Déjà condamné à la perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys, Nordahl Lelandais a été condamné vendredi par le tribunal de Charleville-Mézières à un an d’emprisonnement pour l’agression sexuelle en 2017 d’une de ses petites-cousines, alors âgée de 14 ans.
Les faits jugés remontent au 16 mars 2017, alors que la victime avait 14 ans. L’adolescente affirme avoir subi des attouchements, sur les fesses et la poitrine, selon la présidente du tribunal, puis le prévenu aurait menacé de la tuer si elle disait quelque chose. « Si tu dis quelque chose, je te tue » l’aurai-t-il menacé, la harcelant ensuite par SMS pendant des mois pour l’effrayer, selon Midi Libre. Entouré de quatre policiers encagoulés, l’ancien militaire est apparu droit dans le box des accusés, carrure imposante dans un sous-pull gris clair au col camionneur, cheveux courts et barbe grisonnante de quelques jours. L’ancien maître-chien, resté impassible à l’ouverture de l’audience, était jugé pour « agression sexuelle imposée à une mineure de moins de 15 ans » et « menace ou acte d’intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte ».
La peine infligée par le tribunal de Charleville-Mézières est inférieure aux réquisitions du parquet, qui avait demandé lors du procès en novembre deux ans de prison contre l’ancien maître-chien de 40 ans.
Nordahl Lelandais a écouté la décision du tribunal par visioconférence depuis sa prison d’Ensisheim, dans le Haut-Rhin. Porteur d’une casquette et dissimulant son visage, il s’est rapidement levé à l’issue de la décision. « Le tribunal a estimé que la victime n’affabulait pas et qu’elle présentait un stress post-traumatique », a indiqué sa présidente, Camille Ruhlmann. Également condamné à indemniser sa victime à hauteur de 2000 euros et la mère de celle-ci à hauteur de 500 euros, il dispose de dix jours pour faire appel.
« Froid » et « dédaigneux »
« Sans grande surprise », le prévenu « a eu une attitude de dénégation systématique avec un caractère relativement à l’aise au début de l’audience, qui s’est tendu au fil des débats », a relaté l’avocat de la victime, Me Arnault Monnier. « Il a été particulièrement désagréable sur un plan personnel par rapport à ma cliente, allant jusqu’à remettre en cause son chagrin, puisque les faits s’inscrivent lors de l’enterrement de son père, ce qui rajoute de la douleur à la douleur », a-t-il ajouté, décrivant un prévenu « froid » et « dédaigneux ».
Le tribunal avait jugé le huis clos nécessaire « pour la sérénité des débats », en raison de la minorité de la victime au moment des faits et de son jeune âge encore aujourd’hui. Le procès a duré presque six heures. « Chacun est resté sur ses positions, lui il continue à nier comme depuis le début de ce dossier », a déclaré l’avocat de la défense, Me Mathieu Moutous. « C’est un cas de parole contre parole. »
Plusieurs condamnations
Le prévenu a déjà été condamné en février 2022 par la cour d’assises de l’Isère à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mesure de sûreté de 22 ans pour l’enlèvement et le meurtre de Maëlys, 8 ans, lors d’une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère).
Il était également jugé pour des agressions sexuelles sur deux petites-cousines de 4 et 6 ans au cours du même été 2017. Il avait reconnu le meurtre et ces attouchements, filmés avec son téléphone alors que les fillettes dormaient. Après la projection de ces vidéos au procès d’assises, il a admis des penchants « pédophiles ».
Nordahl Lelandais avait aussi été condamné en mai 2021 à Chambéry à vingt ans de réclusion pour le meurtre du jeune caporal Arthur Noyer qu’il avait pris en stop à Chambéry en avril 2017. Il n’a pas fait appel de ses condamnations. L’avocat de la victime a fait part « d’une certaine culpabilité » chez sa cliente. Les faits jugés étant « les premiers de 2017, elle se dit que, peut-être, si elle avait parlé avant, tout ça ne serait jamais arrivé ».
Lundi, Lelandais « n’a pas lâché une once de compassion », il reste « sur la thèse du complot familial », a regretté Me Monnier. Sans « témoin direct » il estime « qu’il y a de la place au doute » mais « nous ne le pensons pas, le procureur ne le pense pas » et « nous espérons que le tribunal ne le pensera pas non plus », a-t-il lancé.
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