La devanture d’une supérette Vival du centre-ville de Nîmes a été vandalisée après l’affichage par le gérant d’un message interdisant l’accès de la boutique aux femmes voilées.
Dans la soirée du jeudi 29 octobre, une affichette interdisant l’accès aux femmes voilées a été placardée sur la vitrine d’une supérette Vival établie rue Bonfa, dans le quartier de la Croix de Fer, à Nîmes (Gard).
C’est le gérant de l’enseigne qui aurait apposé l’affichette en question quelques heures après l’attentat islamiste qui a fait trois victimes dans la basilique Notre-Dame-de-L’Assomption, à Nice (Alpes-Maritimes).
« À compter de ce jour, toute personne voilée ne sera pas autorisée à rentrer dans le magasin », stipule le morceau de papier scotché sur la vitrine.
La devanture de la supérette a été caillassée dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 octobre et le magasin n’a pas ouvert ses portes le lendemain.
Le groupe Casino condamne « une initiative personnelle »
Interpellé par plusieurs internautes sur les réseaux sociaux, le groupe Casino, qui détient la marque Vival, a rapidement réagi, assurant qu’il condamnait le message placardé par le gérant de la supérette « avec la plus grande fermeté ».
« Il s’agit d’une initiative personnelle, qui va à l’encontre des valeurs de l’enseigne. Nous avons fait le nécessaire pour tout faire retirer », poursuit le groupe Casino.
Bonjour à vous.
Nous avons fait retirer cette affiche hier en début de soirée, dès que nous en avons eu connaissance. Nous la condamnons avec la plus grande fermeté. Il s’agit d’une initiative personnelle, qui va à l’encontre des valeurs de l’enseigne.— Groupe Casino (@Groupe_Casino) October 30, 2020
Jointe par France Bleu, Angèle-Melek Kocabicak, directrice de la communication du groupe Casino, a confirmé que le gérant de la supérette avait été contacté afin qu’il retire l’affichette.
« On l’a eu. On lui a demandé de procéder au retrait immédiat de son affiche. Le magasin a été fermé. […] Eu égard à l’intensité des réactions, il a bien pris conscience de la gravité de son acte », indique Mme Kocabicak.
« On a pour vocation de répondre aux attentes de tous nos clients, dans le respect de la loi qui garantit le libre accès. Notre slogan ‘nourrir un monde de diversité’ en témoigne. Notre position est très claire sur ce type d’initiative », ajoute-t-elle.
« Quand bien même nous condamnons fermement son acte, nous condamnons aussi tous les actes de violence qui pourraient surgir. C’est déjà le cas sur le magasin. Nous avons également pour obligation morale de procéder à la protection de notre franchisé. On appelle vraiment à la plus grande vigilance, et à la plus grande prudence pour qu’il n’y ait pas d’escalade de violence dans cette situation qui demeure totalement déplorable », précise la directrice de la communication de Casino.
Des enquêtes en cours
Ce vendredi, le parquet de Nîmes a indiqué qu’une enquête avait été ouverte à la suite des dégradations sur la devanture de la supérette Vival ainsi que des nombreuses menaces adressées au gérant du magasin sur les réseaux sociaux. La sûreté départementale du Gard a été saisie.
Selon Midi Libre, la justice nîmoise a également ouvert une enquête à l’encontre de la supérette pour refus illicite de vente et discrimination.
Me Khadija Aoudia, avocat au barreau de Nîmes, a assuré à nos confrères qu’elle avait porté plainte pour discrimination auprès du procureur de la République ce vendredi.
?#Nîmes : vague d’indignation après l’interdiction d’entrée d’un magasin aux clientes voilées https://t.co/wl6zXnNQkq
— Midi Libre (@Midilibre) October 30, 2020
L’Observatoire de lutte contre l’islamophobie a aussi fait savoir qu’il allait déposer plainte. L’organisme précise qu’il compte également saisir la préfecture du Gard, redoutant des débordements aux alentours de la supérette après des appels à manifester devant l’enseigne lancés sur les réseaux sociaux.
« Ce n’est pas aux gens de se faire justice eux-mêmes face à ce message dont le contenu est discriminant. C’est à la justice de faire son travail et de superviser une enquête. Pour ma part, la structure que je représente entend déposer une plainte pénale dans les meilleurs délais entre les mains du procureur de la République de Nîmes », explique Abdallah Zekri, président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie, dans les colonnes du quotidien régional.
« Néanmoins, on ne peut permettre que des gens fassent l’amalgame entre terroristes et musulmans et soient ainsi stigmatisés. Je demande à nouveau aux personnes qui se sentent concernées de ne pas se laisser déborder et de ne pas créer de troubles, mais de saisir la justice comme nous allons le faire », conclut M. Zekri.
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