Envers et contre tout, Simone et Christiane s’étaient résignées à vivre dans la cave de l’immeuble où elles avaient grandi, deux ans après avoir été expulsées légalement de leur logement.
Fidèles jusqu’au bout. Simone et sa sœur jumelle Christiane, qui s’étaient installées le 28 octobre 2022 dans la cave de l’immeuble qui les a vues naître après avoir été expulsées de leur appartement, sont toutes les deux décédées, a indiqué la mairie, confirmant les informations du quotidien régional Nice-Matin. Les deux femmes ont trouvé la mort à quelques semaines d’intervalles, en mai et août dernier, rapporte le journal.
À bon droit, le nouveau propriétaire s’était résolu à expulser les deux sœurs il y a deux ans, souhaitant engager des travaux de réhabilitation. Elles y logeaient, comme leurs parents, en tant que concierges depuis leur naissance. Les autres résidents de l’immeuble, impactés par la rénovation des lieux, avaient tous acceptés d’être relogés pendant la durée des travaux. Par affection pour les lieux, elles avaient quant à elles pris la décision radicale de prendre leurs quartiers dans la cave de l’immeuble.
— gicquel nicolas (@Cobra37Nicolas) September 5, 2024
Une situation sans issue
Des personnes ont pourtant à plusieurs reprises proposé des solutions à Christiane et Simone, de même que les assistantes du CCAS (Centre communal d’action sociale) qui ont tenté de les reloger. « L’une de ces dames nous a proposé un logement à Gambetta », expliquait à nos confrères de Nice-Matin Christiane, qui leur avait rétorqué : « Même pour le Negresco, ça sera toujours niet ».
Jusqu’à la fin, les jumelles ont campé sur leurs positions : soit elles récupèrent leur appartement, soit elles restent dans la cave. « Je suis sûr que des gens le pensent, « elles auraient pu se retrouver un autre appartement, et voilà ». Moi, je suis fidèle, c’est tout », lançait Christiane à nos confrères de BFMTV en novembre 2023, un an après leur expulsion.
Entourées par l’obscurité, l’humidité et la saleté, les deux sœurs vivaient sur un matelas à même le sol, avec leurs affaires éparpillées ça et là. En plus de ces conditions déplorables, les septuagénaires n’avaient accès ni à l’eau, ni à l’électricité. « Je ne pensais pas que la vie serait comme ça à la fin », soufflait Simone au micro de BFM Nice Côte d’Azur au mois de décembre 2022.
« On sait que nos nombreux courriers doivent vous agacer. C’est toute une vie que l’on nous demande de quitter, alors on vous en prie, réparez cette injustice », imploraient-elles dans l’une des lettres envoyées au nouveau propriétaire des lieux. Les ex-locataires n’avaient pas été expulsées pour des soucis de loyer, puisqu’elles étaient logées gratuitement de par leur titre.
Les deux femmes avaient bien essayé de contacter le propriétaire pour racheter leur bien, sans succès. Loin d’une question de moyens pour les jumelles, l’attachement aux lieux était tout simplement trop fort. « On est prêtes à vivre dans cette cave jusqu’à ce qu’on retourne ici, dans notre appartement ! ». Deux signalements du centre communal d’action sociale et de l’Agence régionale de santé avaient même fini par être envoyés au procureur de la République de Nice, selon Le Figaro.
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