden.
Un conseiller auprès de la vice-présidente a affirmé dans un courriel à Epoch Times que Mme Harris s’était engagée à défendre la sécurité d’Israël tout au long de sa carrière politique et que son absence lors du discours de Netanyahu ne devait pas être interprétée comme un changement de position sur Israël.
Une rencontre entre le président Biden et le Premier ministre israélien était prévue le 25 juillet. Mme Harris comptait s’entretenir avec lui au cours d’une réunion distincte le 25 juillet.
L’ancien président Donald Trump a prévu de rencontrer également Netanyahu le 26 juillet.
Les chefs de file républicains du Congrès ont généralement considéré sa visite comme positive. Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson (Parti républicain, Louisiane), a déclaré que le discours de Netanyahu devant le Congrès était « crucial », car Israël « mène une guerre juste pour sa survie et huit otages américains restent en captivité ».
« Nos deux nations doivent continuer à faire front commun pour ramener nos otages sains et saufs et envoyer un message clair d’unité à nos ennemis communs », a déclaré M. Johnson dans un communiqué publié le 24 juillet.
Certains Démocrates et indépendants se sont montrés plus critiques à l’égard de la visite du Premier ministre israélien. Des dizaines de Démocrates du Congrès étaient absents, après avoir annoncé publiquement qu’ils n’assisteraient pas au discours pour protester contre sa gestion de la guerre.
Des milliers de militants propalestiniens se sont rassemblés dans les rues devant le Capitole des États-Unis le 24 juillet pour un rassemblement appelant à un cessez-le-feu et à l’arrestation du Premier ministre israélien pour crimes de guerre.
La police du Capitole a annoncé que des agents supplémentaires seraient postés autour du Capitole pour le discours. Elle a également bloqué plusieurs rues autour du Capitole le 24 juillet.
Au cours de son discours, Netanyahu a accusé de nombreux manifestants de se ranger du côté du Hamas et « des violeurs et des assassins ».
Le dirigeant israélien a également défendu la conduite de son pays dans le conflit en cours. Il a fait état d’une évaluation réalisée par John Spencer, chercheur en guerre urbaine et officier de l’armée américaine à la retraite, qui affirme que les forces israéliennes ont pris plus de précautions pour prévenir les dommages aux civils dans le conflit actuel à Gaza que n’importe quelle armée dans l’histoire, et qu’elles ont fait davantage que ce qu’exige le droit international.
Netanyahu a plaidé en faveur d’un soutien supplémentaire des États-Unis pour mettre fin au conflit et vaincre le Hamas.
« Donnez-nous les outils plus rapidement, nous finirons le travail plus vite », a-t-il déclaré.
Au début du printemps, l’administration Biden a déclaré qu’elle avait interrompu la livraison de certaines munitions « à forte charge » à Israël, car elle s’inquiétait des pertes civiles enregistrées dans la bande de Gaza.
Le Premier ministre israélien n’a pas semblé faire de référence spécifique, lors de son discours, aux négociations de paix en cours dont l’administration Biden s’est fait l’écho ces derniers jours. Il a plutôt réitéré son objectif de guerre d’éliminer le Hamas.
« Israël se battra jusqu’à ce que nous détruisions les capacités militaires du Hamas et son pouvoir à Gaza et que nous ramenions tous nos otages à la maison. C’est ce que signifie la victoire totale, et nous ne nous contenterons de rien de moins », a-t-il déclaré.
Netanyahu a ajouté que sa vision de l’après-guerre était celle d’une bande de Gaza « démilitarisée et déradicalisée ». Le dirigeant israélien a insisté sur le fait que son pays ne cherchait pas à réinstaller des colons sur le territoire, mais il a déclaré qu’il « devait y conserver un contrôle de sécurité prépondérant » dans un « avenir prévisible » afin de prévenir une résurgence des menaces pesant sur son pays.
Tout en continuant à décrire sa vision de l’après-guerre, il a remercié l’ancien président Trump pour son travail sur « les accords historiques d’Abraham », qui impliquaient des accords de normalisation diplomatique entre Israël et ses États voisins, pour avoir reconnu Jérusalem comme la capitale israélienne et pour avoir déplacé l’ambassade des États-Unis en Israël à Jérusalem pendant son administration.
Le sénateur Lindsey Graham (Parti républicain – Caroline du Sud) a rapporté à Epoch Times après le discours que Netanyahu a prononcé à cette occasion, qu’il s’agissait d’un « discours épique » qui transmettait une vision qui « est le seul moyen de vaincre le Hamas ».
M. Graham espère que les téléspectateurs prêteront une attention particulière aux parties du discours où le dirigeant israélien décrit sa vision de l’après-guerre.
Le député Derrick Van Orden (Républicain – Wisconsin) a déclaré à Epoch Times après l’allocution : « Israël mène notre combat en ce moment même. J’aimerais que beaucoup de gens de l’autre côté de l’allée (côté démocrate, ndlr) s’en rendent compte. Ils envoient leurs enfants au péril de leur vie pour protéger l’Amérique. C’est ce qu’ils font. Les gens doivent l’entendre. »
La sénatrice Debbie Stabenow (Démocrate – Michigan) a déclaré : « Il ne fait aucun doute que le Hamas doit être chassé du pouvoir. Je suis d’accord avec ça, mais je ne suis pas d’accord pour dire que tous ceux qui protestent contre cette stratégie de guerre dans le Michigan sont des gens qui soutiennent le Hamas ».
Le sénateur Chris Murphy (Démocrate – Connecticut) a estimé que le discours de Netanyahu comportait beaucoup de « slogans guerriers et peu d’explications réfléchies et détaillées sur comment il allait assurer la sécurité d’Israël sur le long terme ».
Avec Associated Press
Joseph Lord a contribué à la rédaction de cet article.
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