Le centre d’hébergement d’urgence du « Cap Horn » à Caen (Normandie) accueille jours et nuits les sans domicile fixe (SDF) pendant la période de confinement. Certains racontent leur expérience, loin des habitudes de la rue.
France 3 Normandie relate que pour de nombreux SDF, le confinement au sein de ce foyer a de bons côtés. Certains ont réduit ou même arrêté leur consommation d’alcool, d’autres se sont posés. Le confinement leur a permis également de renouer un lien social, une vie quasi « normale », pour un temps. Le centre accueille « inconditionnellement » aussi bien les hommes que les femmes, et la majorité sont en « grande marginalité ».
Au Cap Horn, la consommation d’alcool est limitée. Chaque verre d’alcool consommé doit être inscrit dans un classeur. David Lecoq, accueillant « alcool » au foyer, explique en effet que « chaque personne a une quantité précise à respecter, on les accompagne même si on n’est pas addictologue, ni infirmier. Comme souvent ils se sentent mieux ici, ils ont tendance à diminuer d’eux-même leur consommation d’alcool ; ce que nous leur donnons, c’est pour pallier le manque ».
Marie-France, SDF et résidente du Cap Horn, en convient. « On boit gentiment ici , je préfère être là car dehors, dans la rue, il y a des gens agressifs », livre-t-elle. Toutefois, Roland, un autre SDF, n’est pas tout à fait du même avis. « Moi je me sens en tôle ici, y’a des gens bien et des imbéciles comme partout, mais j’ai hâte de retrouver mes amis, près de Deauville, je me sens loin de la mer ici et j’aime pas les gens de Caen », dit-il. Frustré d’être rationné en alcool, il ajoute : « Je reprendrai bien ma deuxième bière. »
David Lecoq explique : « Avec le confinement, on a plus de temps pour avoir un échange plus profond, y compris pendant l’alcoolisation. »
Fabienne Forveille, responsable de la structure, remarque l’effet positif du lieu sur les personnes accueillies. « On observe une évolution positive pour les personnes qui ont choisi d’être confinées ici, elles se resociabilisent, certaines n’avaient pas joué à des jeux de société depuis bien longtemps, elles ont tissé des liens avec le personnel, leur consommation d’alcool a baissé… Le temps aussi de parler de leur parcours de vie, de prendre 3 repas par jour, d’avoir de l’hygiène, de parler de leur santé », assure-t-elle.
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Le centre, qui emploie trois personnes supplémentaires depuis le confinement, a dû repenser son organisation pour faire face à la situation. « En 24 heures, il a fallu refonder toute notre organisation, on s’est vite adaptés. On attend maintenant les orientations gouvernementales. Même si ce n’est pas la vocation de l’hébergement d’urgence, on aimerait maintenir un suivi », avoue Fabienne Forveille.
Gérard, un SDF, reconnaît effectivement qu’il « voudrait bien trouver un logement après ». Et même s’il trouve la période de confinement un peu longue, il est content d’avoir pu « se poser ».
« Le déconfinement sera progressif, et un certain nombre de nos résidents confinés ne devraient pas retourner à la rue mais être orientés vers de l’hébergement à plus long terme et du logement adapté », conclut la responsable de la structure.
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