Déjà condamné pour plusieurs méfaits, un détenu sénégalais purgeant sa peine au pénitencier de Niort était jugé le 12 juillet pour l’agression de son compagnon de cellule.
Les faits remontent au 10 juin. Alors qu’il purgeait sa peine de prison à la maison d’arrêt de Niort, Alioune Ndiaye s’en est pris violemment à son co-détenu après un différend lié à un programme de télévision consacré aux militaires.
Âgé de 26 ans, le natif de Dakar, au Sénégal, ne veut pas regarder le programme choisi par son compagnon de cellule, à qui il aurait également reproché de mettre le volume trop fort. Le ton monte entre les deux hommes et Alioune Ndiaye finit par agresser son co-détenu de 24 ans à coups de poing, avant de le frapper avec un bocal en verre, rapportent les journalistes de La Nouvelle République. Grièvement blessée, la victime s’est vue notifier une Incapacité totale de travail (ITT) provisoire de 15 jours. Vendredi dernier, le suspect comparaissait devant le tribunal correctionnel de Niort.
« Le programme télé ne vous convenait pas et le son était trop fort. Vous venez à son contact, le front contre le sien. Il vous repousse, vous le rouez de coups, il glisse sur de l’huile et tombe, il reçoit un coup avec un objet, vous lui tapez la tête contre le sol et vous l’étranglez avec vos bras », énonce le président du tribunal correctionnel de Niort en reprenant le témoignage du jeune homme agressé par Alioune Ndiaye.
« Il a pensé mourir, victime d’un déferlement de violences. Il n’a pas, pour l’instant, retrouvé l’usage de son œil », ajoute l’avocate de la victime. Sentant sa dernière heure arrivée, le co-détenu violenté aurait commencé à réciter une prière en arabe avant que son agresseur ne lui lance : « Heureusement que tu es musulman. »
« Comprendre qu’il a un souci avec la violence »
Mais à en croire le prévenu, il n’aurait fait que se défendre ce jour-là. Selon lui, son compagnon de cellule lui aurait d’abord « reproché de ne pas aimer les militaires », avant de lui administrer « deux claques ». « Je me suis senti en danger, je n’allais pas rester là à recevoir des coups. Et sa marque à l’œil, c’est parce qu’il s’est cogné », affirme Alioune Ndiaye.
Une défense mise à mal par le président du tribunal de Niort : « La victime ne présentait aucune marque sur les mains et il n’y avait pas de trace de coups chez vous. » « C’est toujours la faute des autres avec vous, si vous voulez progresser, il faudrait arrêter de vous faire passer pour une victime », poursuit le juge Gérald Faucou.
D’après Maître Guérin, avocat du prévenu, son client aurait « besoin de soins pour comprendre qu’il a un souci avec la violence ». « Il a besoin qu’on l’aide à trouver la paix, la vérité », ajoute-t-il.
Libérable en novembre 2019 avant l’agression de son co-détenu, Alioune Ndiaye a finalement écopé de deux années de prison ferme supplémentaires. Une peine inférieure à celle demandée par l’avocat général, qui avait requis quatre ans de prison assortis d’un sursis de 6 mois avec mise à l’épreuve. À l’issue du procès, le natif de Dakar a été incarcéré au pénitencier de Bordeaux-Gradignan, dans le département de la Gironde.
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