« Nicolas Sarkozy est innocent » : le procès libyen s’est achevé, les avocats de l’ex-Président ont demandé la relaxe

Par Epoch Times avec AFP
8 avril 2025 10:55 Mis à jour: 9 avril 2025 11:02

Une relaxe longuement plaidée pour Nicolas Sarkozy car « il est innocent ». Le procès libyen s’est achevé mardi à Paris après trois mois d’audiences, l’ex-président critiquant un « réquisitoire politique » mais aussi un « contexte détestable », en référence à l’affaire Le Pen.

La décision du tribunal correctionnel de Paris sera rendue le 25 septembre à 10h00.

L’ancien chef de l’État est l’ultime prévenu à s’avancer à la barre pour prendre la parole une dernière fois. Ses avocats viennent de longuement plaider pour tenter de convaincre le tribunal d’oublier « l’idée folle » d’un pacte de corruption passé avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, pour qu’il finance son accession à l’Élysée en 2007.

L’ex-président Nicolas Sarkozy (au c.) quitte le tribunal accompagné de son épouse Carla Bruni (à dr.) le 8 avril 2025. (THIBAUD MORITZ/AFP via Getty Images)

« Non… pour deux raisons »

A-t-il quelque chose à dire avant que le tribunal ne parte délibérer ?  « Non… pour deux raisons », répond Nicolas Sarkozy, déclenchant des rires dans la salle d’audience.

« D’abord parce que mes avocats ont parlé et bien parlé, deuxièmement parce que le contexte médiatique et politique est détestable », lance-t-il en référence aux charges répétées du Rassemblement national contre la justice, après le jugement rendu contre Marine Le Pen le 31 mars dernier.

« J’aurais eu envie de répondre à un réquisitoire politique et violent », ajoute néanmoins Nicolas Sarkozy, contre qui le parquet national financier (PNF) a réclamé 7 ans de prison, 300.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité.

« Je ne le ferai pas, parce que je veux la vérité et je ne veux rien dire devant votre tribunal » qui « puisse alimenter cette polémique », dit-il à la présidente Nathalie Gavarino. « Je ne suis pas ici pour faire de la politique mais pour défendre mon honneur et que la vérité soit faite », ajoute l’ancien président.

Trois anciens ministres jugés

Avant lui, les trois anciens ministres jugés à ses côtés Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth ont réitéré à la barre leur innocence.

Ce portrait-robot réalisé le 6 janvier 2025 montre (de dr. à g.) l’ex-président Nicolas Sarkozy, le député d’Ensemble pour la République et membre de la commission des finances Éric Woerth, l’ex-ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, l’ex-ministre de l’Intérieur et prévenu Claude Guéant au palais de justice de Paris. (BENOIT PEYRUCQ/AFP via Getty Images)

« J’aurais souhaité me défendre plus vigoureusement », déclare Claude Guéant, 80 ans, absent à de nombreuses audiences pour raisons de santé. « Jamais je n’ai eu connaissance d’un financement libyen » que « (je n’ai) a fortiori jamais sollicité ni réceptionné », estime celui contre qui l’accusation a requis 6 ans de prison. « On a dit qu’il m’arrivait d’être naïf mais je suis quelqu’un de parfaitement honnête » et « j’affirme que je suis innocent ».

L’ancien ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant (au c.) quitte la salle d’audience du tribunal de Paris, le 8 avril 2025. (THIBAUD MORITZ/AFP via Getty Images)

Plus tôt, les avocats de Nicolas Sarkozy ont plaidé pendant cinq heures pour tenter de convaincre le tribunal que le « pacte de corruption n’existe pas », en fustigeant les « reculades » et « failles béantes » du raisonnement du PNF. Les procureurs financiers ont voulu « salir » Nicolas Sarkozy en entretenant l’image d’un homme « malhonnête, cupide, voyou », avait commencé par accuser l’un de ses conseils Jean-Michel Darrois.

L’ex-président, 70 ans, les a écoutés sur les chaises dédiées aux prévenus, assis au côté de ses trois anciens ministres – une image identique à celle du premier jour de ce procès inédit trois mois plus tôt, le 6 janvier. Sur les bancs fournis du public, sa femme Carla Bruni et ses fils Jean et Pierre Sarkozy.

« L’accusation ne le dit pas »

En 2005, Nicolas Sarkozy est au sommet de sa « popularité » parmi les électeurs de droite, président de l’UMP, pour « quelle raison éprouve-t-il le besoin d’un autre mode de financement que celui que lui assure déjà l’UMP et le soutien incontesté de ses adhérents ? », demande Me Christophe Ingrain.

« L’accusation ne le dit pas », poursuit-il. « Quel montant aurait-il demandé ? Comment cet argent serait-il arrivé en France ? Comment il aurait été utilisé dans la campagne ? L’accusation ne le dit pas, car ce financement n’existe pas. »

Les avocats de l’ex-Président Nicolas Sarkozy, Christophe Ingrain (à dr.) et Jean-Michel Darrois, s’adressent à la presse au tribunal de Paris, le 27 mars 2025. (ALAIN JOCARD/AFP via Getty Images)

« Les investigations n’ont pas trouvé l’argent du prétendu pacte de corruption. Pourtant, on ne parle pas ici de petites sommes » mais de millions d’euros, « ça ne peut pas disparaître comme ça ! » plaide un autre conseil, Me Tristan Gautier, qui s’attaque à démonter sous les hochements de tête approbateurs de Nicolas Sarkozy les « prétendus » canaux de financement libyen.

« Nicolas Sarkozy est innocent », affirme t-il, rapporte Le Figaro. La thèse qu’il démontre tableaux à l’appui : « Ziad Takieddine a utilisé l’argent versé par la Libye pour son compte personnel car il lui était destiné. »

« L’accusation a inventé la preuve molle, l’indice mou », ironise Me Ingrain, dénonçant le « quoi qu’il en coûte judiciaire » du PNF. Il finit par demander au tribunal d’avoir le « courage » de relaxer Nicolas Sarkozy au vu de preuves « réduites à peau de chagrin » et de reconnaître « que ces 13 années de procédure aboutissent à une impasse ». « Le dossier est à terre, ces excès, ces mensonges l’ont détruit. »

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