Nicolas Conquer : « Cette alliance des gauches au sein du Nouveau Front populaire est une coalition de factieux »

Par Etienne Fauchaire
28 juin 2024 17:07 Mis à jour: 28 juin 2024 17:38

ENTRETIEN – Franco-américain, Nicolas Conquer est l’ancien porte-parole du Parti républicain en France, connu pour ses joutes verbales sur les plateaux de télévision pour défendre Donald Trump face aux éléments de langage distillé par le Parti démocrate. Désormais engagé dans la bataille des législatives sous les couleurs de l’alliance entre les Républicains et le Rassemblement national, il souhaite alerter les Français vivant dans la Manche du péril démocratique représenté par l’extrême gauche et convaincre les électeurs de cette circonscription que le redressement de la France passera par la nomination de Jordan Bardella à Matignon.

Epoch Times : Quelles étaient les raisons de cet engagement au sein du Parti républicain en France et pourquoi cette décision de prendre part aux élections législatives ?

Nicolas Conquer : Au cours des quatre dernières années, j’ai occupé le rôle de porte-parole au sein de Republicans Overseas, l’organisation qui représente le Parti républicain américain en France. Ma mission consistait à offrir des contrepoints sur les plateaux de télévision pour contrebalancer le parti pris souvent très gauchisant, antirépublicain et anti-Trump des médias.

Désireux de rétablir la vérité sur la situation politique des États-Unis, j’ai assumé ce rôle avec fierté, défendant mes convictions et les valeurs d’un parti vieux de 170 ans. Au fil du temps, je suis également devenu expert sur divers sujets de société propres aux Etats-Unis, mais aussi son système judiciaire, son système électoral, et les stratégies de campagne.

À la lumière de la situation inédite et exceptionnelle produite par la dissolution de l’Assemblée nationale, j’ai senti qu’il était nécessaire de m’engager dans l’arène politique en France et d’œuvrer à donner une majorité à Jordan Bardella lors des élections législatives anticipées dans la continuité de la dynamique que nous avons observé au moment des élections européennes.

Comment se déroule concrètement cette campagne électorale dans la Manche ?

La campagne se déroule dans une atmosphère exaltante, et à un rythme effréné. Heureusement, nous pouvons compter sur le soutien de militants très fervents et motivés, qui, forts de leur expérience durant la campagne des européennes, se sont immédiatement lancés dans la bataille des législatives.

Il a été nécessaire de constituer une équipe locale et de mobiliser divers relais pour élaborer une stratégie efficace dans le cadre de cette campagne éclair, articulée autour de plusieurs axes. L’un d’eux consiste à mener une campagne de terrain auprès des habitants du Nord-Cotentin et des différents responsables de filières traditionnelles de la circonscription, telles que la pêche et l’agriculture. J’ai eu par exemple l’occasion de rencontrer le plus grand armateur du port de Cherbourg, une filière traditionnelle de la circonscription représentée par mon suppléant, un maraîcher du Val de Saire, une personne enracinée.

Par ailleurs, en raison de ma nature et de mon parcours en tant qu’officier de réserve dans l’armée, je suis très attaché aux questions d’armement, particulièrement présentes dans la circonscription avec Naval Group, groupe industriel français spécialisé dans la construction navale de défense.

Nous avons également déployé un effort considérable en communication autour de cette candidature, notamment pour dénoncer les atteintes aux règles démocratiques commises par la CGT et le collectif Solidaires. En dégradant nos panneaux officiels et en signant leurs actes par des collages de leurs propres affiches – des affiches de la CGT avec l’antenne de Cherbourg-Arsenal et des affiches Solidaires –, ils ont gravement entravé le droit électoral et la libre expression des candidats. Je rappelle qu’une telle infraction peut entraîner une amende de quatrième catégorie, pouvant aller jusqu’à 750 € par panneau dégradé. En outre, des sympathisants nous ont rapporté que la CGT distribuait illicitement des tracts anti-RN sur les locaux de Naval Group, créant une confusion totale entre syndicalisme et politique, qui n’a pas lieu d’être.

Concernant la dégradation des panneaux officiels, nous prenons cette affaire très au sérieux et avons déposé une plainte, qui sera traitée. De plus, si nous sommes élus, nous n’aurons aucune tolérance envers ceux qui tentent d’entraver la libre expression du processus démocratique.

Quel regard portez-vous sur les ralliements de figures de la gauche de gouvernement, comme François Hollande, ancien président de la République, à la France insoumise au sein de ce Nouveau Front populaire ?

Pour nous, cette coalition s’apparente à une version 2 de la Nupes, à ceci près qu’elle compte parmi ses ralliements le soutien de certains partis comme le NPA, représenté par Philippe Poutou, incapable de dénoncer les crimes commis par le Hamas le 7 octobre dernier. Cette alliance des gauches est une coalition de factieux, comme en témoigne la présence de Raphaël Arnault, triplement fiché S, et prive les électeurs partisans d’une gauche raisonnable, modérée et républicaine d’une véritable option de vote.

Nous nous adressons donc à ces électeurs pour qu’ils fassent barrage aux dérives de l’extrême gauche en participant à l’union nationale par leur vote en faveur du RN le 30 juin prochain.

Le RN et même Emmanuel Macron dénoncent le volet « immigrationniste » du programme du Front populaire. Quelles seraient selon vous les conséquences d’une victoire électorale octroyant à l’extrême gauche une majorité absolue à l’Assemblée nationale ?

La perspective d’une majorité absolue pour la Nupes V2 serait absolument catastrophique.

Les régularisations de millions d’immigrés pourraient briser une unité nationale déjà fragilisée. Avec une telle majorité, la France ne serait plus reconnaissable : elle ne pourrait que difficilement se relever.

De son côté, le RN porte des positions de bon sens et de responsabilité face à ce programme qui se montre complaisant envers le crime, l’insécurité et le clientélisme communautaire. Nous rétablirons l’ordre, mettrons fin au laxisme judiciaire, et redonnerons enfin aux Français un sentiment de sécurité, notamment à Cherbourg, qui fut autrefois l’une des villes les plus sûres de France.

Je le dis aux électeurs : la seule force capable de battre l’extrême gauche aux législatives, c’est la coalition formée par les Républicains et le Rassemblement national pour un gouvernement d’unité nationale. En donnant une majorité absolue à ce gouvernement, nous pourrons envoyer Jordan Bardella à Matignon, redresser la France et déployer notre programme pour assurer la continuité démocratique.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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