Des dizaines de salariés de l’usine Tereos d’Escaudœuvres bloquent depuis mercredi les entrées et sorties du site, pour protester contre sa fermeture prochaine, tout juste annoncée par le géant sucrier, a constaté jeudi une journaliste de l’AFP.
Un tracteur a été installé dans la matinée en travers de l’entrée par les employés, qui ont fait brûler une montagne de pneus et de planches en bois.
« Non à la fermeture », pouvait-on lire sur un drap accroché aux grilles de l’usine. « On bloque les sorties du sucre, des 40.000 tonnes qui se trouvent dans le silo et des graines pour la prochaine campagne », a déclaré Adrien Fené, 36 ans, chaudronnier et secrétaire CGT du CSE. Pour lui, l’usine ferme pour « maximiser les profits » de Tereos, car « le site d’Escaudœuvres n’a jamais fait perdre d’argent au groupe ».
D’ici 3 mois : 123 postes supprimés
Tereos, propriétaire de Beghin-Say, a annoncé mercredi la fermeture de cette sucrerie, ainsi que d’une distillerie, ce qui pourrait conduire à la suppression de 149 postes, dans le cadre d’un projet de « réorganisation de son activité industrielle en France ».
Escaudœuvres, 123 postes, devrait fermer dans trois mois, du fait d’une « baisse de volumes de betteraves engagés, qui s’explique majoritairement par des raisons agronomiques (rotation culturale, sécheresse, jaunisse) », selon le groupe.
La direction dit vouloir privilégier un reclassement des salariés en proposant « différents postes au sein des autres sites » dans la région. « On ne pouvait pas s’attendre à la fermeture de cette usine quand le groupe y a investi plus 60 millions d’euros en cinq ans », a réagi Nicolas Siegler, président de l’agglomération de Cambrai, venu sur place. « C’est le cœur industriel de ce territoire qui est en train de ralentir », a-t-il déploré.
Le géant sucrier Tereos a récemment été condamné à Lille à payer plus de 9 millions d’euros de dommages-intérêts pour avoir pollué l’Escaut en 2020, à cause d’un défaut d’entretien du site d’Escaudœuvres.
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