De nombreux enfants atteints de leucémie après s’être fait administrer les vaccins chinois

Par Eva Fu
14 mars 2022 00:31 Mis à jour: 14 mars 2022 00:31

Après avoir reçu sa première dose du vaccin Covid‑19, la petite fille de 4 ans de Li Jun a eu de la fièvre et de la toux, qui ont rapidement disparu après une thérapie intraveineuse à l’hôpital. Mais après la deuxième injection, le père a compris que quelque chose n’allait pas.

Des gonflements sont apparus autour des yeux de sa fille et n’ont pas disparu. Pendant des semaines, la fillette s’est plainte de douleurs aux jambes. Là‑dessus, des ecchymoses ont commencé à apparaître, semblant sortir de nulle part. En janvier, quelques semaines après la deuxième dose, on a diagnostiqué une leucémie lymphoblastique aiguë chez la fillette de 4 ans.

« Mon bébé était en parfaite santé avant la dose de vaccin », a affirmé à Epoch Times Li Jun (un pseudonyme), originaire de la province du Gansu, dans le centre‑nord de la Chine. « Je l’ai emmenée faire un bilan de santé. Tout était normal. »

Il fait partie des centaines de Chinois qui appartiennent à un groupe de médias sociaux affirmant souffrir ou avoir un membre de leur famille souffrant de leucémie, développée après s’être fait administrer des vaccins chinois. Huit d’entre eux ont confirmé la situation lorsqu’ils ont été contactés par Epoch Times. Par mesure de sécurité, les noms des personnes interrogées n’ont pas été divulgués.

Les cas de leucémie concernent différents groupes d’âge et toutes les régions de Chine. Mais Li Jun et d’autres personnes ont souligné l’augmentation du nombre de patients dans la tranche d’âge la plus jeune au cours des derniers mois, coïncidant avec la campagne de vaccination des enfants âgés de 3 à 11 ans lancée par le régime en octobre dernier.

La fille de Li Jun a reçu sa première injection à la mi‑novembre, à la demande de son jardin d’enfants. Elle subit actuellement une chimiothérapie à l’hôpital populaire n°2 de Lanzhou, où au moins 20 enfants sont traités pour des symptômes similaires, la plupart âgés de 3 à 8 ans, selon Li Jun.

« Notre médecin de l’hôpital nous a dit que depuis novembre, le nombre d’enfants venant dans leur division d’hématologie pour traiter la leucémie a doublé par rapport aux années précédentes et qu’ils ont une pénurie de lits. »

Li Jun a affirmé qu’au moins huit enfants du district de Suzhou, où il vit, sont morts récemment de leucémie.

La division d’hématologie de l’hôpital n’a pas pu être jointe immédiatement pour des commentaires.

Pression nationale

Selon les derniers chiffres de la Commission nationale de la santé de Chine, environ 84,4 millions d’enfants âgés de 3 à 11 ans ont été vaccinés au 13 novembre, ce qui représente plus de la moitié de la population de cette tranche d’âge.

Les parents chinois ont manifesté une certaine résistance lors du lancement de la campagne de vaccination des enfants. Ils s’inquiétaient du manque de données sur les effets des vaccins chinois sur les jeunes. Les vaccins sont fournis par deux fabricants de médicaments chinois, Sinopharm et Sinovac, qui affichent un taux d’efficacité de 79 % et 50,4 %, respectivement, sur la base des données disponibles issues d’essais menés sur des adultes.

Il existe peu d’informations sur les effets de ces vaccins sur la santé des enfants, et l’Organisation mondiale de la santé a déclaré fin novembre qu’elle n’avait pas approuvé les deux vaccins pour une utilisation d’urgence chez les mineurs.

WUHAN, CHINA – NOVEMBER 18: (CHINA OUT) Children prepare to receive a vaccine against Des enfants se préparent à recevoir un vaccin contre le Covid-19 dans un site de vaccination à Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine, le 18 novembre 2021. (Getty Images)

Mais les parents qui hésitaient à faire vacciner leurs enfants ont subi des pressions pour s’y conformer. Certains ont perdu leurs primes de travail ou se sont faits sermonnés par leurs supérieurs. Dans d’autres cas, leurs enfants ont été punis, certains ont vu leurs résultats scolaires revus à la baisse, d’autre ont été interdit de fréquenter l’école, comme dans le cas du fils de Wang Long, âgé de 10 ans.

« L’année dernière, l’école nous a dit de l’emmener se faire vacciner à telle ou telle date, sinon il ne pourrait pas aller en classe », a raconté Wang Long, originaire de la province orientale du Shandong, à Epoch Times.

Le garçon a reçu sa deuxième dose le 4 décembre. Un mois plus tard, il a commencé à ressentir de la fatigue et une faible fièvre. Il est maintenant à l’hôpital Qilu de l’université de Shandong, où il est traité pour une leucémie aiguë, diagnostiquée le 18 janvier.

Censure

Sur WeChat, la plateforme chinoise de médias sociaux tout‑en‑un, Li Jun a fait la connaissance de plus de 500 patients ou membres de leur famille partageant la même situation difficile.

Le centre local de contrôle des maladies avait promis une enquête, alors qu’il était appelé par Li Jun et d’autres personnes. Mais ces enquêtes se sont invariablement soldées par des déclarations de responsables répétant que les cas de leucémie étaient « fortuits » et n’avaient donc aucun lien avec les vaccins.

Les autorités ont dit la même chose en 2013, après la mort de plus d’une douzaine de jeunes enfants après des injections contre l’hépatite B.

Mais Li Jun et d’autres dans une situation similaire sont loin d’être convaincus.

« J’ose dire qu’ils n’ont pas fait de vérification, mais qu’ils se sont contentés de faire semblant », explique Li Jun.

Li Jun soupçonne les autorités de lui donner des réponses évasives. Les fonctionnaires lui ont dit qu’un groupe d’experts allait ouvrir une enquête dans sa province, mais lorsqu’il a appelé l’agence de santé provinciale, celle‑ci a nié être au courant, affirmant que les rapports sur ces cas ne leur étaient jamais parvenus.

Li Jun et d’autres personnes qui souhaitent que cette question soit examinée de près avaient vraiment très peu de chances de se faire entendre dans la vaste machinerie de censure chinoise qui filtre constamment tout ce qui est jugé nuisible aux intérêts du régime communiste.

« L’information est bloquée dès l’instant où on essaie de mettre quelque chose en ligne. On ne peut pas l’envoyer », a déploré Li Jun.

Lorsque les deux plus hautes instances politiques de la Chine se sont réunies la semaine dernière pour leur plus importante rencontre annuelle, à l’occasion de ce que Pékin appelle les « Deux Sessions », Li Jun a lancé dans le groupe WeChat l’idée d’une pétition dans la capitale pour attirer l’attention des autorités.

Ce message a immédiatement attiré l’attention des autorités.

« La police nous a appelés un par un », a déclaré Li Jun. « Ils ont dit que nous avions inventé des choses et nous ont ordonné de nous retirer du groupe de discussion. »

Le groupe a rapidement été dissous. Une fiche d’information contenant les détails de plus de 200 patients atteints de leucémie, remplie par les membres du groupe, n’est plus accessible.

Selon Li Jun, certains signes indiquent que les autorités sont bien conscientes de ce problème. Les médecins, lorsqu’ils recevaient des patients présentant des symptômes similaires, leur demandaient d’abord s’ils avaient été vaccinés, citant des informations qu’il a apprises sur le groupe WeChat.

« C’est bon, disaient‑ils en réponse aux questions, et ça s’arrêtait là. »

Li Jun a fait face à la même réaction lorsqu’il a appelé la ligne d’assistance téléphonique de la télévision publique chinoise CCTV dans l’espoir d’obtenir une couverture médiatique.

« Dès que nous avons dit que les enfants avaient été vaccinés contre le Covid‑19, ils m’ont demandé s’ils avaient une leucémie. Ils le savaient », a expliqué Li Jun. « Ils ont dit qu’ils recevaient trop d’appels à cause de ça. »

Des habitants portent des masques alors qu’ils font la queue pour e faire vacciner contre le Covid-19 dans un site de vaccination à Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine, le 18 novembre 2021. (Getty Images)

Désespoir

Le coût du traitement est estimé à environ 400 000 à 500 000 yuans (env. 60 000 à 70 000 €), soit plus de 20 fois le revenu annuel moyen.

Wang Long, dont l’enfant de 10 ans a été diagnostiqué leucémique, est le seul soutien de sa famille et a déjà du mal à rembourser son prêt immobilier. Il n’a reçu que 1 000 yuans (144 €) environ par le biais du programme d’aide sociale de l’État pour l’aider à payer le traitement de son fils.

« Je suis resté à l’hôpital jusqu’à 4 heures du matin la nuit précédente », a déclaré Wang Long, ajoutant que la nouvelle accablante a totalement « brisé » la mère du garçon.

« S’il en avait hérité de la famille, nous l’aurions accepté comme notre lot », concède Wang Long. « Mais il est tombé malade à cause du vaccin. Je ne peux pas m’y faire. »

Li Jun, quant à lui, a emprunté de l’argent à ses proches pour payer les frais d’hospitalisation. Une partie de l’argent arrive en billets de 20 et 30 yuans, l’équivalent de quelques dollars, dit‑il.

Li Jun n’a reçu aucune réponse des autorités ou des médias.

Son ami qui travaille à la commission locale de la santé chargée de superviser la distribution des vaccins lui a dit de ne pas placer trop d’espoir dans cette affaire.

« Les responsables savaient que vous pouviez contracter une leucémie, mais le ‘bras n’est pas de taille face à la cuisse' », lui a dit l’ami, en référence à une métaphore chinoise. « C’est un problème national. »

La Commission de la santé de la ville de Lanzhou, la Commission de la santé de la province du Gansu, le Centre provincial de contrôle et de prévention des maladies du Gansu, le Centre de prévention et de contrôle des maladies de Lanzhou, le Centre de prévention et de contrôle des maladies de la ville de Jiuquan, Sinopharm et Sinovac n’ont pas répondu aux multiples demandes de commentaires.

La Commission nationale de la santé, Sinopharm et Sinovac n’ont pas répondu aux questions posées par mail par Epoch Times dans l’immédiat.

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