Samedi dernier, deux femmes se sont vu refuser le droit de s’inscrire à une braderie organisée le 1er mai à Croix, dans le Nord, au motif qu’elles portaient le voile islamique.
« Je ne vais pas vous prendre, mesdames, faut pas faire la queue, vous perdez votre temps », a déclaré Myriam Cattoire – présidente de l’association R’éveil – aux deux jeunes femmes qui venaient s’inscrire à la braderie organisée chaque année par cet organisme qui s’occupe des victimes de traumatismes crâniens.
Surprise, les deux femmes demandent alors à la présidente de l’association si sa décision est liée au fait qu’elles portent le voile islamique. « Oui, je ne préfère pas, ça me cause du tort », répond alors Mme Cattoire.
Tandis que les deux femmes voilées s’étonnent qu’une « chrétienne » puisse dire ça, la présidente de l’association R’éveil explique qu’elle est « spéciale ». « Je suis spéciale, je suis Flamande, je ne suis pas une connasse de Française. »
« On a déjà eu des femmes voilées les années précédentes »
Choquées, ses interlocutrices envisagent alors de porter plainte pour discrimination. Myriam Cattoire va ensuite leur indiquer l’itinéraire menant jusqu’au commissariat le plus proche afin qu’elles puissent effectuer leur démarche.
« Je n’ai aucune peur », explique-t-elle. « Les gens qui ne me plaisent pas, parce qu’ils sont incorrects ou qu’ils ont triché les années précédentes, je ne les prends pas. »
Scandalisées, les deux jeunes femmes voilées ont décidé de publier la séquence qu’elles avaient filmée sur les réseaux sociaux.
Contactée par les journalistes de La Voix du Nord, la responsable de l’association R’éveil explique qu’elle ne « regrette rien » et qu’elle « assumera » ses propos. Elle affirme avoir reçu des menaces par téléphone depuis la diffusion de la vidéo prise par les deux jeunes femmes.
« On a déjà eu des femmes voilées les années précédentes, et à chaque fois les gens s’en sont plaint, ça a créé une animosité, ils voulaient changer de stand, ne pas être à côté d’elles », s’est défendue Myriam Cattoire.
Elle refuse de leur vendre un emplacement à la brocante parce qu’elles portent le #hijab.
Voilà où mène l’islamophobie véhiculée par les médias, les politiques et le gouvernement.
Ça se passe à Croix dans le 59
#ségregation pic.twitter.com/WR7KXATHeN
— Islam&Info (@Islametinfo) April 27, 2019
« Ma langue a été plus vite que ma raison »
« Je sais bien que c’est illégal, c’est ce que je me suis dit juste après leur avoir dit ça. Mais une fois qu’on a dit quelque chose, on ne peut pas le remettre dans sa bouche », a-t-elle ajouté avant d’indiquer qu’elle était en train d’enregistrer la candidature d’une personne voilée au moment où elle a refusé celle des deux autres jeunes femmes. Au début de la vidéo partagée sur les réseaux sociaux, on distingue effectivement une autre personne qui semble avoir les cheveux recouverts d’un foulard.
Ce lundi, Myriam Cattoire est toutefois revenue sur ses propos, regrettant une attitude « hautaine et méchante » de sa part. « J’étais fatiguée et malade, ma langue a été plus vite que ma raison. Je ne me suis pas rendu compte que je blessais violemment toute une population. Je présente mes excuses à ces deux personnes ainsi qu’à toutes les personnes qui ont pu être choquées », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Si elle reconnaît sa responsabilité, elle insiste pour distinguer l’organisation dont elle à la charge des propos qu’elle a pu tenir ce jour-là, soulignant que l’association R’éveil « ne fait aucune discrimination dans ses missions et ne doit aucunement être impliquée ».
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