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[Vidéos] À Cannes, un adieu populaire à Annie Cordy: « Nini » n’était pas qu’un « clown »

septembre 12, 2020 16:00, Last Updated: avril 4, 2021 21:15
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« J’aurais fait des kilomètres pour être ici, on ne l’oubliera pas »: comme l’humoriste Roland Magdane, personnalités du spectacle et anonymes ont dit adieu samedi à Cannes à « Nini », Annie Cordy, qui n’était pas qu’un « clown ».

La chanteuse et comédienne belge est décédée le 4 septembre à 92 ans, après un malaise chez elle à Vallauris, dans les Alpes-Maritimes, à quelques kilomètres de Cannes.

La cérémonie a eu lieu samedi en plein air sur la Butte de Saint-Cassien, un cadre bucolique bien connu des Cannois. A son image, elle était ouverte au public, une jauge limitée à 500 personnes avec masque obligatoire. Les chanteurs Dave, Michèle Torr, Charlotte Julian, l’humoriste Roland Magdane étaient présents.

Partis jeudi de Mons, en Belgique, Jacqueline et William, un couple de retraités qui préfère garder l’anonymat, n’a pas hésité à avaler les kilomètres pour être là. « Annie, c’était un monument, d’ailleurs elle est baronne chez nous, elle a représenté la Belgique dans le monde entier », salue Jacqueline, 69 ans.

« Elle transmettait la joie de vivre, si on avait le moral à zéro on mettait Annie Cordy à la radio et c’était reparti », poursuit-elle.

D’opérettes en comédies musicales, en passant par le rire, la chanson, le théâtre, le cinéma et les téléfilms, l’infatigable fantaisiste n’était pas seulement une amuseuse professionnelle.

Au micro, Emmanuelle Guilcher, directrice adjointe de la programmation France 2, a décrit une amie « sensible et pudique, terriblement pudique ».

« Annie était un être rare, beaucoup plus complexe que son personnage, ce n’est pas un hasard qu’elle ait choisi de faire représenter sur le blason de ses armoiries, lors de son anoblissement par le roi des Belges en 2005, deux masques de la Commedia dell’arte, l’un riant et l’un pleurant », a-t-elle ajouté.

Une minute de recueillement, où le public entendait simplement Annie Cordy fredonner, a donné corps à ces paroles.

« Il y avait toutes les couleurs de la vie dans ce que tu chantais et ces couleurs brillaient sur ton manteau d’Arlequin », « tu étais clown mais aussi une funambule sur le fil de nos fragilités, une jongleuse d’émotions », a poursuivi Claude Lemesle, parolier qui a écrit sur la rafle du Vel d’Hiv’ pour l’artiste, sur une musique de Gilbert Bécaud.

Un titre qui côtoie dans son répertoire ses chansons rigolotes qui ont traversé les générations, de « Tata Yoyo » à « La bonne du curé ».

Michèle Lebon, sa nièce, a parlé avec beaucoup d’émotion de sa « petite maman », qui partageait avant de monter sur scène « un plat de pâtes avec son chien ».

Roland Magdane, lui, garde en tête une anecdote: « Nous tournions un film à Marseille, ‘Le Tuteur’, elle jouait une SDF, elle était allongée par terre, comme morte, des mouettes tournaient en criant et on avait l’impression qu’elles rigolaient. Là, Annie Cordy ouvre un œil, et elle me dit : ‘Elles auront connu Tata Yoyo’ « .

Armelle Besset, 70 ans, n’avait fait qu’un saut de puce depuis Cagnes-sur-Mer pour rendre hommage à celle qu’elle aurait bien aimé avoir « pour copine ». « Elle était tellement joyeuse, on avait l’impression qu’elle traversait la vie sans avoir de problèmes, c’était un anti-stress total, je me serais bien vue prendre un café avec elle », témoigne la retraitée, s’abritant du soleil sous une ombrelle orange.

Son cercueil était encadré sur la scène de deux grands portraits de l’artiste et autour, d’innombrables gerbes de fleurs, notamment de la famille de Luis Mariano, de la ville de Bruxelles, qui a baptisé un parc à son nom il y a deux ans, ou de l’ex-roi des Belges Albert II.

A Bruxelles d’ailleurs, le métro lui rendait à sa façon hommage, en diffusant toute la journée une sélection de ses chansons dans les stations. Elle devait ensuite être inhumée dans l’intimité au cimetière cannois de l’Abadie dans le caveau où reposent ses parents.

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