Nice: un restaurateur forcé d’arrêter de préparer ses pissaladières car les odeurs d’oignons importunent les voisins

Par Robin Lefebvre
27 mai 2024 16:41 Mis à jour: 28 mai 2024 18:14

Claude Samiotto, un restaurateur et traiteur niçois, a été contraint d’arrêter de fabriquer ses pissaladières dans son commerce, en raison des effluves de cuisson dont se plaignaient ses voisins.

Une nouvelle charge de « bobos » allergiques à tout ce qui fait le charme de la France ? On les savait en guerre contre les coqs, les vaches, les moissonneuses, les crêpes bretonnes et même, pour les plus extrêmes, contre les cloches des églises. À Nice, dans le très apprécié quartier de La Libération, certains ont décidé de s’en prendre au patrimoine culinaire local: la pissaladière. Cette fois, ce sont les odeurs de cuisson qui remontaient par la cour intérieure qui ont agacé les riverains.

Ce conflit de voisinage, révélé par France Bleu Azur, a d’abord pris la forme d’une lettre de voisins incommodés adressée au traiteur en avril 2023, puis d’une mise en demeure en septembre envoyée par les propriétaires de l’appartement situé juste au-dessus du commerce. L’établissement préparait des pissaladières de la même façon depuis 2015.

Claude Samiotto a bien tenté de déplacer la cuisson de ses oignons dans un laboratoire situé à quelques centaines de mètres, mais il s’est vite rendu compte du caractère non rentable de la manœuvre. Il a également proposé de réaliser des travaux pour une meilleure évacuation des odeurs, mais son projet a été rejeté par la copropriété, indique BFMTV.

« Imaginez vivre de 7h à 12h au milieu d’une marmite d’oignons, sans pouvoir ouvrir la fenêtre, c’est tout simplement intenable », peste l’une des propriétaires, à l’origine de la mise en demeure, qui souhaite rester anonyme. Sans aucune autre solution, le professionnel a donc était dans l’obligation d’arrêter la préparation de ses pissaladières, véritable tradition niçoise.

« Cela fait partie de notre patrimoine culturel »

Indignés, plus de 4000 Niçois ont signé une pétition sur place et en ligne pour « la préservation de la tradition culinaire de la pissaladière ». « Cela fait partie de notre ADN et de notre patrimoine culturel », se désole Fabienne, au bord des larmes. Face à elle, Claude est aussi très ému. « Leur soutien me va droit au cœur, mais le combat pour moi s’arrête là, je ne vais pas aller sur le terrain judiciaire, c’est absurde », expliquent-ils auprès de France Bleu Azur.

Il dénonce cependant « une société aseptisée, sans tradition locale » et prophétise auprès de Nice-Matin: « Nice va devenir une ville uniforme, plus de chant de coq dans nos campagnes. Moins de pissaladières à la Libé ! »

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