Les compagnies et organismes américains toujours plus nombreux à rejeter le décret de vaccination obligatoire au travail

Par Jack Phillips
21 décembre 2021 23:19 Mis à jour: 21 décembre 2021 23:19

La semaine dernière, un nombre croissant de compagnies et d’organismes ont pris leur distance avec le décret de Joe Biden visant à imposer l’obligation vaccinale dans le monde du travail. Tous mettent en cause une mesure qui entraînera une réduction désastreuse de leur effectif.

Après avoir été contesté, le décret de Joe Biden (imposant aux entreprises de plus d’une centaine de salariés la vaccination obligatoire du personnel) n’a été rétabli que récemment, le 17 décembre, par la cour d’appel pour le sixième circuit.

Cependant, dès le début du mois de novembre, de nombreuses compagnies avaient pris les devants en imposant d’elles-mêmes l’obligation vaccinale selon les conditions du décret. Les employés avaient jusqu’au 4 janvier pour se faire vacciner ou prendre un congé sans solde. Mais, depuis la semaine dernière, beaucoup de ces entreprises reviennent sur leur décision d’anticiper le décret. C’est le cas, par exemple d’Amtrak (la société ferroviaire américaine) devenue la dernière entreprise en date à supprimer l’obligation vaccinale. L’obligation vaccinale va tout simplement entraîner une pénurie de main d’œuvre, explique le groupe. Le décret ayant été validé désormais par le sixième circuit, Amtrak s’inquiète de devoir s’y plier malgré tout, condamné à réduire son service à partir du mois de janvier.

C’est dans un mémo envoyé au personnel et récupéré par Epoch Times, que le PDG d’Amtrak, William Flynn, a fait savoir que la société souhaitait, pour l’instant, annuler la vaccination obligatoire.

Selon le mémo, environ 500 employés sur plus de 17 000 ne sont toujours pas vaccinés. La perte soudaine d’un si grand nombre de travailleurs entraînera des complications en chaîne.

Au début du mois de décembre, plusieurs grands groupes hospitaliers ont également pris leur distance avec l’obligation vaccinale, pour de semblables motifs. AdventHealth, en Floride, a annoncé qu’il mettait fin à l’obligation pour quelque 83 000 salariés, au nom des injonctions des tribunaux contre les décrets fédéraux.

« En raison des récentes décisions des tribunaux fédéraux de bloquer le décret de vaccination [de l’Agence fédérale du département américain de la Santé et des Services sociaux], nous suspendons toutes les exigences de vaccination de notre politique de vaccination contre le Covid-19 », a fait savoir, dans une lettre adressée au personnel, Neil Finkler, médecin hygiéniste en chef d’AdventHealth dans le comté de Volusia.

Le conducteur d’un train Amtrak le 3 septembre 2015 à New Carrollton, Maryland, États-Unis. (Alex Wong/Getty Images)

De même, Tenet Healthcare, HCA Healthcare et la Cleveland Clinic ont fait marche arrière en décembre, toujours du fait de problèmes de main-d’œuvre. Avec AdventHealth, ces trois grands groupes hospitaliers, représentent non moins de 300 hôpitaux et plus de 500 000 travailleurs.

Le jour où Joe Biden a annoncé son décret, l’obligation vaccinale ciblait non seulement les entreprises privées de plus d’une centaine d’employés, mais également les salariés du gouvernement fédéral et les entreprises sous contrat avec le gouvernement fédéral.

Les groupes hospitaliers se sont protégés en mettant en avant les diverses décisions de justice empêchant l’Agence fédérale du département américain de la Santé et des Services sociaux d’appliquer le décret.

D’autres hôpitaux semblent aussi s’opposer au décret. « Nous avons reçu quelques rapports non confirmés d’hôpitaux qui ont suspendu ou réduit leurs obligations en matière de vaccins à la lumière de la procédure judiciaire en cours », a déclaré l’American Hospital Association dans un communiqué au Washington Post le 15 décembre.

Et d’ajouter : « La plupart des hôpitaux ne vont pas modifier leurs décrets, mais certains vont peut-être choisir d’imposer des tests hebdomadaires ou d’autres stratégies plus douces pour les travailleurs non vaccinés », tandis que « certains ont également décidé de ne plus licencier le personnel non vacciné ».

Huntington Ingalls Industries, le plus grand constructeur de navires de guerre des États-Unis, a également annoncé qu’il n’appliquerait pas le décret de l’administration Biden sur ses salariés fédéraux. L’entreprise a indiqué à ses 44 000 travailleurs qu’elle n’était pas tenue de s’y conformer tant qu’un juge fédéral de Géorgie le bloquait.

Concernant le privé, le décret pour les grandes entreprises a été suspendu le mois dernier à la suite de la décision cinglante du jury de la Cour d’appel du cinquième circuit des États-Unis (qui siège dans la Nouvelle-Orléans). L’OSHA, l’organisme en charge de faire appliquer le décret dans le privé, a alors déclaré que le gouvernement fédéral finirait par l’emporter devant les tribunaux… et de porter l’affaire devant la cour d’appel du sixième circuit (dans l’Ohio). Bien que rétabli par la cour d’appel de l’Ohio, le décret peut encore être contesté par la Cour suprême.

Enfin, dans le monde universitaire, la semaine dernière, le conseil d’administration du Los Angeles Unified School District a voté à une écrasante majorité, pour de nombreuses raisons, en faveur du report de l’obligation vaccinale des étudiants de janvier 2022 à l’automne 2022. La raison principale étant qu’une obligation vaccinale condamne des dizaines de milliers d’étudiants n’ayant pas l’intention de s’y conformer à ne pas pouvoir participer aux cours en présentiel.

Par ailleurs, récemment, l’université de l’Iowa a retiré de son site Web sa directive sur les vaccins destinée aux salariés fédéraux, grâce à l’ordonnance d’un juge fédéral le mois dernier. La présidente du sénat universitaire de l’Iowa, Teresa Marshall, a déclaré le 7 décembre que l’obligation serait mise de côté jusqu’à ce que les poursuites fédérales soient définitivement réglées.


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