Vendredi 20 janvier, la Cour d’assises du Nord a condamné quatre personnes à des peines de 10 à 20 ans de réclusion, pour avoir torturé et battu presque à mort pendant deux semaines un enfant de deux ans.
Considéré comme le « meneur » du groupe, le principal accusé, reconnu coupable d’« actes de torture et de barbarie » a été condamné à 20 ans de réclusion avec une peine de sûreté des deux tiers, et un suivi socio-judiciaire de 10 ans. La Cour a suivi les réquisitions du parquet général.
Cet individu, auquel le petit garçon avait été confié par sa mère à Auberchicourt dans le Nord, en décembre 2018, a « impulsé » la dynamique des « violences inouïes, exercées de manière gratuite » sur lui pendant 15 jours, avait pointé l’avocate générale.
Utilisé comme « un ballon de football »
Lors de soirées alcoolisées impliquant à des degrés divers les accusés, l’enfant avait notamment été ligoté avec du scotch, utilisé « comme un ballon de football », piétiné, poussé dans les escaliers ou privé de sommeil.
La compagne de cet homme, également reconnue coupable d’actes de torture, a été condamnée à 15 ans de réclusion criminelle et un suivi socio-judiciaire de cinq ans. Le couple se voit totalement retirer l’autorité parentale sur ses cinq filles.
4 ans de prison pour la mère
Deux autres hommes, des parents éloignés qui avaient participé aux faits de torture, sont condamnés à 12 et 10 ans de réclusion.
La mère, accusée notamment de ne pas avoir dénoncé les violences et de ne pas avoir fait soigner l’enfant immédiatement après l’avoir récupéré, est condamnée à quatre ans d’emprisonnement, une peine qui pourra être aménagée. Elle se voit retirer l’autorité parentale sur ses deux fils.
L’avocate générale avait dans son cas réclamé six ans de prison, avec mandat de dépôt. Une dernière proche a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux avec sursis pour « non assistance » à cet enfant en danger.
Graves séquelles pour l’enfant âgé de 7 ans aujourd’hui
« Le principal est de pouvoir dire aux enfants que lorsque les accusés sortiront de prison, ils seront largement majeurs. Ils seront en sécurité » et leurs parents « ne pourront jamais prendre la moindre décision les concernant », a salué Me Alain Reisenthel, avocat des différents enfants impliqués via leur administrateur ad hoc, l’association La Sauvegarde du Nord.
Aujourd’hui âgé de sept ans, le petit garçon souffre d’importantes séquelles neurologiques et psychologiques, selon l’avocat. « Il a mis un an à apprendre ce qu’était un sourire, deux ans a réapprendre à marcher »
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