Nicaragua: les sanctions américaines contraignent une banque à la fermeture

26 avril 2019 03:59 Mis à jour: 26 avril 2019 04:11

Les sanctions américaines ont contraint à la fermeture la banque nicaraguayenne Banco Corporativo (Bancorp), accusée par Washington d’être liée au groupe pétrolier public vénézuélien PDVSA, a-t-on appris jeudi auprès d’un actionnaire.

« La fermeture est une réalité », car les sanctions imposées par Washington le 17 avril ont paralysé « toute opération », a expliqué à l’AFP Eduardo Hollman, actionnaire de Bancorp et militant du Front sandiniste de libération nationale (FMLN, au pouvoir).

Une demande « de dissolution volontaire anticipée » est actuellement examinée par la Surintendance des banques et autres entités financières (Siboif), a-t-il précisé. La demande présentée au gendarme financier nicaraguayen relève que Bancorp « est dans l’impossibilité de continuer à faire des affaires en raison des sanctions », selon M. Hollman.

Le Parlement, dominé par le parti du président Daniel Ortega, avait voté en mars le rachat par l’Etat de Bancorp pour 23 millions de dollars, mais cette opération n’a pas pu être menée à bien, notamment en l’absence de publication de la loi au Journal officiel.

Washington a interdit toute transaction avec Bancorp, sous peine de sanctions contre les banques ou entités financières contrevenantes. Les Etats-Unis estiment que Bancorp est « utilisée par le régime de (Daniel) Ortega pour blanchir et dissimuler de l’argent d’Albanisa », une entreprise mixte nicaraguayenne et vénézuélienne.

Bancorp, qui a commencé à opérer en 2015, a cependant nié mercredi dans un communiqué ces accusations, en assurant être une « banque privée au capital nicaraguayen sans jamais aucune participation actionnariale d’Albanisa, de PDVSA ou d’une filiale de celle-ci ». Albanisa, créée en 2008, n’était qu’un client parmi d’autres, selon Bancorp.

Les sanctions contre la banque visent « clairement les flux (de financement) qui alimentent le régime » de Daniel Ortega, selon Mario Arana, un dirigeant de la Chambre de commerce américaine (Amcham), également membre de la plateforme d’opposition Alliance civique pour la Justice et la Démocratie (ACDJ).

Avec ces sanctions, Washington entend mettre la pression sur le pouvoir afin qu’il convoque des élections anticipées et mette ainsi fin à un an d’une crise politique qui a fait plus de 325 morts et a plongé le Nicaragua dans la récession.

D.C avec AFP

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.